Samedi matin, peu après mon retour de Nancy, j'ai participé à une réunion du collectif sos-ligue2. J'y ai été convié mercredi soir. Elle a été trés bien préparée et je tiens à féliciter les initiateurs.
Je suis intervenu plusieurs fois au sujet des difficultés rencontrées départ de Paris mais aussi de la baisse des supporters brestois en déplacements, conséquences des matches le vendredi.
A noter qu'une solidarité avec les supporters de ligue 1 se construit actuellement.
Le conseil d'administration de la LFP aura lieu le 3 juin. Il décidéra de la poursuite de cette expérience. A cette occasion, un communiqué sera lu par un délégué du collectif.
Voici le compte rendu du collectif:
Le 28 Mai 2005,
Rendez-vous à 9 heures au pied de la Tour Eiffel, sont présents 6 Ultras Gueugnon, 5 Red Kaos de Grenoble, 2 Ultras Roisters de Valenciennes, 2 Kridef de Guingamp, 1 brestois et 1 bordelais en soutien et en prévision d’une éventuelle descente de son club en L2. Après un débriefing des idées et du boulot qu’ont fait les mecs de Guingamp, Gueugnon et Grenoble, on structure a peu près la réunion 3 interlocuteurs principaux : Olivier de Grenoble, KB de Guingamp et Olivier de Gueugnon, les autres pouvant prendre la parole quand ils veulent. Petite marche de la tour Eiffel au siège de la LFP en passant par le Trocadéro (où on verra Rafael Nadal !).
Thiriez nous attend dans le hall et nous invite a monter au quatrième, salle de réunion du siège. Tables disposés en rectangle, une petite trentaine de sièges environ. Les 3 portes paroles de SOS Ligue 2 se mettent à un bout, en face de nous, Arnaud Rouger, directeur des Activités sportives ; Guy Chambily, ex-président de Caen, qui, comme l’an dernier, dit tout haut ce que la LFP pense tout bas ; Frédéric Thiriez, décontracté, en tee-shirt ; Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims et François Quideau, directeur de la communication, muet du début à la fin. Après que Rouger ai rappelé le contexte de la mise en place des matchs de L2 le vendredi, le collectif passe à l’offensive. Feuille par feuille, on épluche les 21 pages du bilan de la saison que la Ligue a envoyé aux associations de supporters.
D’abord c’est « la meilleure couverture médias de la L2 » qui est contestée. Seront mis en avant le manque de soin apporté aux multiplex de L2 sur les radios nationales, et le désintérêt total de la presse quotidienne spécialisée pour la Ligue 2, l’exemple de l’Equipe du jour même étant déplié sur la table, le dénouement du championnat n’apparaissant qu’à la 9ème page, n’occupant qu’une demi-page et sans aucune photo. Ensuite, l’enquête TNS Sport commandée en juin 2004 est contesté, personne de présent ne connaissant quelqu’un qui ai été sondé -bizarre si on considère que les proportions des acteurs du foot ayant du être gardées-. La mise en évidence de chiffres erronés sur les nombres de matchs décalés déstabilise quelque peu le directorat du foot français. Le calcul corrigé est donné et révèle que seulement 66 % des matchs ont été joués le vendredi à 20h ! Le bilan « Grand Public » est lui aussi détaillé. Exit les tableaux ôtant Saint-Etienne des calculs, on réclame alors que Besançon, Istres et Valence qui jouaient en L2 l’an dernier soient retirés aussi. La LFP encaisse et avoue que les calculs sans Saint-Etienne sont plus proches de la réalité. Là, les chiffres parlent : baisse de l’affluence dans les stades de L2 alors qu’elle progressait constamment jusqu’alors, et que la L1 continue d’augmenter ; le taux de remplissage est erroné : celui-ci comprend les nombreuses invitations distribuées à foison et les abonnés qui sont comptés, même s’ils sont restés chez eux ! Thiriez sèchera quand on lui donnera une photo de sièges d’abonnés vides et qu’on lui demandera combien de personnes il voit sur la photo. On proclame que seule la recette guichet est un critère parlant, le tableau et les résultats ne tardent pas : -12,4 % ! Dans le bilan LFP, une bonne idée est exploitée : comparer les chiffres uniquement pour les 10 clubs présents en L2 les 3 dernières saisons, mais bien évidemment, la Ligue s’est gardée de révéler tous les chiffres, seul le nombre d’abonnés est abordé, on parade en lui racontant la braderie faite par les clubs (30€ la saison à Nancy, le même prix qu’une mi-temps en Angleterre !). Interrogation quand sur une page, les chiffres ne correspondent plus a ce qui a été mis quelques pages précédentes, « Tous les matchs n’étaient pas joués » tente de justifier Arnaud Rouget ! Le manque de chiffres concernant les audiences d’Eurosport semble cacher quelque chose. Combien d’abonnements en plus grâce à la L2 le vendredi ? Quelle est l’évolution des spectateurs de la L2 par rapport à l’an dernier ? demande-t-on….sans réponse.
On met le président Thiriez au pied du mur : la Ligue 2 le vendredi est un échec. En face, personne ne contestera. Les divers problèmes concernant les supporters sont mis en avant, la difficulté de préparer les animations, l’impossibilité pour beaucoup de poser autant de congés ou RTT pour se déplacer voir son équipe. Puis on se met à la place du public, le vrai, que ça dérange (seulement 25% des spectateurs sont pour la journée le vendredi). Entre l’enfant qui a cours le samedi matin, les stadiers et bénévoles qui doivent re-travailler 3h après leur journée de boulot, et la famille qui faisait du match du samedi sa sortie hebdomadaire, de nombreux cas particuliers sont abordés. La Ligue n’accepte pas notre représentativité et garde dans son regard les 17 agitateurs de drapeaux lésés par cette décision. Thiriez prend la parole pour reprendre les points un par un mais se heurte à quasiment chaque intervention à l’indignation du collectif. Les exemples qu’il utilise ne sont pas appropriés et sa tentative de remettre les choses dans son sens agace plus d’un d’entre nous. On est très ouverts au dialogue quand le président de la Ligue met fin à toute discussion : « Je dois prendre une douche et filer à Lyon. ».
Les conclusions sont là : La ligue 2 le vendredi a été testé pour une saison et force est de constater que l’expérience n’a pas été concluante et qu’aucun argument valable justifierait sa reconduction. Thiriez répond qu’il prendra en considération nos revendications lors de la prise de décision pour la saison à venir lors du Conseil d’Administration la semaine prochaine. On réclame qu’un d’entre nous soit présent lors de cette prise de décision, ce qui sera accepté par Thiriez. Pour terminer, on prévient que le mouvement de contestation perdurera en cas de reconduction et que les actions allant à l’encontre de cette décision passeront la vitesse supérieure.
On se retrouve tous au rez-de-chaussée pour un apéritif commun et une dégustation d’amuse-gueule de chez Daloyeaux avant que nos chemins se séparent… jusqu’à la prochaine fois.
le matin la pré-réunion
le président de Reims, Thiriez et l'ancien président du stade Malherbe (représentant de la FFF)