http://www.letelegramme.fr/football/sta ... 186570.phpje ne sais pas si l'article avait déjà été diffusé sur le forum ?
en tout cas propos classes et intéressants... pierre yves henry qui écrit l'article, c'est lui aussi qui tient des propos parfois ahurissant du télégramme sur le stade ? ou il écrit seulement sur le web ?
Citation:
Après avoir travaillé avec Jean-Marc Furlan, à Troyes, Thomas Joubert (37 ans) a décidé de suivre le coach girondin dans sa nouvelle aventure brestoise. Débarqué dans la cité du Ponant, fin juin, le nouveau préparateur physique de la formation stadiste livre ses premières impressions après deux mois de travail et en profite pour faire un point sur la forme des joueurs brestois. Le tout en expliquant ses méthodes. Entretien.
Thomas, depuis combien de temps travaillez-vous avec Jean-Marc Furlan ?
J'ai commencé à collaborer avec le coach lors de la saison 2010-2011, à Troyes, et ce jusqu'en décembre 2015, moment où j'ai été remercié par les dirigeants. Le matin du match contre Toulouse (mercredi 2 décembre ndlr), je suis mis à pied, je ne pars pas avec le groupe. Le soir, après le match, c'était au tour du coach. Après cet événement, j'ai déménagé à Tours et là, un cadre technique de la sélection haïtienne m'a contacté. J'ai refusé un contrat de deux ans mais il m'a tout de même proposé de faire un match sec, au Panama, contre Trinité-et-Tobago pour une qualification pour la Copa America. Il m'a invité là-bas, début janvier, et puis on s'est qualifié. Le courant est bien passé. C'est pourquoi j'ai poursuivi l'aventure pendant quatre semaines et demi, aux Etats-Unis, pour la préparation et la compétition, qui s'est déroulée en juin.
Après cette expérience, vous avez directement enchaîné avec le Stade Brestois ?
Oui, ça s'est fait très rapidement. Je suis rentré des Etats-Unis et quatre jours après, j'étais à Brest. J'ai eu le coach quand j'étais à Miami, il m'a prévenu qu'on allait signer au Stade Brestois. Et cela va faire deux mois maintenant que je suis arrivé. Je suis très heureux d'être là. On sent une terre de football très forte ici. Après, je vais le dire franchement, on est un peu surpris par les infrastructures. Mais, on sent un développement important, que le changement est en cours et que ça bouge beaucoup.
Justement, en tant que préparateur physique, comment avez-vous géré la préparation dans un club en pleine reconstruction et avec seulement seize joueurs à la reprise de l'entraînement, le 20 juin ?
C'est simple, il fallait faire du mieux possible. Faire comme si tout le monde était présent sauf que ce n'était pas le cas (rires). Le but, au début de la préparation, était de faire avancer le noyau de joueurs présent en instaurant un tempo et une philosophie de travail. L’objectif étant que les recrues s’imprègnent de cette mentalité le plus rapidement, qu'ils sentent tout de suite une atmosphère travailleuse et qu'ils en prennent le rythme. Ce noyau s'est élargi et dorénavant, on avance sereinement.
Jean-Marc Furlan répète souvent que son équipe n'est pas encore prête sur le plan physique. Quand le sera-t-elle ?
On pourra avoir une idée quand le mercato sera clos. A l’heure actuelle, tout le monde n'est pas au même niveau. Je me donne trois-quatre semaines pour voir comment cela va évoluer. Concernant les joueurs qui sont arrivés cet été, il faut échanger avec eux. Mais même si j’arrive à savoir à peu près ce qu’ils ont fait avant, je ne saurai jamais exactement les volumes-horaires de travail qu’il ont réalisés et à quelle intensité. C’est pourquoi on s’adapte. Il y a d’abord eu les cas de Bruno Grougi et Luciano Castan qui ont intégré l’effectif en décalé. On a réussi à gonfler leur volume de travail lors de la troisième semaine. Après, pour les autres, c’est plus compliqué. Il y a Zakaria Diallo et Alexandre Coeff qui ont signé fin juillet, sans préparation. Je prends aussi les exemples de Neal Maupay et Zakarie Labidi. Se sachant sur le départ de Saint-Etienne et Lyon, étaient-ils autant investis dans leur club ? Ont-ils été mis « à la cave » par moments ? Se sont-ils entraînés seuls ? Au fil du temps ils nous racontent tout ça, nous fournissent des éléments. Donc le principal, c’est que ces joueurs s’adaptent le plus rapidement aux fréquences de travail. Peut-être faudra t-il songer à faire une piqûre de rappel, pour eux, lors de la trêve internationale, on va voir…
Etre au top physiquement est donc une condition essentielle pour être performant ?
