17ème. C’est la place qu’occupe le stade brestois à l’issue de la 12ème journée du championnat de Ligue 2. Pour les supporters brestois, c’est un étrange partage entre le soulagement de voir le club sortir de la zone de relégation et une résignation face aux promesses avortées.

Avec 5 défaites, 6 matchs nuls pour une seule victoire (face à Créteil 4-1), le début de saison des brestois ressemble étrangement au précédent exercice. Jamais en confiance, surtout à domicile, Brest n’a pas réussi à devenir l’épouvantail que les spectateurs espéraient. Pire, le fond a même été touché avec une dernière place occupée durant 4 journées.



Des adversaires coriaces



Comment expliquer un tel gâchis pour un club possédant un des budgets les plus élevés du championnat ? Les voisins guingampais le montrent assez bien depuis plusieurs saisons, l’argent ne fait pas tout dans une compétition réputée âpre et sans concessions.

Durant ces premières journées, Brest a rencontré 7 des 10 premières équipes au classement. Des ténors annoncés, parmi lesquels figurent Metz ou Caen, mais aussi des équipes plus modestes telles Dijon ou Reims. C’est lors de ces matchs face à des équipes moins cotées que les brestois n’ont pas su faire la différence. S’inclinant dès la première journée à Reims (2-0) puis enchaînant sur un poussif match nul acquis dans les dernières secondes face à Libourne (2-2), ils n’ont jamais vraiment relever la tête. Du moins jusqu’au 18 août et le point ramené de Dijon (1-1).



Brest va mieux, mais…



Au plan comptable, on aurait du mal à le croire, mais Brest est invaincu depuis cette date. Cinq matchs nuls dont un miraculeux à Guingamp, à mettre à l’actif du gardien Steve Elana impérial ce soir là, et une victoire face au dernier de la classe, Créteil (4-1). Pourtant, le dernier match face à Amiens (1-1) a remis en lumière les errances d’un groupe qui n’arrive pas à décoller. Menés dès les premières secondes, malmenés par un public de plus en plus impatient (trop ?), les rouges et blancs ont paru étrangers au Stade Françis-Le-Blé. Il aura fallu une frappe salvatrice d’Olivier Auriac à la dernière minute pour sauver les apparences et permettre à l’équipe de regagner les vestiaires, félicitée par une partie du public, ignorée par l’autre.



L’amour du club en question



Car c’est bien là le principal enseignement du début de saison. La situation comptable n’est pas catastrophique. Celle du public l’est plus. Stagnant autour des 5 000 spectateurs à chaque rencontre, il n’y a plus de ferveur au stade Françis-Le-Blé. Ou si peu. Même les kops brestois de la route de quimper sont partagés entre les irréductibles persuadés de jours meilleurs, et ceux qui ont abandonné, lassés d’un tel spectacle et qui en sont réduits à des insultes lancés dans le froid de l’Armoricaine.



Nul besoin de chercher loin les raisons de ce désamour prononcé. En quatre ans, le stade brestois a vu 65 nouveaux joueurs arriver, et 62 s’en aller. Un sans précédent dans le football français ? Peu importe, pour une partie du public brestois, c’en est trop. Comment s’attacher à une équipe dont la majorité des titulaires sera absente la saison suivante ?

Un système constamment remis en question



Philippe Goursat, manager général du club, est depuis longtemps pointé du doigt. Ce va-et-vient des joueurs lasse et agace une partie toujours plus grande des supporters brestois. Il provoque même une certaine moquerie et des interrogations de la part d’observateurs extérieurs, radios nationales en tête. Mais l’homme arrivé d’Angoulême est-il le seul responsable de ce que certains n’hésitent pas à appeler un « fiasco » ? Certainement pas. Le stade brestois est devenu en quelques saisons l’un des clubs les plus riches de Ligue 2, possédant même la saison dernière le plus imposant budget sponsoring. Une situation vantée par le président Michel Jestin qui revendique à chaque début de saison l’ambition du club. Mais une évolution qui pour beaucoup s’est faites au détriment du public brestois réputé expansif et populaire. Deux grandes lignes bien opposées que la presse locale a commencé à évoquer dans ses colonnes. La direction du club semble plus sceptique et feint l’ignorance.



Pour Brest, la saison s’annonce périlleuse. Reconquérir son public, retrouver un jeu acceptable et se maintenir ne sera pas une mince affaire.



maxime

Faudrait remettre Jump à l'entrée des joueurs.