La décision, accordant aux Basques de « Bil Toki » la propriété du numéro « 29 », passe très mal. Les internautes le disent, et la PME brestoise fait ses comptes.
Alors que plusieurs fabricants finistériens de vêtements ne s'étonnent pas de la condamnation pour contrefaçon du concepteur et vendeur de T-shirts « Momo Le Homard », de nombreux internautes ne partagent pas cette position. Le jugement du tribunal de grande instance de Toulouse, reconnaissant mardi dernier à la société basque « Bil Toki » la propriété du numéro « 29 » (1), passe mal. Le blog de la PME brestoise regorge de messages de sympathie.

Certains sont de vrais encouragements à continuer : « Momo le Homard est cuit, mais il bouge ! Nous allons tout faire pour qu'il poursuive son chemin ». D'autres contestent la décision des magistrats : « Il est hors de question qu'on nous vole notre 29 ». Quelques derniers, enfin, appellent à réagir. « Je compte bien aller en balade dans les Pyrénées-Atlantiques avec mon T-shirt 29. » « Je vais m'arranger pour créer le plus possible de T-shirts 29 et en distribuer à tout le monde. »

Deux employées licenciées

Autant de réactions spontanées qui font, bien évidemment, « très chaud au coeur » d'Erwan Guiziou et Stéphanie Cétran, les dirigeants de « Momo Le Homard ». Pour l'instant, leurs deux magasins sont toujours fermés. Celui du centre-ville de Quimper ne rouvrira pas avant deux mois, jusqu'à l'arrivée de la nouvelle collection. Quant à celui du milieu de la rue Jean-Jaurès, le rideau de fer devrait se relever dans quelques jours, une fois que le stock de T-shirts vierges aura été imprimé sans le numéro « 29 ».

Du côté de la procédure, les deux entrepreneurs brestois sont toujours « bien décidés à poursuivre le combat, même s'il s'annonce difficile ». Une demande de référé a été déposée pour faire annuler l'exécution du jugement jusqu'à l'examen de l'appel. « Nous avons fait tous nos comptes : 10 000 € de dommages et intérêts. 9 000 € pour la publication de la décision dans la presse. Sans compter les frais d'avocats. 25 000 €, aussi, pour la saisie et la destruction du stock. Et 500 € de charges mensuelles pour les magasins fermés. »

Les deux employées de la petite société ont été licenciées. « Quant à nous, qui espérions pouvoir nous salarier pour la première fois depuis deux ans, à la fin de l'été, c'est assez mal parti. » Erwan Guiziou et Stéphanie Cétran ont, toutefois, l'intention de porter ce problème des numéros départementaux jusqu'à la cour de cassation. « Ce n'est pas le graphisme du « 29 » qui est en cause ici. Les juges l'ont dit. C'est bien la question de la propriété du chiffre finistérien qui se pose. »

Selon les magistrats toulousains, en effet, si l'appropriation d'un nom, d'une image ou de la renommée d'une collectivité territoriale comme le Finistère « est interdite », le code de la propriété intellectuelle ne fait pas obstacle à ce que le chiffre d'un département « soit utilisé comme une marque » déposée. Un argument que « Momo le Homard » et ses avocats contestent. Tous espèrent pouvoir aller le dire à Paris. En croisant les doigts, bien sûr, pour que leur aventure commerciale ne fasse pas trop les frais de ce bras de fer juridique.

Cette histoire ne me fait ni chaud ni froid.
Ardent défenseur de not' bon vieux Penn-Ar-Bed, je ne suis cependant pas choqué du tout par cette décision.
En effet, la marque "64" existe depuis de nombreuses années. Un grand succès chez nos AMIS basques, par ailleurs. Ils ont créé, ils ont grandi... et Momo le Homard veut surfer sur cette vague pour se faire des couilles (euh de pinces, excusez-moi) en or?
C'est du plagiat, rien de moins.
C'est un peu comme si eux ils avaient fait un "Canard beach" ou un "Euskadi punisher's"!
Pour moi, cette décision de justice est normale. Les finistériens ont du talent, un esprit créatif. Pourquoi plagier?