Article de l'Equipe de ce jour :
ON EST BIEN LOIN de l'entente idyllique des débuts du tandem Bouchet - Perrin, en juin 2002. Depuis hier, après la procédure de référé engagée par l'ex-manager de l'OM auprès du tribunal des prud'hommes de Marseille, la rupture entre les deux camps est devenue fracture ouverte. Et les griefs des dirigeants olympiens dépassent largement le cadre sportif, l'insuffisance de résultats ou l'absence de dialogue entre Perrin et ses joueurs, tous motifs qui avaient été évoqués juste après le match contre Auxerre (0-2), le 14 janvier dernier.
Alain Perrin et son avocat Jean Jacques Bertrand ont réclamé 4,5 millions d'euros devant le juge des référés pour rupture de contrat de travail. Le manager général avait été licencié pour faute grave le 18 février dernier, après 35 jours de mise à pied conservatoire. Mais la raison n'avait jamais été rendue publique. Depuis hier, c'est chose faite. MI Labi, l'avocat de l'OM, a publiquement révélé devant le tribunal la notification de la mise à pied : « Faits de harcèlement sexuel sur plusieurs employées, exhibition sur son lieu de travail et défaut d'information de l'employeur. »
Me Labi fait état de Pièces qu'il produira en temps et en heure devant la juridiction idoine puisque, selon lui, ce conseil des prud'hommes n'est pas compétent en la matière. Il évoque une enquête interne diligentée par Jean-Pierre Foucault, président de l'Association OM, auprès de jeunes joueurs, qui auraient été les témoins de faits précis. « La rumeur courait en ce mois de décembre, mais Alain Perrin ne la contestaitque du bout des lèvres », souligne l'avocat de l'OM. Elle finira par le rattraper au moment où le club cherche à s'en séparer. Et c'est quand il tentera de négocier son départ que Perrin apprendra les intentions de ses anciens amis.
Me Bertrand : une procédure « machiavélique »
Aujourd'hui, il conteste toutes les accusations (voir ci-dessous). Pendant sa longue plaidoirie Me Bertrand a d'ailleurs qualifié les motifs de licenciement « d'ignominie et d'artifice pour obscurcir l'appréciation des juges du tribunal des prud'hommes. Il n'y a aucune preuve pour étayer ces allégations et nous allons saisir le tribunal pour atteinte à l'image d'Alain Perrin et atteinte à la vie privée. Ils ont souhaité déstabiliser mon client, le rendre honteux pour qu'il accepte son limogeage ». Qualifiant cette procédure de « machiavélique », il a rappelé tous les termes du contrat liant les deux parties jusqu'en juin 2005 et le respect de toutes les clauses signées. « Il y avait également une clause, assure Jean-Jacques Bertrand, pour une rupture anticipée provoquée par l'OM pour quelque nature que ce soit, qui oblige à verser à mon client la totalité des sommes dues. »
Selon Alain Perrin, elles s'élèveraient à 4,5 millions d'euros, qui couvriraient les salaires évolutifs, les primes de matches, etc. De son côté, l'OM conteste la durée du contrat, qui aurait nécessité une négociation à la fin de chaque année.
La décision a été mise en délibéré au 1er, juillet, après l'échec d'une ultime tentative de conciliation à huis clos. Christophe Bouchet, lui, n'a pas souhaité évoquer cette procédure.
« La justice est saisie. L'affaire doit rester entre les mains des magistrats », a-t-il simplement commenté.
HÉLÈNE FOXONET
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