Bilan économique chiffré de la dernière mandature de Frisouille
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/01/la-gestion-%C3%A9conomique-des-villes-brest.htmlCitation:
145592 personnes habitaient Brest en 2012. Les chiffres avancés dans cet article sont le plus souvent tirés d’ici. Néanmoins, pour les détails, l’exploitation des comptes administratifs de Brest et de la communauté urbaine de Brest Métropole a été opportune. Pour plonger au cœur de la comptabilité de Brest, 1600 pages par année environ, voici le chemin d’accès.
Monsieur François Cuillandre, maire de Brest, peut se réjouir : les finances de la ville sont saines ! De 2008 à 2012, les charges de fonctionnement ont augmenté de 5,9% quand l’inflation était de 6,1%. En euro constant, les charges sont donc maîtrisées. En outre, les charges de personnel sont inférieures à 40% des charges, ce qui pourrait lui valoir une palme pour une ville de cette taille. Les charges financières, inférieures au tiers de la moyenne, ont diminué de 39% en 5 ans, conséquence d’une part de la faiblesse des taux et d’autre part d’une dette très faible (451 € par habitant contre une moyenne de 1084 €). Le résultat comptable ayant plus que doublé sur la période, Monsieur Cuillandre peut être fier.
Evidemment, les grincheux affirment que l’autofinancement faible (-43.5% par rapport à la moyenne) explique le peu d’investissement de Brest (-56% sur la période). Normalement, les hargneux raillent certains placements (3,1 millions) rémunérés à 0,0085 % quand la ville emprunte à plus de 3%. Inlassablement, plein de morgue, certains pointent le montant des « fêtes et cérémonie » et « réceptions » de 432 943,64 € en 2012 (+ 66% par rapport à 2009). Evidemment ces grincheux plein de hargne et de morgue ne cessent de ronchonner, évoquant la soi-disant stratégie de développement de Monsieur Cuillandre, le « Roi » faisant payer l’essentiel des efforts d’investissements par la communauté urbaine de Brest métropole. Le territoire financerait-il le développement de la ville ? Il est vrai que M. Cuillandre, maire de Brest, est également président de la communauté urbaine parmi une kyrielle de fonctions qui lui valent le titre de « roi des cumulards de Bretagne ». Ironie du sort : celui qui refusa le port de la couronne à Brest pour l’épiphanie 2013 fut couronné fin 2013 sans avoir tiré la fève.
La dette de la CU Brest (213 942 habitants)
Si la dette de la ville est de 451 € par habitant, celle de la CUB est de 2247 € à la fin d’année 2012. De 2008 à 2012, la dette de la CUB est passée de 244 millions d’euros à …480 millions. Les grincheux diraient-ils vrai ?
Il faut dire qu’autant les investissements financés par la ville sont faibles (698 € par habitant en 5 ans), autant ceux de la CUB sont impressionnants (3731 € sur la même période). La CUB investit : tram (rejeté en 1999 suite à un référendum organisé par l’ancien maire, Pierre Maille), véhicules, mobiliers, téléphonie, parc informatique, visio conférence…l’investissement est une priorité, dans toutes les directions!
La notion, investissement en euro par habitant, permet des comparaisons. Néanmoins, ce concept recouvre des réalités très différentes. La CUB a investi 802 millions en 5 ans. Nous avons épluché quelques comptes…
Le compte « matériel de transport », 37,4 millions d’euros sur la période. Le tram y est pour beaucoup, mais… De 2008 à 2012, la CUB a fait l’acquisition de 137 véhicules de tourisme (elle en a revendu 94 autres). Soyons précis. Par véhicule de tourisme, nous n’entendons nullement parler de véhicule type fourgonnette. Fourgonnettes comprises, la CUB a fait l’acquisition de 239 véhicules. Dans ces 239, nous ne comptons ni camion, ni bateau, ni tracteur, ni chasse neige, ni bus… Un véhicule de tourisme est un véhicule avec lequel, on peut faire …du tourisme. Prix de ces 137 véhicules : plus de 1,3 million. Une paille par rapport à 802 millions ! Parmi ces véhicules qui permettent aux salariés (aux élus ?) de circuler rapidement, on trouve : 1 renault espace (2011 pour 28768 €), 1 renault espace (30423 € en 2011), 1 renault velsato ( velsatis ? en 2009 pour 27976 €), 2 renault megane carminat (2010 pour 35030 €), 1 citroen C5 (2008 pour 31168€). Il est également vrai qu’en 2011 la CUB s’est séparée d’une 607 premium peugeot. Le prix moyen d’achat des véhicules de tourisme se situe ordinairement entre 6 et 7000 €, sauf pour les véhicules cités.
