Foot L2. Brest-Ajaccio : 0-1, Brest pris au piège

Jamais deux (victoires) sans trois. Pour leur plus grande frustation et celle de leurs supporters, le dicton ne s’est pas vérifié pour les Brestois piégés en début de seconde période sur un corner bien tricoté par les Ajacciens. Le petit coup de rein ou le petit éclair de lucidité qui font la différence devant le but adverse auront fait défaut à des Finistériens plus volontaires qu’imaginatifs face à des Corses très soudés. Mais les conséquences de ce revers restent limitées au classement.

La première période donna lieu à une confrontation de deux systêmes offensifs, dont la souplesse était assurée ou non par le locataire du couloir droit. En l’occurence Rocchi du côté ajaccien et Auriac dans le camp brestois, qui faisaient osciller chaque dispositif d’un prudent 5-3-2 à un 4-3-3 ambitieux mais frappé d’inefficacité à la pause.

Deux styles très opposés
L’opposition de styles fut surtout assez nette. Possédant des atouts physiques supérieurs, en taille et en poids, les Corses misaient sur leur puissance, notamment en milieu de terrain, pour essayer d’ouvrir des brêches dans la garde finistérienne. Mais les seules sources de danger vinrent de deux recentrages de Rocchi qui n’abusèrent pas Elana, bien que celui-ci dut s’employer sérieusement pour devancer Mandrichi (22 e ). A l’inverse, les Brestois misaient, au niveau de la construction des actions, sur la vivacité de leurs petits gabarits pour tenter de surprendre le dernier réseau adverse. Un exercice dans lequel peuvent exceller Bigné, Liabeuf et Randriana. Mais la finition ne fut pas à la hauteur de ces bonnes intentions face à une défense insulaire qui peut vite devenir statique ou trop sûre d’elle-même dans l’axe. En raison d’un centre de Socrier (9 e ) ou d’une reprise de la tête de De Carvalho (25 e ) mal ajustés. Et de façon plus rageante pour Brest, suite à un contrôle raté par Socrier (27 e ) et par Liabeuf (31 e ) lors de superbes situations de contres.

Un corner bien ficelé
Les choses auraient pu rester longtemps en l’état. Si, comme souvent en pareil cas, un coup de pied arrêté n’était venu débloquer la situation à la 52 e minute. Mais pas dans le sens attendu par le public brestois, forcé d’admirer la maîtrise du trio Chafni-Mandrichi-Scarpelli sur corner comme de déplorer le marquage trop élastique des Finistériens sur ce rapide enchaînement. Les joueurs de Goudet, qui décida bizarrement de se passer en attaque de la force de percussion de De Carvalho, luttèrent d’arrache-pied pour tenter de refaire leur retard, à l’exemple d’un Liabeuf remonté comme un coucou sur son aile. Mais leurs travaux offensifs s’apparentèrent souvent à d’aveugles coups de boutoir, les seules exceptions étant un but refusé à El Hajri pour un hors-jeu très discutable (70 e ), une belle infiltration de Liabeuf (72 e ) et un coup de tête décroisé près du poteau d’Adnane sur corner (90 e ). Il est vrai que les Corses se montrèrent à leur avantage dans la manière de presser et de défendre à deux ou à trois sur le porteur du ballon, tout en restant très menaçants sur leurs rapides remontées de balles, mais Scarpelli à deux reprises (61 e et 89 e ) et Khiter gâchèrent par maladresse de belles situations de break.
Avertissements. Brest : Auriac (75 e , tacle appuyé sur Chafni); Ajaccio : Rocchi (44 e , tacle par derrière sur Guégan), Roux (90 e +1, antijeu). BREST : Elana - Josse (Adnane, 67 e ), Oliveira, Poulard, Randriana - Auriac, Bigné, Guégan, Liabeuf - De Carvalho (El Hajri, 56 e ), Socrier (Bochu, 80 e ). Non entrés en jeu : Lachuer (g.), N’Jock. AJACCIO : Roux - Dujeux, Laurenti, Dzodic, Collin - Rocchi (Khiter, 79 e ), Rodrigo, Pierazzi, Chafni (Kolar, 75 e ) - Scarpelli, Mandrichi. Non entrés en jeu : Bernardi (g.), Zarabi, Scotte.



Qui pour allumer l’étincelle ?

