Compte-rendu du déplacement de La Tribune Brestoâse à Niort...
Le Trajet
Nous quittons Le Penalty vers 13h30, quelques minutes après le fourgon des zubés.
Les membres de La Tribune se tassent tant bien que mal dans le fleuron de l'industrie automobile française : Dinx assurera le copilotage et le service-bar ; Gecro, Richard Lenoir et Tyzef prennent place à l'arrière en pestant sur le fleuron de l'industrie automobile française ; tandis que je prends le volant, direction la Venise Verte.
La sécurité Routière impose des pauses régulières lors des grands trajets. Nous respectons cette consigne à la lettre ! Nous n'avons pas encore quitté le Finistère qu'une halte pipi-café-bière-cigarette est organisée avec Pakito et ses acolytes. "Ce coup-ci, on roule !" Nous nous retrouverons alors au Sud de la Loire sous un soleil de printemps pour l'ultime pause avant les Deux-Sèvres. Plus les kilomètres s'égrennent, plus la palpitation d'avant-match se fait sentir : je vais même jusqu'à faire l'hypothèse d'un but de Basile, c'est dire si on y croit !
Niort approche. Je remercie au passage le poids lours qui se trouvait devant moi au km 95, m'obligeant à ralentir et à passer à vitese réglementaire devant le Mesta de la Gendarmarie.
Sortie n°9 : nous attendons les UB après le péage pour fêter notre arrivée en Poitou-Charente. L'odeur immonde d'une usine proche donne à cette arrivée des relents de derby contre-qui-vous-savez. On boit un verre, on fait la photo, et on se donne rendez-vous un peu plus tard au bar l'Insomnia, qui d'après notre co-pilote de prestige Dinx se trouve tout prêt du stade, de même que notre hôtel (653 mètres exactement d'après le Dinx, vous verrez, ce détail à son importance !).
Quelques rocades et ronds-points plus tard, la voiture est abandonnée sur le parking de l'Ibis et nous partons à pieds pour rallier les 653 mètres qui nous séparent du stade et rejoindre la bande à Pakito à l'Insomnia.
Finalement, nous n'irons jamais à l'Insomnia, puisqu'il nous faudra près d'une heure de marche à pieds à travers la zone industrielle pour parcourir les fameux 653 mètres. Je vous laisse imaginer la "ravitude" de Tyzef, peu amateur de randonnée ! "C'est pas moi, c'est google !" tente de se justifier Dinx, mais cela ne suffira pas à calmer le râle de notre dévoué Président !
L'avant-match
Il est 18h30 quand nous arrivons enfin sur le terrain vague qui sert de parking au prestigieux stade de la Venise Verte.
Les retrouvailles avec les hermines et les CU déjà sur place se font dans une ambiance vieille-charruesque. On trinque, on s'embrasse, "vous êtes parti à quelle heure ?", "on vous a doublé à Nantes !", "il est où bernardlama ?"
Les spectateurs (l'histoire nous montrera qu'on ne peut les nommer "supporters") niortais commencent à arriver et se garent sans hésitation à proximité de l'enclave brestoise.
On se salue, on discute un peu, et on se souhaite bonne chance pour le match à venir. Dommage, il n'y avait pas de journaliste du Télégramme pour faire un papier cette fois-ci...
19h55 : et c'est parti pour le show. La soixantaine de hooligans brestois présents se mêlent à la foule niortaise pour rentrer dans le stade. Fichtre ! Comble du luxe, l'entrée sera gratuite pour tous ce soir.
A la découverte de la tribune visiteurs, on se dit qu'une entrée gratuite n'est pas usurpée : le terrain, la piste d'athlé, le tapis de saut en hauteur, divers dégagements... une horreur pour suivre le match.
Et c'est parti !
Le stade est chaud ? Ben, non.
Les chamois font le jeu tranquillement et ont très peu de travail de récupération puisque le Stade Sympa leur rend systématiquement le ballon dans un festival grandiose de passes ratées. Nos cadors en rouge et blanc pousseront la nonchalence à laisser de magnifiques espaces aux attaquants niortais qui pourront tenter leur chance à plusieurs reprises.
