Je mets ça car je trouve intéressant ce qu'il dit (vu en regardant des commentaires angevins et ainsi de suite)
https://www.ouest-france.fr/sport/footb ... eb4bd130d9Citation:
Après sept saisons pleines en Anjou, le capitaine aimerait poursuivre sa carrière : J’ai encore envie de jouer si je trouve un bon projet, mais je ne partirai n’importe où. Chef d’entreprise, Ismaël Traoré est très attaché à Angers. Au point que, s’il ne trouve aucune issue, il n’exclut pas l’idée d’arrêter sa carrière. C’est possible, avance-t-il, évasif.
https://www.ouest-france.fr/sport/footb ... 0e356db714Citation:
Cette semaine, vous n’êtes pas sorti à l’entraînement les lendemains de matches, lundi et jeudi. Que faites-vous ?
Ma cheville droite a beaucoup souffert au cours de ma carrière. Au lendemain de match, avec la fatigue, elle est douloureuse. Si je ne sors pas, c’est pour ne pas taper dessus. Je reste en salle, je fais du vélo, mes soins et je récupère plus vite.
Il y a toujours des douleurs les 24 h après la rencontre ?
Musculaires, toujours. Moi, en plus, j’ai cette cheville, à laquelle je me suis fait beaucoup d’entorses quand j’étais jeune. Je ne m’en fais plus, mais il y a toujours des séquelles. Donc je fais en fonction d’elle. Quand je ne tape pas dessus le lendemain, c’est une journée de gagnée. Mais attention, je ne reste pas à rien faire. Je fais mon programme de récupération.
En quoi consiste-t-il ?
Je travaille sur ma cheville, je fais des soins, du renforcement sur les machines car je fais aussi attention à mes genoux. Je prends soin de toutes les blessures que j’ai pu avoir dans ma carrière.
« Je ne récupère pas aussi facilement que quand j’avais 20 ans »
Il y a quelques saisons, dans les semaines à trois matches, vous n’enchaîniez pas les trois. Depuis l’an dernier, c’est le cas. Comment l’expliquez-vous ?
C’est un choix de coach. Avant, il (Stéphane Moulin) ne voulait pas prendre de risques et je ne m’y opposais pas. À partir du moment où il prend sa décision, je ne suis pas là pour me faire mal à la tête.
Qu’est-ce qu’une bonne séance de récupération ?
Elle est propre à chacun. La mienne ? Cela dépend de mes douleurs du moment. Il y a plein de choses à faire, avec les kinés qui nous mettent à disposition un programme avec des exercices de mobilité, pour détendre nos articulations et nos muscles. On ne fait pas toujours la même chose.
Ce sont des moments que vous appréciez ?
Je ne le fais pas à contrecœur. Mais c’est clair que si je pouvais terminer l’entraînement et rentrer directement voir mes enfants, je ne m’en priverais pas. J’ai encore envie de jouer donc je mets toutes les chances de mon côté. Je ne récupère pas aussi facilement que quand j’avais 20 ans. Je dois faire attention pour pouvoir m’entraîner normalement et jouer un nombre de matches conséquent.
À quel moment avez-vous pris conscience de l’importance de ce travail invisible ?
Jeune, je faisais déjà beaucoup de musculation, j’aime bien ça, c’était une sensation de bien-être. Les soins, je les faisais parce qu’on me le demandait. Mais quand j’avais des petites douleurs, je les soignais toujours avec sérieux. Maintenant, j’y fais encore plus attention car je veux arriver sur le terrain en n’ayant pas de douleurs. Pour cela, il faut travailler au quotidien pour éviter d’avoir la petite douleur qui fait qu’on peut être moins en forme.
Et aujourd’hui, vous n’avez plus mal quand vous entrez sur le terrain ?
Ça, je crois que je n’y arriverai jamais (rires). Car on fait un métier où on tape énormément. Mais il y a des douleurs que j’avais avant que je n’aie quasiment plus. Grâce à mon travail quotidien.
Y a-t-il eu un déclic ?
Oui, à Brest (2012-2015), à une période où j’avais tout le temps mal à la cheville, je boitais le soir. J’en avais tellement marre que je me demandais si je n’allais pas arrêter. Au lieu de ça, j’ai décidé de faire le nécessaire pour ne plus avoir ces douleurs. Et quand j’ai vu que le travail les a atténuées, j’ai continué, pour me sentir le mieux possible.
« Je ne suis pas payé pour le rabâcher aux autres »
Dans le monde du foot, sensibilise-t-on assez les jeunes à ce travail invisible ?
Je pense que oui. En tout cas, nous, les anciens, on le fait en donnant l’exemple. On a aussi des préparateurs physiques disponibles quand on les sollicite. Donc il faut être demandeur. Quand il y a autant de solutions à votre disposition et que vous ne vous y mettez pas, c’est que vous n’avez pas envie. Quand j’en vois qui n’y vont pas, c’est leur problème.
