La solution est qu'il n'y a pas de solution !

phev

Les retraites un problème sans solution

Billet d'econo.free.fr sur la base d'un rapport de l'ONU

les retraites, traitées du point de vue démographique et de manière tellement rigoureuse et posée que ses conclusions font froid dans le dos (surtout pour les actifs hum hum)

.

Citation:

Supposons que la France souhaite maintenir sa population constante d'ici à 2050. Cela implique d'accueillir d'ici là 1.5 millions de migrants, soit 27 000 par an. Ce chiffre est inférieur aux entrées de migrants moyennes des années 90. Pour l'Union Européenne, cela représente 863 000 migrants par an, soit moins que les entrées actuelles.

Mais maintenir la population constante n'est pas suffisant en termes de retraites, puisque cela ne compenserait pas la diminution du nombre des personnes en âge de travailler. Pour maintenir ce nombre constant, il faudrait en France 5.5 millions de migrants d'ici 2050, soit 99 000 par an, ce qui reste raisonnable. Néanmoins, la hausse de l'espérance de vie fait que cela ne modifierait pas beaucoup l'évolution du ratio de dépendance; d'environ 5 aujourd'hui (5 personnes en âge de travailler pour une personne en dehors de cet âge) il passerait à 2.5 (soit 2.5 actifs pour un inactif, sachant que tous les actifs ne travaillent pas). Si l'on veut maintenir le ratio de dépendance français à son niveau de 1995, il faut d'ici 2050 94 millions d'immigrants, soit 1.7 millions par an. La population française passerait en 50 ans à 160 millions d'habitants. A titre de référence, il y a en gros 800 000 naissances par an en France.

Citation:

Je le répète : ces chiffres sont indépendants de la nature du système de retraite, des régimes spéciaux, de la croissance économique, de quoi que ce soit d'autre. Aucune variation de natalité ne le modifiera autrement qu'à la marge

Citation:

reste donc la seule possibilité : la solution est une combinaison de hausse de l'âge de la retraite, de hausse des cotisations, et de baisse des pensions. La seule question qui vaille est de savoir quelle répartition de cette charge sera acceptable

Bon courage les jeunes...

aberdeen angus

Ce que les présidentielles mettent en évidence, entre autres, c'est que les Français -- au même titre que les Européens je pense -- ne sont pas prêts à accepter un afflux massif d'immigrants principalement originaires d'Afrique et du Maghreb. Ils préfèrent encore une guerre civile.

L'Europe va donc s'appauvrir et nous allons assister au premier phénomène de dépopulation massif (hors phénomènes environnementaux et guerres)
C'est donc :
:arrow:

augmentation de l'âge de la retraite et du ratio actifs / population en âge de travailler
:arrow:

hausse des cotisations et dinc augmentation en trompe l'oeil des salaires bruts
:arrow:

et baisse des pensions et augmentation des régimes complémentaires (chacun pour soi)

Une chose importante est de noter que tous les pays (y compris la Chine et l'Inde) vont également devoir faire face à cette situation un jour ou l'autre mais ce sont l'Europe et dans une moindre mesure les Etats-Unis qui ouvrent le bal.

L'autre problème des pays émergents dont la croissance est censée nous rendre jaloux, c'est comment concilier la cohabitation entre une population qui profitent de la mondialisation et une population majoritaire qui vit encore comme au Moyen-Age.
L'Europe a eu la possibilité un moment dans son histoire d'améliorer les conditions de vie de l'ensemble de sa population, ce qu'elle semble de moins en moins en mesure d'offrir aujourd'hui au moins en France.
Les pays émergents n'ont jamais eu cette possibilité jusqu'à présent et ce n'est pas la mondialisation qui va offrir cette possibilité à mon avis.

C'est intéressant en tout cas. Ne va-t-on pas (ne revient-on pas) vers une dichotomie éhontée entre ceux qui vont pouvoir s'en sortir et les autres ?
Les autres qui ne veulent pas travailler plus pour gagner plus et que c'est leur faute bouhouhou ! :wink:

Je vous prie de m'excuser pour cette portion d'économie de comptoir.

phev

Citation:

Et pour être honnête, personne ne peut savoir quel compromis sera accepté. Après tout, si les salariés modifient leurs préférences intertemporelles et raisonnent sur leur revenu total tout au long de la vie dès le début, ils pourront peut-être accepter d'élever leur productivité sans hausse de salaire.

depuis le temps que je dis qu'il ne faut plus de hausses de salaire catégorielles, les gains de productivité doivent être intégralement répercutés sur le prix de vente, ce qui laisse de la souplesse (on peut toujours réajuster les prix mais pas les salaires), le prix de vente baissant tout le monde gagne du pourvoir d'achat : retraités, chomeurs, actifs, rmistes,.. les prix baissant toutes les revendications (hausses des salaires, des pensions, des allocations) s'apaisent...