Les quelques contres brestois seront immédiatement stoppés par un Socrier amorphe ou un Basile à l'apogée de sa maldresse. Randriasympa a du se dire que 0/0 à la mi-temps n'était pas un score justifié, et il offrira donc à la 45ème un beau ballon plein axe à l'attaque niortaise permettant à Morizot d'ouvrir logiquement le score.
Mi-temps
Les mines sont abattues et mon sentiment est "est-ce que cette bande de ***** méritent qu'on se casse autant le cul pour venir les voir ?"
A chaque fois que l'on croit avoir touché le fond avec cette équipe, ils se surpassent pour trouver d'autres puits et sonder toujours plus bas les abîmes de la médiocrité.
Je suis désabusé, Gecro a choppé une angine, Dinx cherche des explications et Tyzef a faim. Malheureusement pour lui, il n'y a pas de sandwichs à la buvette du parcage.
Il lui faudra 20 bonnes minutes de discussion avec le service de sécurité pour qu'il le laisse sortir à ses risques et périls jusqu'à la sandwicherie du stade.
Fou de colère, il achètera tout le stock et régalera le parcage en rentrant avec une montagne de sandwich et de frites. Je n'avais encore jamais mangé de sandwich rillette-mayonnaise de ma vie. Merci Tyzef !
2ème MT
Le coeur n'y est plus. Certains essaient de conjurer le sort en implorant d'hypothétiques dieux vaudous, on se dit que la prochaine fois on saignera un poulet, on se dit qu'il n'y aura pas de prochaine fois.
Jawad entre sur le terrain. J'agite quelques billets de 20 Euros en lui promettant une prime s'il parvient à marquer un but. Peine perdue, mon porte monnaie d'ouvrier de la France d'en-bas ne me permettra jamais de rivaliser avec les cornes d'abondance de l'OPEP.
C'est fini. La victoire niortaise est amplement méritée. Même si leur technicité est discutable, ils ont gagné ce match à la gnac, à l'envie, à la faim, valeurs bel et bien disparues du côté brestois.
Et toujours cette réflexion qui me chiffonne : "ils ne nous méritent pas..."
Steeve Elana sera le seul joueur brestois à venir jusqu'au parcage serrer quelques mains et offrir son maillot à un gamin. Aucun autre cadre de l'équipe ne s'abaissera à ce petit geste de reconnaissance envers leurs supporters qui ont usé de leur temps et de leur argent pour venir les voir.
A ce moment-là, je me souviens du compte-rendu de Pakito à Istres, qui, seul dans le parcage, avait été snobé par l'équipe entière. Ils ne nous méritent pas...
Il faut nous aider
En sortant du parcage, je n'ai qu'une envie : aller négocier notre départ à l'hotel et rentrer illico sur Brest. Dinx n'est pas de cet avis et veut aller à la sortie des vestiaires exprimer ses états d'âme. Après avoir passé ses nerfs sur Olivier Auriac qui ne trouve pas d'explications à cette débâcle, nous allons à la rencontre de Pascal Janin.
"Il faut nous aider. C'est pas en nous tapant dessus que ça va faire avancer les choses". Ces paroles me font réagir : je lui explique que pour être là ce soir, j'ai posé une journée de congé, décalé une réunion de boulot, fait garder mes filles car ce sont les vacances scolaires, cramé un plein de gazoil, loué une chambre d'hotel, et sans doute perdu quelques points de mon permis de conduire au score flash.
A l'instar de tous les autres brestois présents, j'estime que nous avons fait notre "boulot" et qu'on s'attendait à une relative réciprocité, c'est à dire un minimum d'envie de jouer sur le terrain et le salut des joueurs à la fin qui, même si cela n'a rien de sincère, relève de la première des politesses.
Le car des joueurs s'en va et nous abandonne à notre amertume.
Après la défaite, la fête
Bon gré, mal gré, on se dirige vers la sortie Nord du stade. On passe devant le club house où l'ambiance semble chaleureuse. On s'approche timidement de la porte d'entrée et on se présente : "Bonsoir, nous sommes venus de Brest, on vous félicite pour votre victoire, vous l'avez méritée. C'est possible de boire un verre ?" "Oui ! Entrez !"