Je vais être clair. Tout est important mais le cœur du football, c'est le technico-tactique. Par exemple, le coach a adapté certaines séances, notamment pour une volonté d'être connectés ensemble, avec le ballon, le plus rapidement possible. Et ça, ça ne me dérange pas, au contraire. Je me dis que plus l'équipe sera huilée sur les plans technique et tactique, plus cela sera bénéfique pour leurs qualités athlétiques. C'est comme ça que je vois les choses. Car, si tu n'es pas bien en place, si techniquement tu es moyen, tu t'exposes à devoir faire beaucoup plus d'efforts pour compenser. A l’entraînement, on pourrait réaliser plus d'exercices sans ballon. Mais le bénéfice en serait moindre. Quand ils travaillent avec la balle, les joueurs ont des sensations, qu’elles soient individuelles ou collectives. Car attention. Pour revenir à la question, si jusque-là on a pris des points, ce n'est pas parce qu'on était prêt physiquement. Le physique ne fait pas marquer de buts. C'est une arme supplémentaire, ça aide à rester lucide mais le cœur du football, encore une fois, c’est la technique et la tactique.
Un mot sur vos manières de fonctionner. Etes-vous un partisan des technologies dans le suivi des joueurs ?
Non, je ne crois pas qu’on puisse dire ça. Je ne suis pas un adepte des GPS ou gilets connectés que peuvent porter les joueurs durant un entraînement, pour la simple et bonne raison que c’est très dur, avec ces technologies, d’obtenir un suivi quotidien. Pour ma part, je travaille essentiellement avec des marqueurs perceptifs, plus basés sur le ressenti du joueur. Ce dernier est au cœur du système, c’est lui la clé, lui qui me fait des retours sur les séances, son état de fatigue, ses perceptions sur la charge de travail… Pour cela, je leur laisse à disposition une application mise en place par Stéphane Morin, qui travaille à l'université de Nantes et avec qui je collabore. Celle-ci a été personnalisée au fil du temps et le joueur a ça sur lui. Après chaque séance, les garçons y inscrivent le temps de travail qu’ils ont effectué. S’ils font de la musculation ou autre, ils le rajoutent. De mon côté j’observe cela jour après jour, semaine après semaine. Et Stéphane me fournit, tous les quinze jours, des analyses statistiques pointues sur notre stratégie d’entraînement, la réaction du groupe, son état de forme… C’est vraiment d’une pertinence rare. Ce qui est d’autant plus agréable, c’est que cela permet de responsabiliser les garçons. Je leur fais confiance. Vous savez, les footballeurs sont très fiables. On a tendance à leur casser du sucre sur le dos mais c'est une mine d'or. Il faut arrêter de les prendre pour des nazes.
Vous avez aussi innové en instaurant une grosse charge de travail 48 heures avant le match. Pourquoi ?
C’est une chose que vous ne verrez nulle part ailleurs, ni en France, ni en Europe. Je suis passionné par tout ce qui touche aux fréquences d'entraînement. Pour revenir un peu en arrière, Stéphane Morin a validé un algorithme de prédiction de forme. Je lui ai envoyé un premier rapport il y a quatre ans avec les blessures et les charges de travail que j’avais pu noter au cours d’un certain temps donné. Et il m'a répondu, après analyse, qu’on ne travaillait pas assez, qu’il manquait une journée dans notre programme hebdomadaire. On l’a donc allongé d’une journée et au lieu d’avoir un gros volume de travail trois jours avant la rencontre officielle, c’est désormais calculé à J-2. Cela permet d’avoir une surcompensation (*) plus intéressante le jour du match. Dans son analyse, Stéphane s’est aussi rendu compte que les bénéfices d’une grosse charge de travail, trois jours avant la rencontre (mardi, si la rencontre a lieu le vendredi) étaient entre 20 et 30% moins importants que si c’était espacé de deux jours, comme nous le faisons actuellement. C'est atypique, je le concède, mais on sait où on va. On sait que le match officiel, c'est le graal. On travaille pour y être prêt, c'est le meilleur moment de la semaine.
(*) Quand les joueurs sont soumis à une charge intense de travail, ils vont habituer leur corps à l’effort et vont atteindre un niveau supérieur à celui qu’ils avaient initialement. En conséquence, pour Thomas Joubert, programmer un gros volume de travail 48 heures avant le match est logique. Les joueurs, le jour de la rencontre, auront encore dans les jambes les efforts importants réalisés deux jours avant, ce qui permettra aux muscles d’être d’autant plus éveillés et réceptifs au rythme du match.
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http://www.letelegramme.fr/football/sta ... 186570.phpun préparateur physique qui a un discours tactico technique, qui responsabilise les joueurs (meilleurs façon de vérifier qui est bosseur et qui ne l'est pas !)
! ce mec pourrait il entrainer à moyen terme ? ptet pas en pro de suite, mais sûr qu'il aurait les compétences pour bien coacher une bonne équipe d'amateurs...
par contre le travail à J-2 je suis étonné !? à ma connaissance c'est ce qu'on fait en amateur le plus souvent non ? en pro ce serait pas du tout le cas ?... pourtant à mon humble niveau j'avais déjà entendu parlé de ses études qui démontre que l'effort 48h avant permet un avantage le jour J !...