Autre détail. La CUB fait l’acquisition d’un tram. Les Brestois seront heureux d’apprendre qu’en 2011 et 2012 (chiffre 2013 non connus à ce jour), la charte graphique a déjà coûté la bagatelle de 1 255 813 €. Merci de me corriger si je m’égare mais, quand on évoque la charte graphique, on parle juste du concept, de l’idée selon laquelle les bus, les trams, les abris bus… seront peints. En résumé, pour déjà plus d’1,2 million, vous n’avez pas même la peinture ! A ce tarif, la charte graphique gagnerait à être adaptée à tous les véhicules, 607 premium également. Les râleurs ont donc peut être raison quand ils affirment que la CUB investit et emprunte pour Brest.
Les charges de la communauté urbaine Brest métropole
De 195 millions en 2008, elles appointent à 320 en 2012. Comme souvent dans ces cas là, les 2 postes de dépenses qui tirent le carrosse sont les dépenses de personnel et les subventions.
Les charges de personnel passent de 71 millions en 2008 à 134 millions en 2012. Néanmoins, le périmètre de ces charges a changé. Depuis 2010, Brest a transféré à la CUB la quasi-totalité de son personnel, pour rationnaliser les frais de gestion du personnel. Ce changement de périmètre ne permet pas une critique pertinente de l’évolution de ces charges. Néanmoins, il faut constater que la croissance la plus forte des charges de personnel a lieu en 2011, donc après le transfert de Brest vers la CUB. En outre, en tirant les chiffres des comptes administratifs de la CUB, à périmètre constant donc, la croissance des charges de personnel est de 11,7% sur la période 2008-2012, ce qui est très important. Fin 2012, la CUB comptait 2861.92 équivalents temps complets. Le tableau des effectifs prévoit la possibilité d’atteindre 3168.35 équivalents temps complet. La masse salariale 2012 est de 134 503 000 €. Je n’ose vous donner le montant d’un temps complet à Brest. Pour mémoire, à Evry, un temps complet coûtait en moyenne 36168 € par an (chiffre cour des comptes), ce qui était déjà onéreux ! A vos calculettes. Evidemment, le montant des charges de personnel dues par la ville de Brest sera remboursé à la CUB à hauteur de 47000 € par temps complet. Ce calcul ne vise qu’à avoir une idée du prix moyen d’un temps complet pour Brest et la CUB réunis.
Les subventions, ensuite, augmentent de 18% sur la période. Elles atteignent 51,5 millions en 2012 et 241 € par habitants. A Brest, comme nous l’avons vu dans une étude ultérieure, certains syndicats ont droit à des subventions. En 2012 : Cfdt 23000 €, Cfe/cgc 10500 €, Cgt 22700 €, Fo 10500 €, Cftc 9000 €.
Le versement de certaines subventions pose question. En 2012, le budget annexe déchets ménagers accuse un déficit antérieur de 3.5 millions. Celui-ci va être épongé par le budget principal (Page 97 compte 7552). Or, dans le même temps, ce budget annexe verse une subvention de 20341 € au comité des œuvres sociales. Pratiquement, le budget annexe, déficitaire, ne peut verser de subvention, celle-ci devant être versée par le budget principal. Pour info, le comité des œuvres sociales a perçu 466000 € de subvention en 2012. Ce montage comptable se retrouve également, toujours la même année, dans le budget annexe eau qui perçoit 333109.01 € de subventions exceptionnelles (compte 748) et qui verse dans le même temps 542161.75 € de subventions.
