Jacquet : «Zidane va le regretter»
Interrogé pour la première fois depuis l'annonce de Zinédine Zidane de son départ de l'équipe de France, Aimé Jacquet n'a pas mâché ses mots. Dans un entretien livré au bi-hebdomadaire France Football à paraître mardi 31 août, l'ancien sélectionneur national déplore la retraite prématurée de Zizou. Mais également celle de Lilian Thuram.
Coup de tonnerre, ce jeudi 12 août 2004. Depuis plusieurs jours, toute la France du ballon rond est en effervescence. L'échec en quarts de finale de l'Euro, face à la Grèce, est déjà presque oublié. Tous les yeux sont tournés vers Zinédine Zidane qui doit évoquer son avenir en bleu. Sans grande surprise pourtant l'idole confie au micro de Michel Denisot qu'«il faut laisser la place aux jeunes et qu'il a décidé de quitter l'équipe de France.
Dès lors, les réactions ont fusé. Des supporters aux hommes politiques, en passant par les sportifs, tout le monde y est allé de sa petite phrase. Tout le monde sauf Aimé Jacquet. L'ancien patron de l'équipe de France a attendu plus de deux semaines pour ouvrir son coeur et évoquer les adieux du numéro 10. «C'est surtout pour le sélectionneur et les Bleus que je le regrette. Ils l'ont placé dans une situation inconfortable et, là, je songe à Zizou et à Lilian, qui avaient le temps de dire stop. Notre sport les remercie, mais ils n'ont pas accompli tout leur devoir, c'est tout», déclare Jacquet.
Et le directeur technique national de poursuivre : «Etre à la disposition du football français n'est pas seulement qu'une expression, une addition de mots, c'est un ressenti profond, un vrai sacerdoce. (...) Je ne veux pas employer de mots trop forts à leur encontre. Simplement, un cadre ne s'en va pas comme ça, des joueurs de cette dimension ont un devoir vis-vis de leur sélection et pas seulement à l'égard de leur club.»
Proche des joueurs qu'il a menés à la victoire mondiale le 12 juillet 1998, Aimé Jacquet confie également qu'il n'est jamais intervenu dans les choix de ses anciens internationaux. «Ils n'ont pas essayé de me joindre et moi non plus. Chacun à sa place, chacun doit rester à son niveau de responsabilité», précise-t-il. Avant de conclure : Dans quelques mois, ils vont le regretter. Eux et nous. Mais c'est la vie !»
Il est fort à parier que les propos d'Aimé Jacquet, homme réputé pour sa discrétion et son intégrité, feront réagir. Car jusqu'à présent, seul le charismatique Guy Roux avait eu des mots très forts. L'entraîneur de l'AJA avait qualifié le départ de Zidane de «scandaleux», ajoutant «qu'il ne peut pas se déclarer non-sélectionnable en Equipe de France alors qu'il joue encore au Real Madrid.»
_________________ "Je prends l'engagement, maintenant, que le futur stade ne sera pas construit avant 2018" Henri Pallier, ex-maire de Guipavas le 04/10/2007
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