LIBERATION

27 novembre 2007 | 12 :22

L’enquête progresse après le décès dimanche matin d’Anne-Lorraine Schmitt, une étudiante de 23 ans retrouvée morte dans une rame du RER B à la station de Creil.

Le principal suspect, Thierry Dève-Oglou, a tout du coupable idéal : modeste employé d’origine turque, déjà connu des services de police pour des violences à caractère sexuel, il a ainsi été promptement jeté en pâture aux médias qui se sont empressés de le dépeindre en barbare moderne, un « animal » tout juste bon pour la castration chimique ou la guillotine. Mais bien peu se sont intéressés à la personnalité pour le moins trouble de la prétendue victime, dont le passé commence aujourd’hui à refaire surface.

Elève modèle ?

Décrite partout comme une élève modèle, Mlle Schmitt était pourtant loin du compte. Libération s’est en effet procuré les relevés de note de la jeune fille pour l’année précédente, des documents exclusifs qui dressent un portrait peu flatteur de son parcours universitaire. « 9.5/20 en communication, 7.5/20 en sociologie du journalisme, 5/20 en option langue, ce sont là des résultats franchement mauvais » souligne Fofodé Koumbami, éducologue au ministère de l’éducation nationale. « Elève moyenne voire médiocre, ses antécédents académiques ne plaident pas en sa faveur. »

Plus grave, et sans doute plus significatif, la jeune fille semblait très liée à diverses mouvances d’extrême droite. Ancienne cheftaine dans une troupe de scouts traditionalistes, membre d’une famille nombreuse de l’est de la France largement marquée par le catholicisme intégriste, Anne-Lorraine n’était pas une enfant de cœur. Elle fut même, comme le révèle le blog du journal, anciennement stagiaire à Valeurs Actuelles, un hebdomadaire d’extrême droite financé par Dassaut et par ses ventes d’armes au Tiers-Monde. Des connections peu reluisantes qui génèrent leur lot de questions.

Que s’est-il réellement passé ?

Habitée par des préjugés d’un autre age, Anne-Lorraine a-t-elle, un certain matin de novembre, provoqué M. Dève-Ouglou ? L’a-t-elle par exemple regardé comme elle savait si bien regarder les immigrés en général et les basanés en particulier, laissant libre court à un racisme ordinaire dont on sait qu’il ne produit que la haine et l’incompréhension ? Retrouvé lui-même en sang, l’assassin présumé a-t-il vraiment attaqué, ou s’est-il contenté de se défendre, refusant ainsi de subir sa blessure identitaire, véritable plaie ouverte par l’exclusion et le refus de vivre ensemble dont il était la victime ?

On oublie de dire que M. Dève-Ouglou, modeste salarié dans un kebab de banlieue parisienne, se rendait ce matin-là tranquillement à son travail. Comme le souligne son avocat Maitre Kouhad-Hami, le couteau dont il était munis n’était rien de plus que son outil de travail, à lui qui pour un salaire de misère découpe en morceaux des cuissots d’agneau rôtis à la broche toute la journée. « Mon client travaille dur et préfère utiliser ses propres instruments que de dépendre d’un employeur pas toujours soucieux de la qualité et de la propreté du matériel qu’il met à la disposition de ses employés » explique l’avocat, peu suspect de parti pris puisqu’il aussi est connu pour avoir défendu une association d’homosexuels mise en cause justement par une association de familles turques. « Veut-on aujourd’hui punir mon client de sa conscience professionnelle ? » se demande-t-il, avant de réclamer que « la justice prenne ses responsabilités et tranche de façon impartiale ».

Ultime incohérence dans ce dossier trop vite ficelé, la prétendue tentative de viol dont aurait fait l’objet Mlle. Schmitt. Comme le prouve la photo que s’est procuré Libération, la soi-disant victime n’avait rien d’une bombe sexuelle. « Boulotte, un visage ingrat, pas le genre de meuf qu’on montre à ses potes » explique Hervé, 24 ans, qui avait rencontré Mlle Schmitt à une soirée organisée par son école de commerce. Un élément que la défense ne manquera pas de mettre en avant, comme le précise Maitre Kouhad-Hami : « comment peut-on prétendre que mon client, du haut de ses 43 ans et riche d’une longue expérience des femmes et de leur beauté, ait pu s’intéresser ainsi à une jeune fille dont le potentiel sexuel avoisine le zéro ? »

Comment expliquer, aussi, que l’affaire fasse tant de bruit et semble déjà jugée alors que les questions sans réponses demeurent si nombreuses ? Pour Mouloud Aounit, président du MRAP, ce triste fait divers « illustre la volonté de la frange la plus nauséabonde de la droite ultra de récupérer cet accident à son profit pour stigmatiser une fois de plus l’immigration et plus encore, l’immigré. »

Eric Fotorino

Ok ben je m'incline, puisqu'à priori tu sembles avoir vécu dans une cité également puisque tu les connais aussi bien ...

En même temps, t'as jamais vécu en Cités... et le fait qur tu vives dans le 3ème arrondissement ne fait pas de toi un "spécialiste" non plus!

En Cités, y a des gens qui se donnent les moyens et tu dois les cotoyer dans ton boulot! t'as qu'à en parler... Je te parlerai alors de mes potes d'Aulnay, de Lognes, de Grigny, de Gennevilliers, de Montreuil et de Saint Ouen!

« On devrait manifester, brûler des mosquées turques... ». Je le comprends. Le meurtrier du RER D est un criminel sexuel récidiviste d’origine turque. Il était en liberté, malgré une précédente condamnation ! Faut-il brûler, manifester ? Laissons cela aux Turcs, aux Egyptiens, aux Indonésiens, aux Soudanais, aux Algériens qui martyrisent leurs compatriotes chrétiens et brûlent leurs églises. Laissons cela à nos voyous des cités barbares qui profitent en ce moment de l’impunité scandaleuse que leur offrent des années de laxisme et de démagogie.

"Allez les frères!", encourage-t-on sur le trottoir, où les anciens, médusés de tant de violence, sont descendus regarder le spectacle, tandis que d'autres tentent de sauver leur voiture. Certaines femmes jettent de l'eau du balcon de leur HLM pour soulager les yeux rougis de leurs "fils". Quand la police charge, certains étages n'hésitent pas à la "caillasser".

Pour Jacques Myard, député UMP des Yvelines, «la crise des banlieues» ne trouvera pas de solutions «à coup de centaines de millions d'euros et d'assistance sociale». «Ouvrons les yeux: le problème n'est pas économique. Il s'agit en réalité d'un communautarisme ethno-culturel anti-France d'une société étrangère qui s'est constituée sur notre sol, qui se nourrit d'un racisme ordinaire anti-français alors même que ces émeutiers ont la nationalité française», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Je ne parle pas de moi, mais de gens que je connais via des associations.

Je ne parle pas de moi, mais de gens que je connais via des associations.