En tant que capitaine, vous leur dites quelque chose ?
Oui, j’essaye de donner un petit conseil : « attention, tu abuses, tu devrais être plus souvent en salle. Vois avec les préparateurs et trouve des exercices qui te font plaisir et te permettent de bosser ». Après, mon job est fait, je ne suis pas payé pour le rabâcher aux autres. Chacun fait comme il veut.
La notion de plaisir existe-t-elle dans ce travail ?
Bien sûr. On le prend dans l’évolution : alors qu’à une période, j’avais très mal, maintenant, ce n’est que de temps en temps. Le travail paye. Quand je suis arrivé ici, j’étais souvent en soins, et des personnes me disaient : « toi, tu ne vas pas durer longtemps, tu as toujours quelque chose ». Au final, à 35 ans, je suis encore là, et je joue plus longtemps que ces personnes. Donc je suis content d’avoir fait ces efforts. J’y repense parfois. Et c’est une fierté.
La salle de musculation est votre deuxième maison…
Non, j’en fais moins qu’avant. J’écoute mon corps et je sens qu’aujourd’hui, j’ai plus besoin de faire du renforcement pour éliminer des douleurs que de faire de la musculation.
C’est important d’écouter son corps ?
C’est primordial. Qu’on soit jeune, vieux, on est obligé. Mon corps, c’est mon outil de travail et pour être performant, il faut jouer au maximum de ses capacités. Il faut y faire attention, le préparer, le chouchouter. C’est mon gagne-pain. J’ai toujours été sensible à ça.
Bossez-vous également chez vous, en plus ?
Oui, mais il faut aussi savoir passer à autre chose quand on n’est plus au centre. À l’extérieur, j’essaye de mettre le foot de côté. Je profite avec mes enfants, mes amis. Je ne me prive pas car je sais que j’ai fait le taff avant. Et quand vous avez des enfants, vous vous dépensez toujours… Pas plus tard qu’hier (jeudi), l’un de mes fils m’a demandé d’aller jouer au foot avec lui (rires). Je n’ai pas eu le choix, il faut profiter de la vie. Donc si tu dois te retrouver un lendemain de match à jouer au foot dans ton jardin, il faut le faire.
Votre cheville ne grinçait pas trop ?
Si mais je ne pouvais pas le montrer sinon il allait penser qu’il était plus fort que moi (rires).
Le coach nous a dit tout à l’heure que chez vous, c’est une clinique…
J’ai plein de gadgets… Un petit pistolet pour masser, un appareil d’électrostimulation… Je viens aussi d’acheter un masseur de pied (il explose de rire).
En fait, la récupération, c’est 24 h/24 ?
C’est primordial, surtout à notre niveau et à mon âge. Plus jeune, je pouvais faire une nuit blanche et je revenais le lendemain à l’entraînement, je m’entraînais normalement et tout allait pour le mieux. Aujourd’hui, si je le fais, derrière, il va me falloir des soins, du bain froid, un peu de ci, de ça… Mon corps a plus de mal à récupérer donc c’est à moi de l’aider.
Le sommeil devient de plus en plus important avec l’âge ?
Je ne peux plus jouer à la console jusqu’à pas d’heure. Il faut se raisonner : à minuit, dernier délai, on éteint. Ça ne plaît pas à tout le monde : quand je joue en ligne avec mes potes et que je leur dis, à minuit, j’arrête, ils ne sont pas contents. La sieste ? Non, je n’en fais pas trop. J’en ai fait une jeudi, le lendemain du match après lequel j’ai mis du temps à m’endormir. Mais c’est rare.
Faites-vous attention à ce que vous mangez ?
Ça aussi, on ne s’en rend pas compte quand on est plus jeune, on mange n’importe quoi, sans prendre de poids. Mais arrivé à un certain âge, quand tu fais des écarts, tu le ressens très vite : des fois, je me laisse aller avec mes enfants, je fais un goûter, je mange des bonbons et je prends du poids dans la foulée… Ici, Alan (Berrou, l’un des deux préparateurs physiques), ancien boxeur, nous sensibilise sur l’alimentation. Depuis le début de la saison, j’ai perdu entre 3 et 4 kg. Je fais attention aux quantités et à ce qu’il y a dans l’assiette. Je prends du plaisir à manger des légumes et à les cuisiner. J’ai vraiment dû forcer ma nature. Je fais attention sur la durée, pas seulement quand je suis en surpoids. En étant plus fit, j’ai moins mal aux articulations. Tout est lié. Car si tu fais des soins mais qu’en parallèle, tu manges mal et tu prends du poids, tes efforts ne servent à rien. Je m’accorde un petit craquage par semaine. Il en faut car si tu ne prends plus de plaisir, ça devient une corvée.