Merci NicoPoint...
Alors j'explique mais je fais très court et peu documenté je rechercherais les sources et complèterais plus tard...
En fait les Etats-Unis ont conclu en 1945 un deal avec l'Arabie saoudite... Les Etats-Unis garantissent à la famille Saoud leur protection à une condition la vente en US $ de leur pétrole...
Le $ est devenu de facto la monnaie dans lequel s'échangeait le pétrole... Il faut savoir qu'à l'époque le $ était encore convertible en or "as good as gold" pour les banques centrales il est ainsi devenu la monnaie internationale d'échange pour toutes les matières premières, la monnaie de réserve des banques centrales...
Mais en 1971 Nixon a fermé le "Gold Window" et détaché le $ de l'or.
Qu'est ce que la monnaie... La monnaie est un titre de créance sur l'organisme émetteur qui ... lorsque ce bout de papier reveient à l'émetteur doit en contrepartie honorer cette créance...
Les échanges mondiaux s'effectuant en US $ les Etas-Unis ont pu fabriquer la monnaie nécessaire à leur marché domestique ainsi que la monnaie nécessaire aux échanges internationaux EX NIHILO puisque la monnaie n'est plus rattaché à l'or.
Or un bifton est un prêt gratuit (il ne rapporte pas d'intérêt), on a coutume de dire que la détention de $ dans les coffres des banques centrales sont autant de prêts gratuits fournis aux USA. Cela ne leur coute pas un rond aux US !!!
L'état émetteur bénéficie d'une rente de situation inouïe il devient pays EXPORTATEUR DE MONNAIE (un autre exemple peut en être trouvé avec le thaler autrichien)... Tant que cette situation perdurera malgré leurs déficits colossaux le $ restera comme suspendu en lévitation...
Or il y a un empêcheur de tourner en rond appelé Saddam Hussein qui a décidé après la fin de l'embargo de demander de l'€ contre son pétrole (il a été le premier à oser briser le tabou)...
Or l'hégémonie du $ est la condition sine qua non de pouvoir financer les déficits colossaux des US, il ne faut pas oublier qu'au US au niveau des ménages le taux d'épargne est NEGATIF !!!!
TOUT LE SYSTEME REPOSE SUR LA DETTE (LE CREDIT) ET DONC LA CONFIANCE.
Si le $ s'écroule adieu tout crédit ! Adieu l'American way of life !
Il fallait donc impérativement casser la gueule à celui qui avait osé briser le tabou. les armes de destruction massive (pipeau), mettre main basse sur les ressources pétrolières (repipeau).
Depuis les choses ont évolué (en 2006). L'Iran n'accepte plus de $ contre son pétrole depuis deux à trois mois. Je crois que Chavez a fait pareil (je ne suis pas sûr...). Normalement ces deux pays devraient avoir de gros gros problèmes dans les mois (années) à venir, à moins que les US ne se sentent plus aussi forts que devant l'Irak (vis à vis de l'opinion mondiale)...
Ah au fait le pétrole Irakien est à présent coté en US $... et comme par hasard, cela a été une des premières décisions prise.
La chine détient une arme pire que leur arsenal nucléaire, leur stock de $ situé dans leur banque centrale... C'est une arme à un coup mais elle est décisive... S'ils dégainent.... Je ne donne pas cher de la peau des USA. faut pas jouer le riche quand on a pas le sou....
La seule solution pour les USA serait de se mettre en faillite mais dans ce cas il vaut mieux le faire "entrepots pleins"...
Citation:
Les Thalers, La monnaie de Marie-Thérèse
Quel touriste n'a pas été surpris et même émerveillé de découvrir au fond d'un soukh de Djeddah ou de Djibouti des pièces d'argent frappées à l'effigie d'une grosse dame à la poitrine généreuse ? Mais saura-t-il déchiffrer l'inscription qui tourne sur le rebord : M. THERESIA. D. G. R. IMP. HU. BO. REG, abréviations pour Marie-Thérèse, impératrice romaine, reine de Hongrie et de Bohême, par la grâce de Dieu. Au revers, les indications sont tout aussi intéressantes : ARCHID. AUST. DUX. BURG. CO. TYR, qui sont les autres titres de la souveraine, à savoir archiduchesse d'Autriche, duchesse de Bourgogne, comtesse du Tyrol. Mais qu'on ne se laisse pas impressionner par le chiffre de 1780 qui clôt cette liste majestueuse. Car il est fort probable que la pièce que l'on a eu en main ait été frappée bien après cette date.
