LIGUE 2. CRÉTEIL - STADE BRESTOIS, DEMAIN (20 H) Rust : « Pas l’impression d’être passé à Créteil »
Limogé le 4 mars 2006 du Stade Brestois, écarté à la mi-septembre de Créteil après seulement huit journées, Albert Rust, joint hier dans sa maison du sud de la France, voit bien un « match nul entre les deux équipes ».
- Pouvez-vous nous raconter votre éviction de Créteil après seulement huit matchs ? « Bien sûr, car je n’ai plus rien à voir avec ce club. On ne m’a pas laissé le temps. En fait, dès le début, j’ai vu que c’était compliqué. Beaucoup de personnes s’occupaient du recrutement et des joueurs avaient déjà signé avant mon arrivée. Et puis Créteil, à l’intersaison, n’a pas su retenir ses meilleurs joueurs. Des joueurs comme M’Bodji, Aubanel, Sessègnon, Ekobo ont quitté le club. Ce n’était pas évident de reconstruire. Mais je tiens à préciser que je n’ai eu aucun problème avec le président Lopès, qui, lui, a souhaité ma venue. Ce n’était pas le cas de certaines personnes. Selon moi, c’est le maire, M. Cathala, qui a eu ma tête après le seul match qu’il ait vu, celui de Strasbourg (0-2, 8 e j.) ».
- Après un intérim de votre adjoint, Olivier Frapolli, c’est Artur Jorge qui est arrivé... « Artur Jorge a été annoncé comme un entraîneur de classe mondiale.
Moi, je veux bien mais la situation n’a pas évolué. Le club est aujourd’hui 19 e . En me lâchant, le club a opté pour la solution de facilité. Je ne dis pas qu’il ne faut jamais se séparer de son entraîneur lorsque le courant ne passe plus avec les joueurs. Dans ces cas-là, vous savez, l’entraîneur le ressent. Mais, à Créteil, comme à Brest d’ailleurs, cela n’a jamais été le cas avec moi ».
- Quelle est votre opinion sur le club de la banlieue parisienne et lui voyez-vous des points communs avec le Stade Brestois qui peuvent expliquer la situation actuelle des deux clubs ? « Au niveau des dirigeants, ça se ressemble. Il y a surtout eu une volonté de tout casser. Regardez à Brest : la première année, on monte ; la deuxième, on fait une belle première saison en Ligue 2, puis on rate six mois et tout part en "live". On m’a viré le 6 mars de Brest. C’est mieux depuis ? »
- On sent toujours en vous beaucoup d’amertume quand vous parlez de votre départ de Brest. Plus que de Créteil en tout cas ? « C’est sûr, ça n’a rien à voir. C’est bien simple : je n’ai pas vraiment l’impression d’être passé à Créteil, à part pour visiter la capitale. J’ai passé trois ans à Brest et, malgré mon départ, ce sont quand même de bons souvenirs. Nous avons construit l’équipe avec Philippe (Goursat) et Michel (Jestin), nous avons vraiment travaillé ensemble. A Créteil, je n’ai pas eu mon mot à dire. Ce n’était pas mon équipe ».
- Vous avez suivi de loin la crise traversée par le club brestois. Qu’en avez-vous pensé ? « Je n’ai pas eu le président Jestin au téléphone depuis que j’ai quitté le club. C’est quelqu’un que j’appréciais mais il y a toujours un retour de bâton : j’ai pris la première claque, il a pris la deuxième.
Parfois, je vous l’avoue, je suis quand même mort de rire. Par exemple, quand j’entends dire que le nouvel objectif est de gagner dix matchs sur dix à domicile alors que l’équipe n’en a gagné que trois en tout jusque-là, il y a quand même de quoi rire ».
- Avez-vous un pronostic pour le match de demain et pensez-vous les deux équipes capables de se sauver ? « Mmmm... Je vois bien un match nul. Mais si une équipe doit gagner, je pense que ce sera le Stade Brestois. Je pense que Brest s’en sortira car il possède un effectif de qualité. Par contre, comme pour Tours et pour Istres, le maintien me semble beaucoup moins évident pour Créteil ».
Propos recueillis par Eric Daniellou
télégramme du 01/03/07