Il faut aller vers une déflation intelligente, sans cela c'est l'explosion sociale en France...

L'explication sur les boom économiques et le ratio de dépendance est aussi très intéressante.

Citation:

But, as the Harvard economists David Bloom and David Canning suggest in their study of the "Celtic Tiger," of greater importance may have been a singular demographic fact. In 1979, restrictions on contraception that had been in place since Ireland's founding were lifted, and the birth rate began to fall. In 1970, the average Irishwoman had 3.9 children. By the mid-nineteen-nineties, that number was less than two. As a result, when the Irish children born in the nineteen-sixties hit the workforce, there weren't a lot of children in the generation just behind them. Ireland was suddenly free of the enormous social cost of supporting and educating and caring for a large dependent population. It was like a family of four in which, all of a sudden, the elder child is old enough to take care of her little brother and the mother can rejoin the workforce. Overnight, that family doubles its number of breadwinners and becomes much better off.

This relation between the number of people who aren't of working age and the number of people who are is captured in the dependency ratio. In Ireland during the sixties, when contraception was illegal, there were ten people who were too old or too young to work for every fourteen people in a position to earn a paycheck. That meant that the country was spending a large percentage of its resources on caring for the young and the old. Last year, Ireland's dependency ratio hit an all-time low: for every ten dependents, it had twenty-two people of working age. That change coincides precisely with the country's extraordinary economic surge.

E fait on relie directement la croissance irlandaise à lé décision de 1979 de permettre la contraception. Le ratio de dépendance évolue dans ce pays suite à cette décision d'un chiffre de 14 actifs pour 10 inactifs à un niveau historiquement bas poour l'Irlande de 22 actifs pour 10 inactifs ce qui libère des ressources. Donc avec l'écolution de notre ratio de dépendance point de vue croissance c'est rapé foutu...

phev

La conclusion :

Citation:

- Mais personne ne peut avoir une idée de la façon dont ces compromis vont s'établir. C'est pour cela que se poser dès aujourd'hui la question de la "réforme des retraites" ne mène pas très loin. Ce n'est pas au cours des 5 prochaines années que des choses fondamentales seront décidées, ne fût-ce que parce que les politiques qui proposent aux gens de se serrer la ceinture tout de suite pour de toute façon se la serrer dans 50 ans, mais un peu moins, n'ont strictement aucune chance d'être écoutés. L'essentiel des débats et des programmes, d'ailleurs, n'y fait pas allusion mais se concentre sur des questions secondaires d'équité, de lutte contre la pauvreté, ou de simple clientélisme électoral . Comme dans beaucoup de domaines, c'est de la société qu'émergera l'issue du problème, pas de la politique.

Bref tous nos politiques sont de vrais cons.

aberdeen angus

phev a écrit:

depuis le temps que je dis qu'il ne faut plus de hausses de salaire catégorielles, les gains de productivité doivent être intégralement répercutés sur le prix de vente, ce qui laisse de la souplesse (on peut toujours réajuster les prix mais pas les salaires), le prix de vente baissant tout le monde gagne du pourvoir d'achat : retraités, chomeurs, actifs, rmistes,.. les prix baissant toutes les revendications (hausses des salaires, des pensions, des allocations) s'apaisent...

Il faut aller vers une déflation intelligente, sans cela c'est l'explosion sociale en France...

C'est d'autant plus intéressant que l'objectif de la BCE est de maintenir un bas niveau d'inflation et que des salaires maîtrisés maintiendraient une bonne compétitivité.
En même temps, les salaires qui stagnent, c'est déjà une réalité pour beaucoup d'entre nous alors que les prix augmentent par ailleurs.
Quels candidats à la présidentielle osent la déflation aujourd'hui ? La mode est à l'acceptation de l'inflation (et au lynchage de la BCE) et à l'augmentation des bas salaires (en sachant que c'est le SMIC qui a été le plus revalorisé ces dernières années à cause des réajustements rendus nécessaires par les 35 heures). Démagogie, quand tu nous tiens...

phev a écrit:

L'explication sur les boom économiques et le ratio de dépendance est aussi très intéressante.

