Inscription: Mar 17 Aoû, 2004 23:43 Messages: 16871 Localisation: Ici c'est gris ! Has thanked: 0 time Been thanked: 0 time
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Espérons que je ne me fasse pas choper par la patrouille ! http://www.letelegramme.fr/rugby/rc-vannes-on-a-gagne-le-pari-08-04-2018-11918496.phpDepuis son accession en Pro D2 en 2016, le Rugby Club de Vannes se fait un nom dans le monde professionnel et draîne les foules, venues de toute la Bretagne, au stade de la Rabine, encore plein comme un oeuf, vendredi, pour la réception de Narbonne. Olivier Cloarec, le président du club, revient sur cette ferveur exceptionnelle, le projet du club, le modèle rochelais, le recrutement et l'arrivée d'une académie fédérale à Vannes en septembre prochain. Beaucoup pensaient, vu de l'extérieur, que le RCV, promu en 2016 en Pro D2, ferait l'ascenseur. Leur regard a t-il changé de par vos résultats et vos prestations ? C'est vrai que beaucoup avaient dit avant la première saison qu'on ferait un aller-retour. Une fois qu'on a réussi la première, ils nous ont expliqué que la deuxième était encore plus compliquée. Rugbystiquement, je pense qu'on a su montrer des choses. Vannes est une équipe joueuse, c'est notre ADN. On a réussi notre première saison en finissant 11e avec 61 points. Pour un promu, ce n'est pas rien. Et puis il y a le stade de la Rabine. Quels que soit les adversaires qui viennent, joueurs, staff, dirigeants tombent tous sous le charme. Certains découvrent. Je pense à Quesada, l'entraîneur de Biarritz qui a un CV phénoménal. Quand il est venu pour la première fois cette année, il a dit qu'il ne voyait pas ce que l'équipe de Vannes pouvait attendre de plus de son public. Et ça, on l'entend de la part de toutes les équipes. Le stade de la Rabine fait écho dans toute la France du rugby, aujourd'hui. Aussi pour son infrastructure, pour la qualité de sa pelouse qui a été classée 2e des 30 clubs professionnels de France cette année, derrière Clermont-Ferrand.
Pour la réception de Narbonne, la Rabine affichait complet. Comment expliquez-vous cet engouement depuis deux ans? Ce public, cette ferveur, c'est juste exceptionnel. On joue quasiment à guichets fermés à chaque match, hormis cette tribune sud qu'on a du mal à remplir pour différentes raisons et pour laquelle on a un projet. On tourne à une moyenne de plus de 7.000 cette saison. On doit être la 3e affluence de Pro D2 cette année, derrière Perpignan qui joue quasiment tous les dimanches et Grenoble qui descend du Top 14. Et puis, il y a ce respect de notre public vis-à-vis de l'adversaire et ça ne se voit pas dans les autres stades de Pro D2. On a un public qui applaudit même l'équipe adverse quand le match est fini. Chaque joueur qui vient à Vannes ne repart pas insensible.
Quelle est votre recette pour attirer autant de monde ? On dit depuis toujours que la Bretagne n'est pas une terre de rugby, que c'est une terre de football, de cyclisme, de voile, mais il y a beaucoup de rugby en Bretagne avec 10.000 licenciés. On n'en parlait pas parce qu'il n'y avait pas d'équipe professionnelle. Le foot a pris une dimension tellement importante de par le haut niveau et l'ensemble des clubs de Ligue 1 et Ligue 2 qui existent. Malgré tout, on était déjà suivi en Fédérale 1. On avait une affluence autour des 4.000 en moyenne, ce qui était une des plus grosses, si ce n'est la plus grosse. Ce qui veut dire qu'on avait déjà ce bassin, ce vivier de supporters qui était là et qui avait des affinités avec le rugby. Il a fallu accéder à ce monde professionnel avec la réception de ces équipes qui sont des monuments du rugby pour que les médias parlent de nous. Notre public avait une réelle attente de voir des matchs professionnels, on a su leur montrer très rapidement qu'on avait en plus le niveau parce qu'on a fait un très bon début de saison. Le public est venu en masse, il y a eu cette ambiance, les médias ont relayé tout ça et ça a donné encore plus envie aux gens de venir ou de revenir ou de commencer à venir. Ça a démarré comme ça. Le RCV, aujourd'hui, c'est au-delà de Vannes. C'est devenu le club de tous les Bretons. Cela s'est fait relativement naturellement. Notre souhait a toujours été de partager et, aujourd'hui, ce public qui vient a l'impression d'être acteur de la réussite, c'est fabuleux. On a gagné le pari là-dessus, c'est top.
