**SPOILER***
Ce documentaire commence par nous compter une histoire tout à fait absurde, celle d'un homme blanc qui tenta une expérience : verser un poisson, la perche du Nil, dans le lac Victoria. Pour voir. Sans aucune idée de sa capacité d’adaptation à ce nouvel environnement. Aujourd'hui la perche a anihilé les 250 autres espèces qui vivaient dans ce lac (le plus grand du monde), mange ses propres enfants (faute de mieux) et asphyxie son lac et son espèce de jour en jour.

Ce poisson offre nénamoins un grand espoir : celui de sa commercialisation, qui fonctionne effectivement à merveille puisque les étals de nos poissonniers regorgent de ce poisson providentiel. A quel prix ? Peu à peu, on découvre le cauchemard, l'abjecte soumission humaine, les aberrations d'un système capitaliste qui est en train d'offrir l'espoir et la mort dans un même élan à l'Afrique, car les avions qui viennent d'Europe chercher la poiscaille n'arrivent pas les soutes vides...

Au passage, on remarque que l'unique fautif de ces crimes contre-nature révoltants est l'Union Européenne et pas les méchants zétazunis.

A vomir

Ce qui sépare la réalité du film relève-t-il d'une erreur, d'une inexactitude ou d'une supercherie ? La question a de l'importance, alors que le film d'Hubert Sauper, après avoir rencontré un succès considérable auprès du public, remporté de nombreuses récompenses, est à présent en compétition pour les Oscars, dimanche 5 mars et, surtout, fait l'objet d'une polémique, après la publication d'un article de la revue Les Temps modernes (nos 635-636) signé François Garçon, contestant le sérieux des faits présentés.