Dire que les charges augmentent, ou sont maîtrisées, ne rend pas compte de la substance de ces charges. Comme pour les investissements, nous avons observé quelques comptes.
Evidemment, avec autant de véhicules achetés, vous vous demandez comment évolue le poste « essence ». Le site de l’insee nous apprend que si l’inflation a été de 6.1% de 2008 à 2012, le prix du gasoil a augmenté de 10.4%. En 2008, les dépenses de gasoil de la CUB étaient de 2,2 millions. Elles augmentent régulièrement. En 2012, elles arrivent sans difficulté à 2.8 millions, soit une variation de 23%. Ce que l’Insee ne dit pas, c’est que les véhicules européens consomment de moins en moins d’essence.
En 2012, les indemnités des élus arrivent à 1 129 880.11 €. La CUB comprend 1 président (5512,13 € par mois, si au taux maximum). Quelque chose me dit que l’attention de certains va se relever ! La CUB comprend 24 vice président (2756.07 € par mois si au taux maximum), et 57 délégués (228 € par mois). Ni le président, ni les vices présidents n’ont souhaité réduire leur indemnité, ou au moins la porter au taux minimum. Au contraire, le taux maximum a été majoré d’environ 11%, ce qui est légal !
Puisqu’il s’agissait des indemnités de la CUB, parlons de celles de Brest.
Les indemnités de la ville de Brest sont plus faibles : 1 054 588.70 € en 2012. La ville compte 1 maire (5512.13 par mois, si taux maximum), 21 vice présidents (2508.97 € si taux maximum) et 33 conseillers (228.09 € par mois). Le calcul (5512.13 + 21 X 2508.97 + 33 X 228.09) X 12 donne un résultat de 788 729,64 €. Différentiel de 265 854.06 €. Comme précédemment, il semble qu’il existe la possibilité de majorer le taux maximum. Cette pratique est particulièrement permise, dés lors que l’on se souci de la chose publique ! Le cas de Brest (majoration approximative de 30%), n’est pas isolé. Certains élus pourraient s’inspirer de la municipalité de Cateau-Cambrésis.
Néanmoins M. Cuillandre, Maire, président… et bien plus, ne peut légalement percevoir en son nom plus de 8272.02 € d’indemnités mensuelles. Le différentiel entre ce qu’il pourrait percevoir et ce qu’il perçoit est reversé à d’autres adjoints. Voici la redistribution de 1620 € mensuelle sur Brest. Et voici la redistribution de 1788 € mensuelle sur la CUB.
Le compte 6536 de la CUB est actif depuis 2009. En 2009, il a enregistré une dépense de 4400 €, puis de 4800 € les années suivantes. Le compte 6536 s’intitule « frais de représentation du maire ». S’agit-il des costumes de M. Cuillandre, achetés au frais du contribuable ? Rien, légalement, ne s’y opposerait, évidement. Néanmoins, pour l’épiphanie 2014, il ne serait pas de bon ton que le costume du « roi des cumulards de Bretagne» comprenne une couronne !
Enfin, la CUB n’a pas profité de la concurrence entre opérateurs téléphoniques. De 2008 à 2012, le poste frais de télécommunication est passé de 462604 € à 771272 €. Cette augmentation de 66% est loin d’être compensée par la baisse des coûts du courrier (- 4.5% soit – 19000 € en 5 ans). Les curieux peuvent toujours compter combien de téléphone ont été acquis sur la période 2008-2012, même si certains sont nommés « bien de faible valeur ». Vous comprendrez que mon portable ne soit pas donné ici. Pour les commentaires, vous pouvez toujours réagir sous l’article.
Gouel ar rouanez laouen evidoc'h. Joyeuse fête des rois pour vous...