C'est sympa Brest59 pour le retour sur le CR du match à Toulouse.
Par contre corrections après avoir revu quelques bribes de cette opposition. Le placement de départ était un 4 4 2 losange classique. Et cela s'ajustait en 4 3 1 2 type France 98, suivant les phases de jeu, avec le trois 6 en ligne de Jacquet. Car Pereira-Lage fit vraiment l'effort de s'arracher comme rarement, défendant parfois jusque dans la surface Brestoise. Même si oui peut être de légères imprécisions en positionnement défensif, si Triskell l'a formulé, j'ai 100 % confiance en lui.
J'ajoute que cela alternait la défense à 4 en phase défensive et la défense à 3 en phase de relance. Avec le latéral côté opposé au jeu qui mordait la ligne, façon Barça de Cruyff. Quand le latéral s'ajoutait ainsi au milieu, l'équipe formait un 3 5 2, logique, sauf quand l'un des 2 milieux côtés se projetait et donc on voyait passagèrement un 3 4 3, moins commun.
Dans mon CR j'avais évoqué le nul à l'extérieur de mémoire, obtenu contre l'AC Ajaccio l'an passé avec au moins une limite visible dans le fonds de jeu offensif. Et on parlait de tout ça depuis des mois voire des années, en voyant l'équipe progresser puis faire face à ses limites. Je vais remonter encore plus loin, pendant que certains espéraient un beau jeu à Brest et voyaient comme tout le monde l'effectif, qui sous Dall O'glio pour commencer avait du mal à finir la saison. D'autres mettaient plus l'accent sur la rigueur défensive, et d'autres encore visaient plus les limites ou pas des joueurs composant l'effectif.
Nous étions quelques uns à vouloir que l'équipe règle ses problèmes défensifs, avant même de développer le fonds de jeu, même si oui tout est lié. On observait des difficultés à finir les mi-temps physiquement. Et puis des couloirs qui avaient du mal à gagner leur duel sur la durée du match, voire à atteindre au minimum un 50/50, ou ça manquait de constance sur plusieurs matchs. D'où des corners pour l'adversaire et des CPA avec buts encaissés ensuite, même quand ça ne craquait pas complètement sur un couloir. Et pourtant ces couloirs montraient souvent de vraies capacités à être source d'actions offensives ou de buts pour Brest. Nous observions aussi un manque de couverture au milieu à la perte du ballon, que j'expliquais souvent à cause des trop nombreux trous bouchés à cause des couloirs en difficulté, et aussi peut être un travail défensif parfois perfectible des attaquants. Puis Perraud et surtout Pierre Gabriel montèrent leur niveau d'un cran. Avec au final une belle saison défensivement parlant, de ce dernier, même détonateur et leader défensif. Honorat profitant de ce travail sur ce couloir et cela enclencha la 1ère série de 6 victoires sous Der Zakarian. Les milieux respirant un peu plus et trouvant ainsi plus de lucidité dans le jeu.
L'équipe jouait à ce moment là en 4 4 2 à plat, puis montra de nouvelles limites. Il lui manquait des cartes dans son offensif, même s'il y avait du mieux dans la tenue du ballon et une agressivité qui montait d'un cran. Donc pour moi il y avait progression avec Der Zakarian. La panoplie offensive s'appuyait sur une alternance de jeux au sol dans les couloirs, du jeu long, et c'était nouveau des récupérations offensives ce qu'avait apporté Michel pour moi, ainsi que quelques buts en duel aérien.
A ce niveau là, nous étions quelques uns à être d'accord sur ce constat. Par contre cela manquait encore de constance, vu que ça souffrait défensivement encore par séquences de matchs ou durant quelques semaines avec des joueurs qui accumulaient de la fatigue et manque de banc. Au vu aussi du manque de maitrise dans le jeu, de palette offensive, de facilité dans les transmissions défense vers milieu axe et donc d'alternance et manque d'usure du bloc adverse. D'où ce manque de réalisme dans les 2 zones de vérité et ces résultats en dent de scie. Mais là nous constations déjà qu'il manquait la carte jeu passes verticales au sol plein axe, que ce soit en jeu de transition ou en bloc haut avec des passes courtes devant la surface adverse.
Alors je suppose que Der Zak le savait mais il manquait ce joueur capable d'officier dans ce domaine. Et puis surement que d'autres problèmes se posaient mais je ne peux tout deviner.
Puis vint l’intérim de la Triforce ! Bourgis/Lachuer/Grouji. Elle se reposait pour moi sur l' équilibre développé dans les paragraphes précédents, ces couloirs qui défendaient mieux, ce milieu qui souffrait moins mais paraissait manquer de projection offensive, cette présence en duel aérien devant. Ce 4 4 2 à plat ou ce 3 5 2, schémas dans lesquels l'équipe avait déjà gagné plusieurs matchs.
