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Les questions sont bonnes sont être aggressives. PYH fait son taff en ne se contentant pas de servir la soupe. Dommage que le 3g ne diffuse pas l'itvw dans toutes les éditions du 29.
Les réponses de GL sont honnêtes et lucides même s'il ne dit pas tout ça semble évident.
Le seul truc où je ne peux pas le suivre sans insulter le minimum d'intelligence dont je dispose c'est "Inconsciemment, peut-être que ça a un peu endormi certains, et je parle de toutes les composantes : staff, joueurs, dirigeants." Si c'était ça le trou d'air aurait duré 2 ou 3 matchs.
Citation:
Stade Brestois. Le maintien, la recherche d’un leader, Dall’Oglio... Grégory Lorenzi se confie
Le directeur sportif du Stade Brestois Grégory Lorenzi s’est confié pour Le Télégramme sur la période difficile que traverse le club. Au menu : la lutte pour le maintien, l’état d’esprit du groupe ou encore l’avenir d’Olivier Dall’Oglio...
Grégory Lorenzi, le directeur sportif du Stade Brestois, a « bon espoir » que son équipe va se maintenir. (Photo Nicolas Créach)
La réaction contre Nîmes, après le derby manqué à Lorient, vous a-t-elle plu ?
On a trouvé des joueurs plus incisifs en seconde période, beaucoup plus pressants, plus déterminés dans les duels, dans les passes, avec des appels plus tranchants. Il a manqué ce but pour valider l’ensemble de la prestation, mais j’ai quand même trouvé une réaction positive sur l’état d’esprit. Avec des regrets, parce que, quand on joue Nîmes, ça reste deux points de perdus.
Quelle est l’ambiance générale au sein du club sur cette phase retour où l’équipe n’a pris que dix points sur 39 possibles ?
Elle n’est pas du tout devenue délétère, au contraire, on travaille dans la sérénité. Une saison comporte des hauts et des bas et on est peut-être dans une passe un peu plus difficile sur le plan sportif. C’est dans ces situations qu’il faut être calme, mais aussi qu’il y ait une prise de conscience. On en a discuté avec le groupe, pour faire part ce que nous, en tant que dirigeants, on ressentait. Sur le fait qu’on avait réalisé une très belle première partie de saison avec des choses très intéressantes qui présageaient d’une seconde avec des perspectives différentes.
Face à Nîmes, Steve Mounié et les Brestois ont montré un meilleur visage en seconde période. (Photo Nicolas Créach)
Comment expliquez-vous cette phase retour ?
Peut-être avec tout ce qui a pu se dire autour de l’équipe, du beau jeu prôné par Brest, le nombre de buts marqués, qu’on était une équipe alléchante… Inconsciemment, peut-être que ça a un peu endormi certains, et je parle de toutes les composantes : staff, joueurs, dirigeants. Sauf que dans le football, quand on fait moins, on peut le payer. On n’a jamais été dans le dur cette saison, à l’inverse d’autres clubs qui sont déjà préparés au combat. Mais quand on rentre dans la dernière ligne droite pour valider un maintien, on n’est plus dans un projet de jeu. Un projet de jeu, c’est très bien en début de saison, quand on définit notre cadre, nos principes pour construire nos victoires, et si on a eu ces points-là, c’est grâce à ça. On a peut-être plus de qualités dans le jeu que certaines équipes, mais dans l’agressivité qui concerne l’intensité des courses, dans l’impact des duels, on y est moins. Et si on ne met pas un minimum de cette bonne agressivité, on va se faire secouer.
Peut-être qu’il y a des joueurs sur lesquels j’espérais davantage et qui n’ont pas le rendement attendu par rapport aux investissements réalisés.
Les joueurs ont-ils conscience de ça ?
La seule réponse, c’est le terrain. Sur ce que j’ai vu à Lorient, non. Sur la deuxième mi-temps contre Nîmes, oui. Après, il y a un autre constat, frappant : en termes d’équilibre buts concédés (55) - buts marqués (44), ce n’est pas possible ! On ne peut se permettre d’en prendre autant.
Quelles en sont les raisons ?
Dans notre ADN, on a plus vocation à se demander comment marquer des buts plutôt que ne pas en prendre. Je prends l’exemple du match à Marseille, où si on repart avec un point, c’est très bien. Perte de concentration, on prend un but à la 45e, mais on a la chance de revenir à la 71e. On sent que sur les 20 dernières minutes, Marseille est rincé physiquement et nous, inconsciemment, on se désorganise, et en trois minutes, on en prend deux autres (88e, 91e). Ce sont des choses qui ne sont pas normales. Autre exemple, contre Metz à Le Blé. On ne fait pas un grand match, on n’a pas une grande équipe en face de nous mais on sait qu’elle contre vite, et bien. On mène 2-1 jusqu’à la 75e et on perd 4-2... Cela montre qu’il manque un équilibre, le leadership de celui qui va te dire, « oh les gars, c’est bien, mais maintenant on reste efficace, c’est terminé », quelqu’un capable d’orienter une fin d’un match. Alors, indirectement, c’est peut-être moi, par rapport au recrutement sur des joueurs qui n’ont pas ça. Peut-être qu’il y a des joueurs sur lesquels j’espérais davantage et qui n’ont pas le rendement attendu par rapport aux investissements réalisés.