ELANA (5 sur 10) : aucun arrêt notoire. Il est resté concentré sur les ballons donnés en profondeur par les Corses mais il fut parfois limite sur son jeu au pied.
JOSSE (3,5) : solide au poste mais trop de passes ratées et de ballons perdus. Remplacé par ADNANE (67 e )
OLIVEIRA (6) : sûr de lui dans le jeu long et impeccable de la tête. Il est en confiance comme le montre sa frappe de loin (90 e ).
POULARD (5) : une relance souvent incertaine. Par contre, il fut souvent là en dernier rempart pour couper les trajectoires. Il n’hésita pas non plus à apporter le surnombre en montant balle au pied.
RANDRIANA (5,5) : le seul en première période capable d’amener un peu de vie dans le jeu. Il fut toujours bien placé pour parer aux changements d’aile d’Ajaccio et n’hésita jamais à repartir, tête levée, prêt à dribbler (ce fut parfois risqué) ou à jouer le long de la ligne avec Liabeuf.
AURIAC (5) : c’est lui qui faisait passer le système brestois de 4-3-3 à 5-3-2. Quand Brest n’avait pas le ballon, il reculait au poste d’arrière droit et remontait au niveau de Guégan et de Bigné en phase offensive. Il finit le match arrière droit à la sortie de Josse. Il fit souvent les mauvais choix.
BIGNÉ (6) : à l’image de cette très belle interception toute en anticipation de la 10 e minute, il délivra quelques passes subtiles dans la profondeur qui ne furent, hélas, pas bien exploitées par ses partenaires. Une fois encore, il ne perdit pas beaucoup de ballons.
GUÉGAN (5,5) : plus grands, plus puissants les Corses et alors ? Guégan remporta beaucoup de duels corps-à-corps. Il n’arriva toutefois pas à donner du rythme à son équipe.
LIABEUF (5) : une superbe frappe de loin (49 e ) qui le fit sortir de sa réserve car il fut réduit à jouer dos au but en première mi-temps.
DE CARVALHO (6) : quelques belles inspirations comme ce crochet et ce centre parfait de la 20 e minute et cette frappe instantanée dos au but (46 e ). Beaucoup de combativité. Remplacé, très remonté envers son coach, par EL HAJRI (56 e ).
SOCRIER (5) : quelques beaux gestes en déviation mais il fut moins en réussite que lors de ses deux dernières sorties, à l’image de ce bon ballon qu’il ne put amener (27 e ). Remplacé par BOCHU (80 e ).


Maudit corner...

25 e : ouverture de Bigné, centre tendu de Liabeuf. De Carvalho, au premier poteau, ne parvient pas à redresser suffisamment sa tête.
26 e : centre de Rocchi, Scarpelli, au deuxième poteau, ne parvient pas à appuyer sa tête. Elana se saisit tranquillement du ballon.
27 e : une-deux en deux temps entre De Carvalho et Socrier mais l’avant-centre brestois arrive un temps en retard pour contrôler le ballon. La défense corse était pourtant prise à revers.
49 e : corner d’Auriac renvoyé par la défense corse. Liabeuf, aux 30 mètres, contrôle de la poitrine et décoche une superbe frappe du gauche stoppée par Roux.
52 e (0-1, but de Scarpelli) : corner de Chafni, redressé au premier poteau par Mandrichi, et prolongé de la tête par Scarpelli au deuxième poteau.
59 e : une-deux Auriac-Josse côté droit : la tête de Liabeuf, lancé au deuxième poteau, est détournée en corner par un défenseur corse.
61 e : Chafni donne la balle du 2-0 sur un plateau à Scarpelli mais l’attaquant corse, seul face à Elana, croise trop sa tête.
89 e : Scarpelli se présente seul face à Elana, sorti à sa rencontre. Au lieu de crucifier le portier brestois d’un plat du pied, il tente un grand pont et est rattrapé par Poulard.
90 e : suite à une frappe lointaine d’Oliveira, Roux concède le corner. Liabeuf le tire et la tête décroisée d’Adnane passe au ras du poteau.

Remarque on peut faire la même chose sur les messages de 90% des forumistes prévisibles au possible.
On gagne 3 matchs, on va monter
On perd 3 matchs, on va descendre

A Fos, Brest creuse encore !