Comment expliquer qu'il soit si facile encore aujourd'hui de trouver dans les échoppes du fin fond de l'Arabie cette séquelle sonnante et trébuchante du Saint Empire romain germanique ? C'est ce que nous conte Philippe Flandrin dans un livre un peu touffu et désordonné, mais qui mérite d'autant plus d'être lu que s'approche l'instauration de la monnaie unique européenne. En effet, nos eurocrates feraient bien de s'inspirer des leçons monétaires de Marie-Thérèse, dont le thaler a servi de monnaie de référence pendant plusieurs siècles à une bonne partie de l'Europe, en Scandinavie mais aussi dans l'Empire ottoman, au Maghreb, dans la Corne de l'Afrique (un certain Arthur Rimbaud troquait armes et munitions contre thalers), en Inde, et que l'on retrouve jusque dans les coffres des riches négociants de Java et de Bornéo.
Philippe Flandrin n'est pas économiste. L'histoire passionnante qu'il rétablit est surtout politique, et sans doute aurait-il gagné à étudier d'un peu plus près les mécanismes monétaires qu'il s'aventure à évoquer. Mais au moins notre auteur n'a-t-il pas le cerveau encombré des pseudo-théories à la mode et nous livre-t-il ainsi des faits bruts sans a priori idéologique.
Quand Marie-Thérèse, en 1750, se décide à frapper une nouvelle pièce d'argent à son effigie, elle cherche en fait à renouer avec le succès du Reichsthaler que Ferdinand Ier de Habsbourg avait réussi à imposer en 1559 à l'ensemble de l'Europe centrale après l'abdication de Charles Quint, son frère. La matière première était fournie par les monts métallifères de Bohême, matière qu'il suffisait de frapper à bon escient.
Dans un premier temps, le Maria Theresien Thaler (MTT) est interdit à l'exportation. Mais la règle est évidemment tournée par la contrebande et, très vite, le gouvernement autrichien s'est convaincu qu'il économiserait beaucoup d'argent en s'abstenant de poursuivre les passeurs et qu'il en gagnerait beaucoup en organisant lui-même l'exportation de sa propre monnaie. Du coup, le MTT partit aisément à la conquête du monde. En moins de trente ans, 24 millions de pièces furent écoulées sur les deux continents, éliminant impitoyablement leurs rivales. C'est que le MTT était une véritable monnaie-marchandise, frappée non selon les caprices d'une autorité monétaire, mais uniquement à la demande de ceux qui apportaient leur lingot d'argent pour le faire monnayer. Il n'était pas question, évidemment, de modifier d'un milligramme sa teneur en argent, sauf à ruiner immédiatement sa réputation. Quant aux pays qui l'utilisaient, ils se passaient fort bien et de banque centrale et de monnaie nationale.
La forme même de l'effigie devint intangible. Pour son veuvage en 1765, l'impératrice voulut apparaître la poitrine couverte d'un manteau de deuil. Mais, selon notre auteur, les Levantins, « unanimes », exigeaient le rétablissement de l'ancien décolleté, faute de quoi ils opteraient pour les thalers prussiens ou les réaux espagnols. Ils finirent par obtenir gain de cause !
Qu'allait-on faire à la mort de Marie-Thérèse, en 1780 ? Comment continuer un commerce si lucratif, fondé sur un type particulier et méconnu d'exportation, l'exportation monétaire ? La solution était toute simple : continuer à fabriquer des MTT avec la date de 1780 invariablement refrappée. Trois ans après le décès de la souveraine, la machine à monnaie tournait de nouveau à plein rendement.
Le plus étrange était encore à venir. En 1934, Mussolini masse des troupes sur le Brenner, faisant reculer Hitler déjà prêt à mettre la main sur l'Autriche. Un an plus tard, le Duce vient réclamer à Vienne son salaire : que l'Autriche transfère à l'Italie son monopole de la frappe de MTT pendant vingt-cinq ans. Ainsi les précieux coins autrichiens furent-ils transportés à Rome, qui put à son tour monnayer le fameux thaler. Furieuses, l'Angleterre, la France, la Belgique et la Hollande se mirent à fabriquer des MTT, se livrant ainsi à un véritable « faux-monnayage », pas toujours adroit. Tantôt il manquait une perle au collier de l'impératrice, tantôt une plume à la queue de l'aigle impériale du revers, ce que les marchands vérifiaient immédiatement du bout des doigts...
Pacta sunt servanda. Même avec un Etat fasciste, même après sa défaite. Ce n'est donc qu'en 1960 que l'Autriche retrouva le monopole de la frappe du MTT. Dès 1961, plus de deux millions de pièces sortirent des presses de la Monnaie de Vienne, ouvrant une nouvelle carrière à l'impérissable Maria Theresien Thaler...
Le bénéfice retiré par la frappe du MTT est tellement énorme (exportation de devises) que Mussolini réussit à en obtenir le privilège pour 25 ans en 1935...
Le Krach de 1873 (en Allemagne) est en partie du à l'abandon mal négocié du bimettalisme qui a déclenché le retour sur l'allemagne de tous les Thalers d'argent qui servaient aux échanges internationaux et qui se trouvaient dans tous les coins de la planete... Ca a été un déluge....