Tiens voila l'ami.
Directeur sportif, Grégory Lorenzi se livre longuement sur la saison réussie du Stade Brestois. Il est aussi question de l’avenir avec un mercato estival qui ouvrira le vendredi 10 juin. Quel est votre bilan de la saison ?
Elle est aboutie, surtout par rapport à la fin de saison dernière où on avait très mal terminé. Il y a eu un changement de coach et on ne s’y était pas forcément préparé, il a fallu reconstruire. Un nouvel entraîneur est arrivé avec une vision différente et un groupe marqué. Ça a pris le temps. On n’a pas gagné pendant onze matchs et beaucoup nous voyaient tomber, disaient que Brest était déjà le premier club à aller en Ligue 2. Je savais qu’on avait un groupe de qualité et qu’on était capables de se battre avec 6-7 équipes de notre championnat, dont Troyes, Clermont, Angers, Reims… Et je ne supportais pas qu’on dise que Brest n’était pas capable de rivaliser avec elles. On a été obligé d’apporter ce calme, ce recul, rester serein et ne pas perdre pied. À un moment donné, on a basculé du bon côté, parce qu’on n’a jamais lâché. Qu’entendez-vous par « ne pas perdre pied » ?
À l’époque, la question c’est, “est-ce que j’ai pris la bonne décision, est-ce que je ne me suis pas trompé sur certaines choses ? ” Je me disais quand même qu’on pouvait faire mieux, et chacun en a pris conscience. J’ai aussi mis les joueurs devant leurs responsabilités. On est peut-être passé d’un extrême à un autre en termes de management mais il fallait qu’ils soient capables d’accepter certaines choses. Inversement, que le coach puisse s’adapter à un groupe différent et je dirais qu’il a su tirer le maximum de l’effectif. Cette place au classement n’est pas volée. C’est la première fois qu’on se maintient officiellement un 15 avril, cela veut dire que le club a progressé. À lire sur le sujet Der Zakarian, un pari gagnant Évoquons la saison prochaine. Des joueurs sont en fin de contrat en juin. Ont-ils un avenir à Brest ?
Paul (Lasne) souhaite tourner la page. Pour Denys (Bain), l’aventure va se terminer. Concernant Sébastien (Cibois), il n’y a pas de possibilité de prolonger son contrat dans la mesure où nous voulons trois gardiens la saison prochaine, et non quatre comme cette année. Il y a enfin le cas Julien Faussurier : pour l’instant, la tendance est à un départ. Il faut que je discute encore avec lui. Youcef Belaïli est aussi en fin de contrat.
Après le départ de Romain Faivre, le coach voulait le remplacer numériquement. Après, je ne trouve pas que le départ de Faivre a changé quelque chose, au contraire, c’est-à-dire que ça n’a pas affaibli l’équipe. Bien sûr, c’est toujours mieux d’avoir des joueurs de qualité dans l’effectif, mais ça rien n’a changé sur l’aspect des performances et les chiffres parlent pour eux. Belaïli était une solution supplémentaire et quand on prend un joueur comme ça, qui a fait de très belles choses sur un autre continent, il y a toujours un point d’interrogation sur l’adaptation, le mental, etc. C’est pourquoi je n’en ai pas attendu davantage avec lui. Les gens en ont tellement entendu parler qu’au bout de 4-5 matchs, ils étaient déçus. Moi non. Au fur et à mesure qu’il a assimilé les choses, il a fait des bons matchs. Il fallait le jeter il y a trois semaines, maintenant il faut le garder. À lire sur le sujet Belaïli : « Normalement, je reste en Ligue 1 la saison prochaine » Et quelle est votre position ?
Je ne suis ni surpris, ni déçu, ni euphorique à son égard. On sait ce qu’il est capable de faire, comme on sait aussi ce qu’il ne peut pas faire. L’idée est de vouloir le conserver, évidemment. Mais aujourd’hui il y a des raisons économiques entre ce qu’on peut lui proposer et ce qu’il peut souhaiter. On restera mesuré, et ç’a été clair : on ne sera jamais un club capable de lui offrir ce qu’il avait dans le Golfe. Il y a trois joueurs prêtés qui vont retourner dans leur club…
Notre volonté est de pouvoir conserver « Ronny » (Pierre-Gabriel), on veut bâtir avec lui, on veut investir sur lui par un achat. Il y a eu des échanges avec Mayence mais on ne connaît pas encore le dénouement de ce dossier. Concernant les deux autres joueurs prêtés, Lucien Agoumé et Martin Satriano, on ne décide pas. C’est l’Inter qui a les cartes en mains et ils n’excluent rien. Les garder, les vendre ou les prêter. Sur les joueurs sous contrat, maintenant…
(Il coupe). Aujourd’hui, je garde tout le monde. Je suis plus dans l’optique de renforcer l’effectif. PHOTO NICOLAS CREACH / LE TELEGRAMME. FOOTBALL 20 Avril 2022 Saison 2021-2022 Ligue 1 33e journée Stade Francis-Le Blé Stade Brestois - Olympique Lyonnais La joie des Brestois suite au 2 ème but in Le visage du Stade Brestois sera différent la saison prochaine. (NICOLAS CREACH) Belkebla avait un bon de sortie l’été dernier.
C’était la saison dernière. Tous les joueurs à qui il reste un an de contrat, je n’ouvre pas la porte à un départ, c’est une certitude. Il y a quatre descentes la saison prochaine et il est hors de question de se démunir. Ce sont des joueurs qui connaissent le club, maîtrisent son fonctionnement et on gagne du temps. Les joueurs qui nous quitteront, on les remplacera par d’autres qui apporteront une plus-value sportive. Ma priorité est d’avoir un groupe plus fort, plus technique, plus intense. Il y a le cas de Gautier Larsonneur, tout de même. Quelle est la position du club ?
Le coach avait été clair. Il voulait un autre gardien numéro 1 et on a pris Marco (Bizot). Je pense que, sportivement, il a montré à tout le monde que c’était un très bon. Je peux comprendre que ce soit difficile pour Gautier car il a fait des belles choses chez nous, une histoire s’est créée et il faut la respecter. Aujourd’hui, Marco est numéro 1 et Gautier sait qu’une telle situation n’est pas simple, pas évidente. Pour son bien, il faut qu’il puisse trouver un projet qui lui permettrait de rebooster et relancer sa carrière. On lui ouvrira cette possibilité si elle existe. Il y a aussi la situation de Franck Honorat, que l’on imagine très courtisé après sa belle saison (10 buts et 6 passes décisives en 33 matchs).
Je suis content, il fait une très belle saison. Il a des statistiques, c’est un cadre, un leader technique sur le terrain. On s’appuie sur lui. Je sais qu’il est suivi mais on est tranquille avec ça. Avec le maintien et la vente de Romain Faivre cet hiver, on n’est pas dans l’obligation de vendre. On n’a aucun couteau sous la gorge et notre souhait est de le conserver. Il pourrait y avoir des offres, mais il a encore trois ans de contrat. À lire sur le sujet Honorat, une saison historique Connaissez-vous déjà l’enveloppe de transferts pour cet été ?
Elle sera plus importante que la saison passée. J’établis le recrutement à 7-8 joueurs et là-dedans, on essaiera de faire 3-4 investissements. Quels sont les postes ciblés ?
Un par ligne. On a quand même une base, un socle et l’objectif est de l’améliorer. Un par ligne, c’est-à-dire ?
On veut renforcer le cœur du jeu. On veut un par ligne dans cette colonne axiale (un défenseur central, un milieu axial et un attaquant, NDLR) et affiner sur les autres postes, ensuite.
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