En tête face à Metz à un quart d’heure du terme, les Brestois ont été battus 4-2 (ici le 4e but signé Vagner).
« Cela montre qu’il manque un équilibre, le leadership de celui qui va te dire, « oh les gars, maintenant on reste efficace, c’est terminé », quelqu’un capable d’orienter une fin d’un match », estime Grégory Lorenzi. (Photo Nicolas Créach)
Qui, par exemple ?
Je parle en général, c’est un constat que je me fais. Qu’au lieu de se dire, « on a un joueur plus technique », peut-être en avoir un avec plus d’aura, de personnalité. Quelqu’un capable d’haranguer ses coéquipiers pour ne pas perdre une rencontre.
Un patron…
Voilà. Et aujourd’hui, force est de constater qu’on manque de leadership. J’ai des bons mecs, ça s’entend bien dans le vestiaire, mais ce que j’attends d’un leader, c’est qu’il le soit sur le terrain. Pour moi, c’est le plus important, et c’est ce qui nous fait peut-être défaut par rapport à la situation dans laquelle nous sommes.
N’est-ce pas aussi le rôle du staff d’inculquer cette mentalité ?
Comme je le dis, c’est général. Il ne faut pas qu’on soit obnubilé par cet esprit de jeu, jeu, jeu. Le jeu nous permet de mettre en difficulté les adversaires, mais on ne peut pas maîtriser 90 minutes, c’est impossible. Quand on est à Brest, on doit être vaillant, difficile à battre.
Quand vous prenez en prêt Jean Lucas et Bandiougou Fadiga en janvier, est-ce que cela rentre dans ce que vous dites ? À savoir des joueurs qui auraient peut-être performé dans une équipe joueuse, sans pression du résultat, mais sans doute pas calibrés pour aller chercher un maintien ?
Ce sont deux joueurs qui n’ont pas beaucoup d’expérience du championnat français, oui. Quand on a décidé de renforcer ce milieu de terrain, c’est parce qu’on voulait un joueur supplémentaire dans l’entrejeu après le départ de Diallo. Il n’y a jamais eu d’obligation d’intégrer Jean Lucas dans notre équipe, c’était surtout pour apporter une solution supplémentaire au coach. Après, concernant « Ban », avec le départ de Cristian (Battocchio), on a remplacé numériquement par un joueur plus jeune avec lequel on avait plus de visibilité pour la suite. Le concernant, c’est vrai que c’est plus difficile de rentrer dans une équipe qui joue un maintien que de jouer dans une qui serait plus libérée.
On comprend que la recherche d’un « vrai » cadre sera principale sur le prochain mercato…
L’idée est toujours d’apporter des choses supplémentaires par rapport à certains manques perçus sur une saison, bien sûr. Mais attention, Brest gardera l’état d’esprit d’un club capable de montrer des choses dans le jeu.
Pour revenir à la course pour le maintien. Comment serait reçue en interne une place de barragiste, voire de 19e ?
Je n’y pense pas, je reste dans le positif. Je crois au maintien, l’équipe a les atouts pour. Après, ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas être alarmiste. Tout le monde doit aller dans le même sens, et surtout bien penser qu’on joue le maintien, pas se dire que ça va être facile et qu’on va « tourner » les autres équipes. C’est là-dessus que je reste attentif.
Qu’est-ce qui vous rassure, aujourd’hui ?
La deuxième mi-temps contre Nîmes me montre que les joueurs ont eu une réaction. S’ils restent dans cet état d’esprit contre Lens, ils sont capables d’aller chercher quelque chose. Je me dis aussi que d’autres équipes sont dans la difficulté et n’arrivent pas à prendre des points. C’est pour ça que j’ai quand même bon espoir de pouvoir dire que nous allons nous maintenir.
Dernière question, sur l’avenir d’Olivier Dall’Oglio. Il nous a confié la semaine passée que lui aussi pouvait avoir des demandes et voir, après, comment cela se passait. Il est sous contrat avec Brest jusqu’en 2022. Quelle est la position du club à ce sujet ?
C’est très clair. On a une discussion au mois de janvier et on s’est toujours dit qu’on ne parlerait pas de ça tant que la situation sportive n’était pas définie. Olivier se sent très bien ici, par rapport à notre fonctionnement, à nos conditions d’entraînement. Il est très satisfait de son premier bilan mais je ne peux pas empêcher des gens d’essayer de prospecter, voir ce qu’il pourrait se passer par rapport à une valse d’entraîneur qu’il y aura cet été (*). Et je pense que ça ne lui rend pas service, indirectement. Car ce n’est pas d’actualité, ce n’est vraiment pas le sujet du moment.
(*) Il fait référence à un article de l’Equipe où Olivier Dall’Oglio est annoncé comme favori à Thierry Laurey pour lui succéder, à Strasbourg.