AFFAIRE DES CARICATURES 07/02/07
"Charlie Hebdo" soutenu par Sarkozy


lien audio

I l y a un peu plus d'un an, des caricatures de Mahomet mettaient le feu dans le monde musulman. Des émeutes débouchaient sur une cinquantaine de morts. Dans ce contexte, "Charlie Hebdo" avait publié certains de ces dessins. Plusieurs associations musulmanes françaises scandalisées, l'avaient alors attaqué en justice. Le procès s'est ouvert mercredi en correctionnelle à Paris. Au cours de la première kournée d'audience, la défense qui a pris la parole, fortifiée du soutien de Nicolas Sarkozy notamment.



Les journalistes sommés de s'expliquer

C'est donc à la justice que revient de trancher le débat sur la religion et la liberté de la presse. A-t-on le droit de se moquer de la religion, en particulier de l'islam ? A-t-on le droit de représenter Mahomet lorsque l'on n'est pas musulman et donc pas croyant alors que la religion l'interdit ? Y a-t-il blasphème ? Y-a-t-il attaque ? La laïcité ne devrait-elle pas au contraire assurer une liberté de ton et de publication égale selon les sujets -politique ou religieux ? Autant de questions qui ont nourri une forte polémique il y a un an et qui vont alimenter le débat de ce jour.

S'est ouvert mercredi (7 février) matin un procès en correctionnelle qui illustre cette bataille. Il oppose le journal "Charlie Hebdo" à des organisations musulmanes -la Grande mosquée de Paris et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF)- qui avaient été choquées par la publication de caricatures de Mahomet. Tout était parti, il y a un an, de dessins du quotidien danois "Jyllands Posten" que Charlie Hebdo avait repris ensuite dans ses colonnes. Les deux parties sont aussi déterminées l'une que l'autre et convaincues de leur bon droit.

Des points de vue inconciliables ?

Chacun semble parler d'une chose différente. Les plaignants, d'abord, estiment que trois des douze caricatures représentant le prophète Mahomet portent atteinte à la dignité des musulmans. En face, le journal satirique défend la liberté de la presse et le droit à la caricature. Un droit qui a reçu le soutien de Nicolas Sarkozy, mercredi matin dans une letttre versée au dossier et lue par Maître Kiejman. "Je préfère l'excès de caricature à l'absence de caricature", y écrit le ministre de l'Intérieur. "Au nom de la liberté de rire de tout", le candidat à la présidentielle soutient donc Charlie Hebdo et la "vieille tradition française (...) de la satire".

De son côté, Philippe Val, directeur du journal, demande quelle arme il reste au citoyen, "si l'on n'a plus le droit de rire des terroristes". Surtout, il insite sur le distinguo clairement fait entre idées et hommes. "Ces dessins s'adressent à des idées, pas à des hommes, à des idées défendues par des hommes qui commettent des actes violents", a-t-il rappelé.

Les autorités religieuses musulmanes estiment, elles, que tous les fidèles du prophète ont pu se sentir insultés. Incompréhension réciproque donc. Les uns dénoncent le racisme latent, les autres se défendent par la liberté d'expression dans un pays laïc.

Des témoins prestigieux attendus

Ce type de procès est une première entre musulmans et presse française, contrairement à la religion catholique qui s'est déjà à de maintes reprises opposée à certaines publications. C'est le président du tribunal de grande instance de Paris qui dirigera les débats où sont cités comme témoins François Hollande et François Bayrou, deux hommes politiques dont la venue n'est pas confirmée.

Pas besoin d'attendre. Il a soutenu mordicus dans l'émission de hier soir sur TF1 que la moitié de la population touchait le SMIC.
Ce qui est une erreur. C'est curieux que ça fasse moins de vague que les sous-marins de Ségolene...

Sarkozy rompt clairement avec cette droite habituée à cacher son vide derrière de grands concepts pontifiants. Exemple : en prônant la discrimination positive, qui contrevient à l'égalité virtuelle pour éradiquer les réelles inégalités dues à la couleur de la peau, au domicile et au nom de famille. Ou encore : en théorisant l'aide publique à la construction de mosquées pour éviter aux fidèles de la deuxième religion de France de prier dans des caves ou des locaux offerts par de riches intégristes. Quitte à froisser une conception figée de la laïcité, rappelons qu'en 1905 la France aux dizaines de milliers de clochers ignorait les minarets. La demande a changé, l'offre est restée la même. La société évolue, les principes doivent évoluer avec elle.

L'un [le mouvement gaulliste] a arrêté de fabriquer du pain et critique celui fait par l'autre, tout en insultant ses clients. A nous de refaire du pain.» Ce sera toute sa stratégie des années à venir.

De plus, si Nicolas Sarkozy "est de droite, quand je vois le discours de Périgueux c'est un discours de gauche", a assuré l'acteur. "Je crois que Nicolas Sarkozy fera le même chemin" que François Mitterrand de la droite vers la gauche "parce qu'il aime la France".

Plus surprenant, deux anciens ministres de gouvernements de gauche, Bernard Tapie et Bernard Kouchner, ont apporté un soutien direct ou implicite au président de l'UMP.

Improbable et pourtant

Tapie et Kouchner pour Sarkozy

A propos de mecs qui vont de la gauche vers la droite
Glucksmann c'est bien l'ex-mao qui s'enthousiasmait pour l'intervention de W en Irak ?

Sinon un bon point pour le p'tit Nicolas, j'aime l'idée d'un ministre de l'intérieur qui apporte un soutien sans réserve à la satire gauchiste, union républicaine face à l'obscurantisme