Nous voici plongé dans l'antre de la jet-set chamoisine ! Un algéco fait office de bar et un sas permet de passer dans une salle de restaurant en préfabriqué. Les convives sont attablés et les visages heureux. Nous restons au bar et commandons une bouteille de Champagne qui nous sera offerte ! Décidémment, tout est gratos à Niort ! On commence à discuter avec les vip locaux et on trinque à la victoire niortaise.
Cette situation presque absurde me redonne le sourire ! Les supporters brestois au carré niortais à fêter au champagne la défaite méritée de leur équipe ! Notre présence est très bien perçue et nous sommes accueillis à bras ouverts par tous les gens présents. Nous refaisons le match avec Morizot. Il a vraiment trouvé faible et pathétique la prestation brestoise... puis on discute de choses et d'autres, Tyzef nous fait une dissertation sur la qualité comparée des huîtres d'Oleron et de Prat ar Coum, bref, la soirée est relancée !
Faruk HADZIBEGIC viendra également nous saluer et nous parler de ses souvenirs de joueur à Sochaux, et de son match contre Brest bien évidemment.
L'improbabilité de la situation nous fait vraiment marrer, on se dit qu'on a fait très très fort. Et bien, à malin, malin et demi ! Nous sommes littéralement sur le cul quand nous voyons deux illustres personnages sortir de la salle de restaurant : Lev et Pall Mall !!! On pensait avoir placé la barre très haut, mais c'était sous-estimer l'adversaire ! Quelque peu alcoolisés, nos compères quittent le club house en rotant leur repas (on a cru comprendre qu'ils avaient mangé du riz ?).
Une fois terminée notre deuxième bouteille de champagne (qu'il a fallu payer celle-là), Tyzef et moi nous rendons dans le restaurant afin de rencontrer le Président Prevost. Nous échangeons quelques mots sympathiques et Tyzef lui offre son écharpe. Le pourtour de la salle de restaurant est décorée par des fanions géants des clubs de L2. L'écharpe de Tyzef finira ici, accrochée au fanion du SB. M. Prévost nous confie qu'il est un peu déçu que les dirigents de Brest ne soit pas venu le rencontrer, particulièrement Miguel d'Agostino dont la première escale Française a justement été Niort.
Comme quoi, il n'y a pas que les supporters qui soient snobbés.
Niort by night
Pour ceux qui connaissent Barcelone ou Ibiza, ben Niort, c'est le contraire. Une longue marche ponctuée de Fanny de Lanninon chantées à tue-tête dans les rues désertes nous permet d'échouer sur une place où se trouvent les deux seules commerces encore ouverts à Niort un vendredi à minuit : un kebab (dégueu) et un bar-tabac.
Nous terminerons notre soirée au "Marigny", un rade comme le brestois les aime : raisins au comptoir, cendriers qui débordent, odeur de fauve et bière bon marché. Le tenancier est un fan de foot et de Niort en particulier. Il nous parle de leur unique saison en L1, puis de son passage sur le Dugay Trouin, puis dégoise sur la mairie socialiste qu'est pas capable de leur construire un stade convenable et qui claque un blé monstre pour financer un cinéma-multiplexe (tiens, tiens ?!)
Dinx s'énervera au téléphone et traitera de noms d'oiseaux une opératrice de la compagnie de taxi locale : il n'y a pas de taxi sur Niort la nuit ! On a déjà des bornes dans les pattes, et on n'a plus envie de marcher.
Qu'à cela ne tienne, Tedy, un des piliers de l'établissement se propose de nous ramener à l'hotel. La classe quoâ !
Le retour
La soirée, bien que mal engagée, fut finalement mémorable !
Nous nous sommes promis d'aller crier partout l'accueil des niortais, ce que je fais dans ce post.
Une belle leçon d'humilité et de simplicité par rapports à nos dirigents et nos joueurs qui se la pètent alors qu'ils sont 16ème de L2 et qui, j'en suis sûr maintenant, ne nous méritent pas.
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