Qui peut me citer trois joueurs de la sélection nationale des gardiens de prison ? Là, vous faites moins les malins. Pourtant, des noms prestigieux figurent parmi les vingt-six joueurs qui sont actuellement en stage à la Tremblère. En effet, Benarbia, Coly, Malouda ou encore Lachor ont été sélectionnés par Jacques Jade, l’entraîneur de la pénitentiaire. Rassurez-vous, il s’agit d’Amed, Joseph, Jean-Philippe et William, respectivement frères d’Ali, Ferdinand, Florent et Yohann. Mais tous ont fréquenté des centres de formation. Hélas pour eux, l’aventure footballistique n’est pas allée plus loin que le niveau CFA2. Eux n’ont pas fait carrière, mais sont toujours des mordus du ballon rond et leur métier leur permet aujourd’hui d’avoir toujours un pied sur le cuir.

Arrivés mercredi matin à la Tremblère, vingt-six gardiens de prison effectuent donc un stage express afin de préparer leur championnat d’Europe, qui aura lieu à Dijon, au mois de juin. « Nous y allons tous les deux ans et, à part quelques tournois, c’est la seule compétition à laquelle nous participons, explique Jacques Jade, gardien de prison à Brest et sélectionneur national. Nous sommes à Châteauroux grâce à Jean-Philippe Malouda, qui travaille à Saint-Maur et qui a conservé d’excellents contacts avec la Berrichonne. »


Frédéric Guéguen, l’ancien gardien castelroussin, est également de la partie. « Fred » ne s’est pas reconverti dans la pénitentiaire, mais assure des interventions dans le milieu carcéral dans la région brestoise. Il a ainsi intégré la sélection qui possède donc là un gardien en or.

Au départ, il s’agit d’une simple association, l’ASEAD (Association Sportive Étoile d’Argent de Dijon), fondée par Richard Til, qui jouait dans les championnats corpos en Côte-d’Or. Elle a grossi et s’est étendue au niveau national au début des années 1990. Mais la vie de cette équipe n’est pas simple à gérer. « J’ai dû regrouper 90 joueurs sur trois stages à Paris afin de déterminer un groupe de 26. Puis, il me faudra en garder 25, dont la liste sera fournie au ministère de la Justice. »

Les gardiens viennent de la France entière et n’ont que trop rarement l’occasion de jouer ensemble. L’amalgame n’est donc pas évident. Mercredi soir, ils ont effectué une petite opposition face à Saint-Benoît-du-Sault (2-2) et ont rencontré Neuvy-Saint-Sépulchre, hier en fin d’après-midi. « Globalement, ils ont le niveau Ligue, ajoute Jacques Jade. La technique, ils la possèdent mais, physiquement, ce n’est pas toujours ça… Là, j’ai deux jours pour tout mettre en place et, au mieux, on ne se reverra que deux fois d’ici le championnat d’Europe. »

Cinquième de la dernière édition en République tchèque, les gardiens de prison espèrent terminer dans le dernier carré en juin prochain.

en prison les gardiens de but

C'est logique. Garder les cages, c'est sa spécialité, à Fred.
Ah ah ah.

Je trouvais qu'il avait de droles de frequentations aussi....