Je suis il y a quelques mois de cela tombé sur un bouquin que j'ai trouvé génial:
'BREST EN RECONSTRUCTION, Antimémoires d'une ville' de
Pierre Le Goïc. C'est un prof d'histoire à l'Harteloire, trés bien, docteur en Histoire, urbaniste, qui raconte Brest et sa complexe reconstruction. Pour ceux que ça intéresse je le recommande vivement. Il s'agit en fait de la thèse qu'il a présenté en 2000 ou en 2001. C'est trés documenté,
les nostalgiques du vieux Brest devraient aimer. Tout y est, et on peut y voir globalement que les intérêts des Brestois étaient bien au second plan des préoccupations de l'époque. Je viens de le relire, il est excellent.
L'auteur tente d'apprivoiser la complexité de la question urbaine par une approche kaléidoscopique, parfois microscopique, qui va du devis de construction au poème, du maçon au cinéaste, du notable au syndicaliste. Au lecteur de faire son chemin dans cette histoire culturelle qui joue les échelles de temps et d'espace, comme il cheminerait dans une ville...
Je complète, trouvé sur le net :
On ne trouvera pas ici une histoire de Brest depuis sa destruction en 1944, mais une tentative d'analyse historique du deuil collectif qui semble sur le point de s'achever aujourd'hui plus de cinquante après.
La ville reconstruite, "Brest-la-Blanche", a été longtemps dénigrée, jugée laide, voire "stalinienne". Le lecteur découvrira qu'elle a été pourtant objet d'enthousiasme, que Jean-Baptiste Mathon, l'urbaniste en chef de la reconstruction, a été bien moins autoritaire qu'il ne fut dit, que les propriétaires locaux eurent leur part de décision et que nombre d'entre eux participèrent à une véritable création urbaine. Les archives des Associations syndicales, ainsi que celles de l'Etat, permettent de se faire une idée précise du jeu social que surent inventer, dans un cadre juridique relativement contraignant, les acteurs de la reconstruction.
Les initiatives de ces acteurs se serait développées différemment si la ville détruite - jugée laide pourtant dès l'avant dernier siècle - n'avait suscité des rêveries. Brest bénéficie en effet d'un fécond destin littéraire et artistique qui a contribué à forger une identité collective alimentée par la presse et les conversations quotidiennes.
Cette forte présence de l'imaginaire dans l'histoire brestoise bouleverse les cadres d'une chronologie linéaire : le lecteur saura ne pas se perdre dans une organisation multiple des temps historiques qui débute en 1794, quand le mythe brestois était dans les limbes, pour se terminer en l'an 2000 par une fête nautique qui a contribué à renforcer sa notoriété mondiale.
Pierre Le Goïc tente aussi d'apprivoiser la complexité de la question urbaine par une approche kaléidoscopique, parfois microscopique, qui va du devis de construction au poème, du maçon au cinéaste, du notable au syndicaliste. Au lecteur de faire son chemin dans cette histoire culturelle qui joue les échelles de temps et d'espace, comme il cheminerait dans une ville...
351 pages, 20.90€ à Dialogue.