Le Monde
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La journaliste et romancière italienne Oriana Fallaci est morte à l'âge de 77 ans des suites d'une longue maladie, dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 septembre, dans un hôpital de Florence, en Italie. Oriana Fallaci, qui partageait son temps entre Florence, sa ville natale, et New York, avait été hospitalisée dans la plus grande discrétion à Florence il y a quelques jours, selon l'agence de presse italienne ANSA.
Résistante au régime fasciste durant la seconde guerre mondiale, elle avait ensuite fait preuve du même courage en devenant, très jeune, correspondante de guerre. Envoyée spéciale dans le monde entier, Oriana Fallaci a collaboré aux grands titres de la presse étrangère aux Etats-Unis, en France ou en Allemagne. Elle a rencontré et interviewé tous les grands de la planète, notamment Yasser Arafat, Golda Meir, l'ayatollah Khomeini, Indira Gandhi ou Deng Xiaoping. L'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger a un jour écrit que l'interview qu'il lui avait accordée fut "la conversation la plus catastrophique que j'aie jamais eue avec un journaliste" : elle l'avait poussé dans ses retranchements, jusqu'à ce qu'il convienne que la guerre au Vietnam était "inutile".
"ATHÉE CHRÉTIENNE"
Ces dernières années, son travail a pris un tout autre tournant. Elle a fait scandale en 2002 avec la publication de son livre La Rage et l'Orgueil, écrit sous le choc des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Le texte, dénoncé comme un brûlot antimusulman, a déclenché passions et polémiques et lui avait valu des poursuites judiciaires. En France, les poursuites pour "provocation à la haine raciale" ont été arrêtées pour vice de procédure.
Elle a ensuite écrit, dans le même esprit, La Force de la raison, où elle fustigeait la démission de l'Occident face à l'islam, suscitant à nouveau la polémique. Son dernier livre, écrit sous forme d'"auto-interview", datait de 2004.
Passée politiquement de la gauche à la droite, Oriana Fallaci se définissait comme une "athée chrétienne", c'est-à-dire comme non croyante mais attachée à l'identité chrétienne de l'Europe. Elle avait été discrètement reçue par le pape Benoît XVI en août 2005, elle était alors déjà très malade.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Oriana_FallaciCitation:
Controverses [modifier]
Ces dernières années, Oriana Fallaci a reçu une attention médiatique particulière en raison de ses critiques controversées de l'islam contemporain. Elle a été particulièrement critiquée par des organisations musulmanes et des partis de gauche, notamment en France.
Après les attentats du 11 septembre 2001, elle adopte une position radicale contre l'islam. Son point de vue est précisé dans deux essais, La rage et l'orgueil et La force de la raison.
Un autre journaliste de renom de Florence, Tiziano Terzani, exprime ses réticences vis-à-vis de l'approche d'Oriana Fallaci dans une lettre ouverte publiée dans le magazine Corriere della Sera.
Des critiques affirment que les livres d'Oriana Fallaci sont purement polémiques, souvent égocentriques, basés sur des stéréotypes, xénophobes, islamophobes et racistes pour une grande part de leur contenu. De nombreuses formulations de son essai La rage et l'orgueil (Plon, 2002) lui sont reprochées, comme « il y a quelque chose, dans les hommes arabes, qui dégoûte les femmes de bon goût », ou encore : « Au lieu de contribuer au progrès de l’humanité, [les fils d'Allah] passent leur temps avec le derrière en l'air à prier cinq fois par jour ». Dans cet ouvrage, les musulmans sont également comparés à des « nouveaux croisés » et elle affirme que les imams sont « d'une manière ou d'une autre les guides spirituels du terrorisme ». A propos des mosquées elle écrit que « surtout en Italie [...] elles grouillent jusqu'à la nausée de terroristes ou aspirants terroristes ».
Elle affirme enfin que les Arabes sous couvert de migrations envahissent l'Europe pour propager l'islam et elle conclut en affirmant que les musulmans « se multiplient comme des rats ».
En dépit de ces critiques, Oriana Fallaci a reçu le soutien de partis politiques et de mouvements tels la Ligue du nord en Italie, où ses livres ont été vendus à plus d'un million d'exemplaires.
Son ouvrage est défendu en France par Alain Finkielkraut qui déclare dans Le Point : « Oriana Fallaci a l'insigne mérite de ne pas se laisser intimider par le mensonge vertueux. Elle met les pieds dans le plat, elle s'efforce de regarder la réalité en face. ». Le sociologue Pierre-André Taguieff écrit : « Fallaci vise juste, même si elle peut choquer par certaines formules. ».
Oriana Fallaci avait précédemment déclenché une controverse en exprimant des positions anti-avortement, lors de la sortie de son livre Lettre à un enfant jamais né (1975).
Elle vient d'être élue Femme de l'année 2006 par Front Page Magazine, le web-magazine américain néo-conservateur.
Personnage bizarre... Même si je ne partage pas ses idées entièrement et surtout sa prose, j'aurai toujours un certain respect pour les Don Quichotte!