Inscription: Mar 17 Aoû, 2004 23:43 Messages: 16871 Localisation: Ici c'est gris ! Has thanked: 0 time Been thanked: 0 time
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http://www.letelegramme.fr/bretagne/brest-une-fusillade-qui-inquiete-13-06-2015-10664408.phpUn procureur qui a rappelé hier que l'enquête reste une priorité ; un conseil municipal où, jeudi soir, le sujet a provoqué un vif échange entre le maire, François Cuillandre et Bernadette Malgorn, candidate de l'opposition battue en 2014 : la fusillade du 15 mai sur le parking d'un grand magasin en zone commerciale de Brest, a fait naître, par son ultraviolence, une vive inquiétude dans la cité du Ponant. Elle pose aussi la question de la vie des bandes de quartiers, à qui ces faits sont probablement liés. 15 mai, sur le parking d'une grande surface à Brest vers 18 h, éclatent une dizaine de coups de feu alors qu'il reste de nombreux clients à l'intérieur du magasin. Par miracle ou par bonheur, personne n'est blessé lors de la fusillade qui a laissé six douilles de 9 mm sur le bitume, mais l'événement fait surgir dans la ville un vent d'indignation né de ce palier trop allègrement franchi par ce qui semble s'orienter vers une triviale rivalité entre bandes de quartiers. La nouvelle résonance des réseaux sociaux, qui relaient et commentent en boucle l'événement, nourrit l'inquiétude en posant cette question : et si ce n'était qu'un début ? Il est vrai que jusqu'alors, la cité du Ponant avait été plutôt à l'abri de cette ultraviolence publique et incontrôlée, qui aurait pu faucher à l'aveuglette n'importe qui, au mauvais endroit, au mauvais moment. Pontanézen-Kérourien schéma classique Pour autant, les fusillades entre « adversaires » vent debout pour un oui, un non, des filles ou de la drogue, tout comme le système de bandes de quartiers, ne sont pas nouvelles à Brest. Mais sont à relativiser, à tête froide. « Quand le maire parle d'un événement isolé et exceptionnel, on ne peut pas lui donner tort », tente de rassurer le procureur Éric Mathais qui parle pour sa part « d'un événement isolé et exceptionnel d'une particulière gravité ». > Le maire de Brest interpellé au conseil municipal La mémoire collective, sans remonter à Mathusalem et aux bandes de « la place de Stras'» ou de « Guip'» qui terrorisaient les collégiens des années 80 en les rackettant mollement sur fond de veste kaki et de bière bon marché engloutie par litres, garde une poignée d'événements en exemple. Il y eut notamment, à l'été 99, l'irruption à Kérourien, l'un des quartiers populaires de la rive-droite brestoise, d'une bande externe venue régler leur compte au fusil de chasse à quelques très supposés amis d'un homme suspecté d'un meurtre. Ou bien encore en octobre 2011, toujours à Kérourien, l'arrivée de voitures retrouvées plus tard à Pontanézen, quartier populaire de la rive gauche brestoise, avec à leur bord des individus hurlant « On est là, on est là » et accueillis par des jets de pierres de locaux regroupés en haut des immeubles. Et des tirs. Les policiers trouveront trois douilles une fois le calme revenu. La bande, « une estime de soi » Kérourien, Pontanézen. Des quartiers où, selon une source proche des services d'enquête, résideraient les deux seules bandes de quartiers capables, à cette heure, d'aller se défier les unes chez les autres. Bien sûr, il existe d'autres bandes, comme une récente série de faits l'a clairement démontré à Bellevue, la Zup brestoise un temps baptisé Brest II. Mais les quelques semeurs de troubles, massés sur la dalle commerciale et agitant un temps le quartier, n'ont jamais joué à l'extérieur. Laurent Mucchielli, sociologue à Aix-Marseille, directeur de recherche CNRS et auteur d'un essai sur « La délinquance des jeunes » paru aux éditions de la documentation française, explique : « Le territoire joue un rôle dans l'identification d'un groupe. C'est le groupe d'un tel endroit qui défend un patriotisme local. Cet élément est important pour des groupes de jeunes gens qui n'ont pas grand-chose d'autre pour asseoir l'estime d'eux-mêmes ». Mais aussi réelle soit elle, cette affirmation n'intéresse que peu le parquet brestois. « Savoir qu'untel est d'ici ou de là, au moment de la réponse pénale, ne nous intéresse pas. On se fiche complètement de leur logique. La loi est la même pour tout le monde, qu'elle protège ou qu'elle réprime », prévient Éric Mathais qui estime que pour répondre aux bandes de quartier, « la solution est de ne surtout pas rentrer dans le jeu et d'appliquer une responsabilité individuelle ». Pas de zones de non droit Voilà les auteurs de la fusillade du 15 mai prévenus, et la réalité brute des faits entièrement reconnue par les autorités. Pour autant, même si personne ne souhaite « minimiser » les inquiétants faits d'armes, l'activité criminelle des bandes de quartiers resterait assez limitée dans une conurbation dépassant les 200.000 habitants. Si personne n'a oublié l'agression au couteau des mousses par une bande de Kérourien, encore impliquée dans un dossier de vols répétés sur des livreurs de pizzas toujours à l'instruction, le sang a rarement coulé dans les rigoles brestoises. Les armes lourdes existent sans doute et sortent très épisodiquement mais ne sont jamais saisies fortuitement lors de contrôles de routine. « Parce qu'il faut tordre le cou à la vilaine rumeur, s'emporterait presque le procureur Mathais, d'ordinaire très calme. Il n'y a aucun endroit dans la ville où la police ne rentre plus. C'est un fantasme absolu qui méconnaît la vérité du terrain ». > La délinquance est aussi bretonne EN COMPLÉMENT Repères chronologiques Août 1999 Règlement de comptes à Kérourien où trois jeunes entrent dans une cave et ouvrent le feu au fusil à pompe sur d'autres jeunes, qu'ils suspectent d'être mêlés au crime de l'un de leurs amis. Novembre 2005 La France des cités s'embrase, le quartier de Pontanézen aussi. Dans la nuit du 7 au 8 novembre, un homme ouvre plusieurs fois le feu sur une voiture de police venue aider les pompiers à maîtriser un feu volontaire dans une école. Février 2007 Un cybercafé, près des facs. Sur fond de trafic de stupéfiants un homme de 25 ans débarque sans crier gare et tire trois fois sur un supposé rival. Il le rate, mais il y avait des clients dans l'établissement. Octobre 2011 Des voitures surgissent à la nuit venue à Kérourien et leurs occupants hurlent : « On est là, on est chez là ». Ils sont accueillis par des jets de pierres. Des coups de feu retentissent. Pour cette fois, l'enquête n'aboutira pas. Mars 2012 Un mousse est poignardé dans le dos lors d'une rixe avec une bande issue du quartier de Kérourien. Le jeune homme est sauvé in extremis. Juillet 2014 Une quinzaine de personnes encagoulées attaquent une rame de tramway dans le quartier de Pontanézen, à coups de pierres et de cocktails molotov. L'unique passager de la rame n'avait pu être entendu. L'enquête s'oriente vers Pontanézen Le parquet avait annoncé, hier matin, qu'il communiquerait sur l'affaire de la fusillade de Brest survenue le 15 mai sur le parking d'un magasin situé dans la zone de Kergaradec. De quoi réveiller quelques appétences. Surtout qu'au-delà de l'émotion suscitée sur l'instant, l'affaire a clairement pris une tournure politique. Pour preuve : les joutes verbales enregistrées la veille, lors du conseil municipal, entre le maire François Cuillandre et sa principale adversaire, l'ex-préfète de Région, Bernadette Malgorn. Oui mais voilà... Ceux qui espéraient des révélations, voire des arrestations, vont être déçus. Le procureur, Éric Mathais a rappelé les faits (une altercation entre deux groupes, des coups de fil à partir de portables, deux voitures arrivées en renfort, six coups de feu tirés avec une arme de poing de gros calibre...) et souligné que l'enquête « s'inscrivait dans la durée et le long terme ». Il a annoncé qu'une information judiciaire contre X pour tentative de meurtre avait été ouverte et que les investigations allaient donc se poursuivre sur commission rogatoire d'un juge d'instruction qui a été saisi, ce jeudi, ajoutant « qu'ils ne lésineront pas sur les moyens ». Pour le reste, il a souhaité rester « discret » selon ses propres termes, expliquant que sa mission principale « était de faire en sorte que l'enquête se déroule dans de bonnes conditions »... Tout juste sait-on qu'un des véhicules identifiés a été retrouvé dans le quartier de Pontanézen. Des victimes peu causantes Le propriétaire a été entendu et laissé en liberté. Il s'agit, selon Jean-Marc Batlo, responsable de l'antenne brestoise de la PJ, « d'un véhicule de quartier », autrement dit utilisé par de multiples individus. Plusieurs ont été entendus. Certains ont même été placés quelques heures en garde à vue mais les auditions n'auraient rien donné de probant... Aux sceptiques, qui pourraient s'étonner qu'on en soit toujours là un mois après les faits alors que les personnes impliquées semblent connues, le procureur indique que « certaines des victimes principales ont déjà eu affaire avec la justice et ne sont donc pas très enclines à collaborer avec la police... ». Quant à la possibilité d'une réplique, le procureur avoue que « c'est une question qu'on se pose mais il ne faut pas qu'il y ait vengeance, la réponse doit être institutionnelle, voire judiciaire ».
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_________________ Samedi 22/01/2011 , Jeudi 05/03/2015 , Samedi 02/12/2017 ... La coupe est pleine !
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