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Du Basile dans toute sa splendeur. A savourer ...

Basile de Brest
Arrivé cet hiver à Strasbourg après avoir passé cinq saisons dans le Finistère, Basile De Carvalho se réjouit à l'idée de retrouver ses anciens partenaires, vendredi à la Meinau. Si la tête du Sénégalais est au Racing, son coeur est resté en rade de Brest.
Il a posé pour la première fois les pieds sur le pont levant de Recouvrance, au bas de la rue de Siam, face au château, un jour d'hiver 2005. Loin de son Sénégal natal et des pirogues qui glissent sur le fleuve Casamance, chez lui, à Zinguinchor, Basile De Carvalho ne sait pas encore que Brest deviendra son nouveau port d'attache.

« Ma fille y est née, tous
mes amis sont là-bas »


Le longiligne attaquant, arrivé en France à l'âge de 19 ans par la Bourgogne, du côté de Louhans-Cuiseaux, passé par Sochaux puis Sedan, va s'y poser cinq ans. Un long bail, à l'échelle footballistique.
« J'ai beaucoup de souvenirs qui sont rattachés à cette ville, dit-il. Ma fille y est née. Tous mes amis sont là-bas. Une association humanitaire à mon nom, en faveur des enfants désoeuvrés du Sénégal, fonctionne toujours. »

Sportivement, en revanche, les images heureuses sont plus rares. Le Stade Brestois vogue alors dans les eaux troubles de la Ligue 2 et doit souquer ferme pour ne pas tomber plus bas. De Carvalho ne s'en formalise pas. Quand il n'est pas blessé, ce qui arrive au moins une fois l'an, souvent pour un long moment, il est indéboulonnable.
« Je revenais toujours fort en fin de saison, précise-t-il. A trois reprises, on a failli couler mais on a arraché le maintien dans les dernières journées. Je me souviens de ce penalty que j'inscris à Tours et qui nous sauve. Ou encore de notre qualification en Coupe de France à Nice. »

« J'ai compris qu'il
était temps de partir »


Ces quelques instants de bonheur, ravis à un quotidien de labeur, n'en sont que plus intenses. En début de saison, De Carvalho finit pourtant par perdre son optimisme et son sourire. Arrivé aux manettes de l'équipe, Alex Dupont entreprend un vaste chantier, dans lequel Basile de Brest ne constitue plus une priorité.
« Quand je suis revenu de blessure, je ne revendiquais pas une place de titulaire, j'espérais juste être dans le groupe des seize, poursuit-il. Ça n'a pas été le cas. Il y a eu une cassure. Mais je n'en veux pas à celui qu'on appelle désormais "Sir Alex". C'est un très bon entraîneur, avec ses convictions. J'ai compris qu'il était temps de partir. »
En répondant à l'appel de Pascal Janin, son ex-coach dans le Finistère, De Carvalho comprend qu'il ne récoltera pas les fruits de son investissement. A Brest, le bateau vers la Ligue 1 est parti sans lui. Sur les quais, amertume et rancoeur ne se sont pas pour autant glissées dans ses bagages.
« Je suis content pour le club et la ville, qui méritent de retrouver l'élite, assure-t-il. Je me suis rendu compte que ça collait dès les premiers matches. Parfois, il est des choses que l'on n'explique pas. Mais l'entraîneur peut se reposer sur un très bon vestiaire. L'ambiance y est très saine. Le recrutement a aussi vraiment été fait de manière intelligente. »
Les arrivées de « joueurs d'expérience comme Omar Daf (ex-Sochaux) ou Oscar Ewolo (ex-Lorient) ont permis de stabiliser l'équipe. » Sur le front offensif, sa partition en somme, l'éclosion de Nolan Roux (12 buts), la clairvoyance de Bruno Grougi - meilleur passeur du Championnat - ou la percussion de Benoît Lesoimier, actuellement blessé, ont apporté l'indispensable touche de réalisme.

« Ils sont un peu fatigués,
il faudra savoir en profiter »


« Globalement, Brest défend bien, applique un pressing constant au milieu et met les défenses en difficulté sur contre, indique-t-il. Actuellement, ils sont un peu fatigués (deux défaites consécutives à Francis-Le Blé, ndlr) mais ont encore de la marge. Il faudra savoir en profiter. »
En bon pro, De Carvalho conclut par cette phrase convenue : « Un match est un match, il n'y aura pas de cadeaux. » Elle est énoncée sans trop de conviction. Quelque part, Basile a encore les pieds sur le pont de Recouvrance, au bas de la rue de Siam, face au château. Basile de Brest vit toujours.


Séb.K.
Édition du Mer 17 mars 2010

Pourquoi croyez-vous que le stad' a pris Laurenti ?

Tout simplement pour remplacer Bourgis et qui plus est, appelé à partir dans 3 mois...