Et c'est là que Roy est arrivé ♩ ♬, sans se presser... ♬♪
Un 4 3 3 avec deux pointes hautes et le regista ou libéro devant la défense. Des victoires puis à nouveau des limites dans le jeu. Qui jamais ne me parurent aussi flagrantes, que lors de ce 0 à 0 à Ajaccio. Il manquait ce jeu au sol vertical plein axe encore. L'adaptation puis réaction à ce match fut un point de pivot dans l'évolution du fonds de jeu de l'équipe, pour moi. Car après avoir nettement formulé sur le fofo cette limite observée, à la suite de ce nul à l'extérieur. J'attendais prétentieusement de la part du staff pro et des joueurs, de savoir progresser pile dans ce domaine. Ce qu'ils firent lors de la réception de l'AJ Auxerre, avec donc 30 très bonnes 1ères minutes dans le jeu. Et on trouva Le Douaron et Mounié au sol plein axe rapidement en 1ère mi-temps. Ce qui leur donna la confiance, et permit à Brest de s'installer et d'enchainer des séquences de domination en bloc haut. Ce qui apporta moins de dépendance à la réussite dans les couloirs et en jeu aérien. Plus de variété dans le jeu, plus forts suite aux récupérations hautes. Et meilleure couverture du milieu de terrain donc moins souvent mis sur le reculoir.
Et pour finir je me répète oui, mais dans le fonds de jeu, l'autre nette amélioration de cette équipe fut pour moi suite aux limites observées lors de la cruelle défaite à Lorient. Où l'équipe joua très bien en début de match puis fut punie. Un manque de maitrise observée payant un léger manque de couverture en situation de perte de balle en bloc haut, même s'ils avaient pourtant progressé dans ce domaine là par rapport aux mois précédents. Trop de touches de balles avec des ballons portés ce qui me fit craindre trop de jus cramé dans le vide, et donc la punition qui suivit. Et aussi ce ballon rendu à l'adversaire en bloc haut, avec un DC qui allonge, sans que l'adversaire n'ai été aspiré. Une défaite dure à encaisser car ils avaient l'impression d'avoir manqué de chance. Le point positif c'est que quand tu vas au bout des choses, tu mets en exergue tes limites. Tu peux les isoler et donc les prévenir lors des matchs suivants. Et c'était celles que je viens de vous écrire, mais oui je me répète. I know i know right.
Cette saison ce trop d'allant offensif comme lors de la défaite à Lorient, nous le vîmes lors des matchs contre Metz, Rennes et Lyon. C'est ainsi. mais auparavant l'équipe avait bien progressé, avec plus de variétés dans le fonds de jeu, une palette offensive élargie. Une saison aussi où ils ont su être rigoureux dans le placement globalement, moins de jus cramé dans le vide grâce à un meilleur positionnement au cordeau, moins de touches de balles, donc plus de jus pour bien défendre, et pour faire trembler les filets. Un savant mélange qui fait qu'ils ont amélioré leur réalisme, ainsi que leur performance physique d'ensemble. Et lors de ce dernier match, ils ont su réassembler le puzzle. Mettre tous les ingrédients. Nous avons retrouvé toute leur palette de jeu, tout leurs fondamentaux défensifs. Une relance avec touches limitées, un adversaire aspiré, du jeu en profondeur même sur Mounié surtout, jeu au sol vertical en transition et en bloc haut. Du jeu en pivot très décisif en 2ème mt, du réalisme offensif et même des coups francs directs. Peu de munitions offertes à l'adversaire, peu de fautes évitables, bonne maitrise des nerfs, aucun cartons bêtes, quasiment aucune contestation.
C'est comme ça que cette équipe est devenue ce qu'elle est pour moi, c'est grâce à ça qu'elle a su réunir tous les éléments au point de réussir à gagner même sans ses meilleurs joueurs techniquement sur le papier, les plus insolents et imprévisibles qui eux même ont progressé à Brest. Un jeu carré, avec des ingrédients que nous connaissons bien. Mais aussi des choix tactiques surement bien anticipés, de la solidarité, de la motivation avec de l'enjeu. Une alchimie évidente, des gens épanouis, un réel échange avec les supporters.
Des joueurs qui connaissent leur vrai niveau. Et sans un groupe qui le leur permet, c'est quasiment impossible.
Donc .... Bravo !
Et cerise sur le gâteau, les petits peuvent s'identifier.
Détail pas anodin car la saison prochaine en Ligue des Champions, ça leur évitera des pièges mentaux, sur lesquels ils seront immédiatement sanctionnés. Surtout pour une équipe qui découvre et n'a pas de palmarès. En plus de bien jouer individuellement et collectivement, il faudra ne jamais oublier qu'il y a les petits qui regardent. Cela les aidera à conserver la maitrise nécessaire, à rester dans leur match quoiqu'il arrive, à jouer à leur meilleur niveau. Il n'auront juste qu'à savoir rester eux-même, qu'importe le public adverse et la pression.