Citation:

But, as the Harvard economists David Bloom and David Canning suggest in their study of the "Celtic Tiger," of greater importance may have been a singular demographic fact. In 1979, restrictions on contraception that had been in place since Ireland's founding were lifted, and the birth rate began to fall. In 1970, the average Irishwoman had 3.9 children. By the mid-nineteen-nineties, that number was less than two. As a result, when the Irish children born in the nineteen-sixties hit the workforce, there weren't a lot of children in the generation just behind them. Ireland was suddenly free of the enormous social cost of supporting and educating and caring for a large dependent population. It was like a family of four in which, all of a sudden, the elder child is old enough to take care of her little brother and the mother can rejoin the workforce. Overnight, that family doubles its number of breadwinners and becomes much better off.

This relation between the number of people who aren't of working age and the number of people who are is captured in the dependency ratio. In Ireland during the sixties, when contraception was illegal, there were ten people who were too old or too young to work for every fourteen people in a position to earn a paycheck. That meant that the country was spending a large percentage of its resources on caring for the young and the old. Last year, Ireland's dependency ratio hit an all-time low: for every ten dependents, it had twenty-two people of working age. That change coincides precisely with the country's extraordinary economic surge.

E fait on relie directement la croissance irlandaise à lé décision de 1979 de permettre la contraception. Le ratio de dépendance évolue dans ce pays suite à cette décision d'un chiffre de 14 actifs pour 10 inactifs à un niveau historiquement bas poour l'Irlande de 22 actifs pour 10 inactifs ce qui libère des ressources. Donc avec l'écolution de notre ratio de dépendance point de vue croissance c'est rapé foutu...

Ouais, finalement il s'agit de la finalisation de la transition démographique qu'on connut les autres pays européens auparavant alors que les Irlandais procréaient encore comme des lapins. Ils ne font que rattraper leur retard mais vont faire face à la même problématique que nous, avec un décalage c'est sûr.
Je sens que le neo-Malthusianisme va revenir à la mode pour contrer l'idée de a nécessité de maintenir le ratio actifs / inactifs via l'immigration et ainsi maintenir la croissance.

phev

Oui Aberdeen un ratio de dépendance élevé si ce sont des jeunes générations qui le "plombent" est un gage d'avenir... Winston Churchill : "le meilleur investisement pour un pays est de mettre du lait dans des enfants"...

Mais si ce sont des papys grabataires, ce n'est plus le même problème...

L'Irlande aussi va connaître un retournement de ce ratio et par dénatalité.

D'autres part l'analyse des gégérations imbriquées est très intérressantes et il est théoriquement vrai que les solutions de retraite par capitalisation ou par répartition sont équivalentes... En effet dans la retraite par capitalisation arrive un moment où il faut réaliser les actifs pour payer la rente, et s'il n'y a personne en face pour les acheter (ce qui ne peut d'opérer que par le biais d'une ponction sur le richesse produite) et bien le retraité (fonds de pension) l'a dans le baba.

Quel que soit le système : répartition, capitalisation tout repose sur le postulat que quelqu'un :
- rachètera les actifs à un prix permettant de couvrir les engagements,
- assurera par ses cotisations le montant des engagements...

On n'a pas fini de rire....

Tous les systèmes de tous les pays développés vont se terminer par des faillites retentissantes...

aberdeen angus

Ca y est ! Tu m'as plombé le moral. Et un dimanche en plus !
J'espère que t'es pas fier au moins :wink:

J'y croyais encore un peu à la répartition

Bon, j'vais regarder Ripostes sur le vote de dimanche. Ca va me ragaillardir... (Ioulia Kapoustina, je t'aime)

phev

Le plus moral c'est que par capitalisation, c'est le même problème

! Si les génrations suivantes sont moins nombreuses, le retraité l'a dans le baba...

par contre il est vrai qu'il y a moins de problèmes sociaux dans les retraites par capitalisation, là tu es obligé d'accepter ce que donne la vente de tes actifs...

Par contre pour nos sacro saintes retraites par répartition attendez vous à voir nos cher papy-boomers monter au créneau (ils ont fait mai 68, ce sont des violents

) pour faire durer le système et sucer la moëlle des actifs jusqu'au bout.

Ils arriveront bien en plus à refourguer leur immobilier tout pourri aux jeunes avec 30 ans d'endettement en prime.

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