Tous ces arguments facilitent-ils aussi le recrutement ? Quand on est monté en Pro D2, on a conservé quasiment l'ensemble de l'effectif donc on a été chercher très peu de recrues. On avait fait une promesse à nos joueurs et on voulait continuer l'aventure avec eux. C'est un groupe qui évoluait depuis des années ensemble et on a pensé que cette cohésion et ce collectif allaient suffire pour réussir cette première saison. Au cours de la saison, quand on a cherché à recruter et repérer des joueurs, je le disais à leur agent mais on n'était pas le premier choix. C'était notre première saison, les gens découvraient Vannes, certains ne savaient pas encore que Vannes était en Pro D2 ! Les premiers échanges ont donc été un peu compliqués. Cette année, c'est incroyable, mais c'est complètement différent. Ce n'est plus moi qui appelle les agents, ce sont eux qui m'appellent et qui me proposent des joueurs.
Le Stade Rochelais est-il un exemple à suivre pour Vannes ? Si on regarde son histoire, clairement oui. C'est un club qui s'est construit année après année, avec un président qui n'est pas le mécène du club, qui n'amène pas quelques millions par an pour financer son projet de club mais qui a su s'entourer et fédérer l'économie tout autour de lui pour construire son budget. Il était aussi sur un territoire un peu isolé, comme nous, avec très peu de rugby autour et il a su convaincre ses partenaires (au nombre de 400 cette saison) de rentrer dans l'aventure, année après année. C'est exactement ce qu'on est en train de faire aujourd'hui. On construit un budget en début de saison et on doit le tenir et sortir du résultat qui nous permet de le réinvestir dans la formation de nos jeunes, dans le recrutement, dans les infrastructures. C'est capital. La Rochelle a réussi à le faire. C'est vraiment un beau modèle.
Est-ce utopique de penser que Vannes pourrait suivre le même chemin ? Ce n'est pas utopique de le penser, c'est ambitieux de le penser. Maintenant, ce n'est pas la priorité du club, il y a des étapes à passer, un club à structurer aussi bien au niveau du club pro que de l'association que l'on doit faire évoluer en même temps. Les équipes jeunes sont essentielles et capitales. Notre objectif a été clairement annoncé, c'est cap 2020 où on doit être en mesure de jouer les phases finales. Ça nous laisse donc deux ans pour y aller et une fois qu'on aura goûter à ça, il nous faudra encore quelques années pour s'y familiariser et continuer à se structurer, pour construire notre groupe, fédérer l'économie parce qu'il faut de l'argent. Aujourd'hui, les six plus gros budgets de Pro D2, c'est 10,5 millions d'euros et plus. Nous on est à 6,5 cette année, 5 la première année, et pour la saison prochaine on essaie de le construire entre 7 et 7,5.
À propos de formation, Vannes semble bien placé pour accueillir à la rentrée prochaine une académie fédérale. Quelles seraient les répercussions pour le RCV ? C'est un sujet porté par la Fédération française. D'avoir ces jeunes joueurs qu'on nous propose d'intégrer à l'académie de Vannes, et que nous formerons, c'est un réel avantage, chose qu'on n'a absolument pas aujourd'hui. Elle doit nous permettre de former des jeunes de très haut niveau. Ce sont les exigences du monde professionnel. Aujourd'hui, ces jeunes-là qu'on pourrait identifier, y compris qu'on a déjà chez nous, peuvent partir à l'extérieur parce qu'on n'a pas cette structure chez nous. Demain, ce fléchage va être fait automatiquement vers chez nous et on va être capable de leur vendre un vrai projet de club. Ça change réellement la donne. © Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/rugby/rc-vannes-on-a-gagne-le-pari-08-04-2018-11918496.php#Kegv5wsWjrM2VuRu.99
_________________ Samedi 22/01/2011 , Jeudi 05/03/2015 , Samedi 02/12/2017 ... La coupe est pleine !
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