|
L’annonce de la prolongation d’Éric Roy est intervenue ce mercredi. Était-ce, selon vous, le seul choix qui s’imposait ? Quand il est arrivé, on cherchait quelqu’un pour accompagner nos trois bons soldats que sont Yvan (Bourgis), Bruno (Grougi) et Julien (Lachuer) (ses adjoints aujourd’hui, NDLR), quelqu’un qui réconcilie les joueurs avec le club et qui puisse, aussi, avoir une bonne relation avec Greg (Lorenzi, directeur sportif, NDLR) parce que pour nous c’est primordial. Des expériences antérieures nous l’ont démontré. Le feeling est très vite passé avec Éric (Roy) et vu le travail accompli, la relation nouée avec les joueurs et le club plus généralement, le choix de le reconduire était naturel. Il y a beaucoup d’intelligence dans le comportement d’Éric Roy, qui découle aussi de ses différentes expériences passées. Vous avez licencié pour la première fois un entraîneur en cours de saison. Comment l’avez-vous vécu, et plus généralement la saison dans son ensemble ? Compliqué… Heureusement que mon métier historique n’est pas aussi tendu en termes d’émotions. Le sportif, ce n’est pas simple. Quand on a pris la décision à la suite du match de Lorient, elle s’imposait presque d’elle-même. Il (Michel Der Zakarian) n’avait plus la main sur le groupe et n’était plus très heureux dans ses fonctions. Le fil était cassé et la responsabilité d’un président, c’est de décider : il m’a semblé que dans l’intérêt supérieur du club, il fallait en rester là. Mais Michel est quelqu’un doté d’une grande expérience, qui a prouvé ses qualités, et notre relation reste très bonne. On savait qu’avec une saison à quatre descentes, ce serait compliqué. Vous aviez terminé à la 11e place en 2021-22 et à la 14e cette saison. Au final, ça change quoi ? On en parle beaucoup mais ça ne change pas grand-chose sur un budget de 47 ou 48 millions d’euros. Ce qui compte, en termes d’image auprès de potentielles recrues, c’est de se maintenir tôt, et pas attendre le dernier match pour se sauver. Vous venez de le mentionner : le budget du Stade Brestois la saison prochaine se situera autour des 48 millions, c’est bien cela ? Autour de cela, oui. Ce qu’on ne sait pas aujourd’hui, c’est ce qu’il va arriver demain : on n’a aucun engagement, aucune visibilité financière pour l’année prochaine. On sort des années « Mediapro » et des prévisions de budgets sur quatre ans, jusqu’à la fin de la saison 2023-24. Greg (Lorenzi) savait donc précisément, en vue de cette échéance, l’enveloppe dont il disposait pour constituer une équipe la plus solide qui soit afin de nous maintenir. Sachant que ce n’est pas l’entreprise Le Saint qui vient boucher les trous, et qu’on a réussi à équilibrer notre budget jusque-là en vendant d’abord Sissoko, puis Diallo, Perraud, Pintor, en enfin Faivre. Vous vous retrouvez encore dans l’obligation de vendre cet été ? Oui, on n’a pas le choix. Ce n’est pas compliqué : il nous faudra vendre à hauteur de 10 millions d’euros, sinon on va taper dans nos fonds propres, sachant qu’on en a onze. Et qu’il nous faut être à l’équilibre en début de saison suivante. Notre modèle économique repose sur la création de valeur sur des joueurs qu’on fait émerger. Brest, c’est un club tremplin, on sait qu’on doit créer de la valeur de manière à donner des moyens à la cellule de recrutement. On mesure l’importance de Franck Honorat, votre joueur à la plus haute valeur marchande… On la connaît, oui. Avec Franck, on s’est engagé à lui donner un bon de sortie mais si on n’atteint pas notre objectif de vente, on tapera dans nos fonds propres et Greg aura moins de moyens pour recruter. Existe-t-il d’ores et déjà des discussions le concernant ? Je n’ai pas les dernières infos mais je pense les discussions avec les agents vont commencer. Franck, on connaît son importance sur un terrain. C’est un joueur, avec sa pointe de vitesse, dont les qualités sont vectrices de réussite dans le football moderne. Une personne est centrale dans ce mode de fonctionnement, c’est Grégory Lorenzi : avez-vous la certitude qu’il sera encore au Stade Brestois en août prochain ? Tant qu’il ne m’a pas dit qu’il s’en va, il ne s’en va pas. Il a toute ma confiance, et je ne pense pas qu’il se permettrait, avec l’histoire qui nous lie, de me dire aujourd’hui ou demain qu’il part en août. En termes de déontologie, Greg est bien au-dessus. Il n’en demeure pas moins que son profil est très convoité… Oui, et c’est logique. Mais il sait aussi qu’il jouit à Brest d’une liberté qu’il n’aura peut-être pas ailleurs. Il le sait, et il l’a même dit. Le jour où il aura envie de partir, je pense qu’il me préviendra de bonne heure de manière à ce qu’on puisse se retourner. |
|