et si ça arrivait à Brest ?
http://lorient.letelegramme.com/local/morbihan/lorient/ville/lorient-56-les-marins-prives-de-soiree-dans-les-bistrots-15-12-2009-701863.php
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Le commandant de la marine à Lorient (56) a interdit à ses hommes de fréquenter des bars du centre-ville. Les commerçants visés dénoncent ce couvre-feu, officiellement destiné à protéger les militaires de bagarres à répétition.
Ce n'est pas un couvre-feu ni une ferme invitation à la sobriété visant à redorer l'image de la Marine écornée par des miliaires en goguette ! Mais il ne s'agit pas non plus d'une simple recommandation émise au titre de la prévention des risques nocturnes.
Depuis le week-end dernier, les 3.000 militaires basés à Lorient (dont 1.700 fusiliers marins et commandos) ont interdiction de fréquenter certains bars du centre-ville entre 23 h et 6 h.
Cinq bars et une discothèque dans le viseur
Cette disposition exceptionnelle, généralement appliquée dans le cadre d'escales à risques, a été signée par le contre amiral Marin Gillier, le commandant de la marine à Lorient, et diffusée à toutes les unités.
"Cette décision fait suite à une série d'agressions nocturnes sur des militaires commises dans un même périmètre. Nous en avons recensé dix en un an. Et à chaque fois nous avons constaté une escalade dans la violence. Certaines bagarres se sont traduites par de longue absence due aux blessures voire des inaptitudes. On ne peut pas porter préjudice au fonctionnement de l'institution. Les commandos, par exemple, doivent être disponibles au coup de sifflet bref", explique le commandement.
Cette restriction doit tout à la fois protéger les militaires en les éloignant des "lieux chauds" et maintenir les unités opérationnelles. La zone de "conflit" a été délimitée place Jules-Ferry, entre l'avenue du Faouëdic et la rue de Cambry. Cinq bars et une discothèque sont dans le viseur.
Pas d'ambiance western
Mais les commerçants mis à l'index n'apprécient guère. "On tient bien nos établissements. Ce ne sont pas des coupe-gorge ! D'ailleurs, nous ne faisons que très rarement appel à la police", fulmine un patron de bar.
Un voisin rajoute : "Nous n'avons pas de problème particulier même si les militaires peuvent être parfois difficiles à gérer en bande." D'ailleurs, la plupart des rixes ont lieu sur le trottoir. "Et les militaires sont mieux armés que d'autres pour faire face à ce type de situation", glisse un bistrotier.
Un point de vue réfuté par la Marine. "Ce sont des professionnels. Ils doivent faire preuve de discernement et de sang-froid." Les patrons de bar ont l'intention de rencontrer le contre amiral pour lever les incompréhensions sur les prétendues ambiances western du samedi soir.
"Nous souhaitons l'interdiction la plus courte possible", tempère le commandement. En attendant, les marins en virée devront respecter cette interdiction. Lever le camp avant 23 h et migrer vers d'autres estaminets situés de l'autre côte de la place ! En l'absence de police militaire, la Marine parie sur ses valeurs "d'obéissance et de discipline". Sans oublier, si nécessaire, son arsenal de sanctions internes.