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L’histoire du dopage dans le football
Les grandes dates
Parler de dopage dans le football n’est pas une mince affaire, tant dans ce domaine le monde du foot s’apparente au monde du silence. Néanmoins, périodiquement, plusieurs affaires éclatent au grand jour. Mais bien peu aboutissent à de réelles sanctions. De peur de tuer la poule aux oeufs d’or, le spectacle continue vaille que vaille…
Dans les années 1950
* En tournée en Europe lors l’insurrection de Budapest, le Budapest Honved connut une histoire mouvementée. Considéré alors comme la meilleure équipe de football du monde, ce club n’aurait pas rechigné sur les amphétamines selon certaines rumeurs…
Dans les années 1960
* Football dopage histoireEn pleine guerre froide, les pays soviétiques pratiquent le dopage d’Etat dans différents sports dont le football. L’historien Giselher Spitzer décrira très bien ce phénomène en RDA où, selon lui, des joueurs du Dynamo Berlin ont été dopés à leur insu.
Dans les années 1970
* L’Amérique du sud est connue pour pratiquer ce que l’on nomme pudiquement "le rééquilibrage hormonal". Le sport diminue les taux d’hormones, les médecins prescrivent alors des suppléments pour faire retrouver au sportif son taux normal.
* Capitaine de l’équipe d’Allemagne en 1974 et patron de la Coupe du monde 2006, Franz Beckenbauer explique en 1976 dans le magazine Stern avoir "une méthode particulière pour demeurer au top niveau : l’injection de (son) propre sang".
Dans les années 80
* Resté dans toutes les mémoires françaises, le gardien poète Harald Schumacher publie le livre "Coup de sifflet" en 1987 qui décrit les penchants de l’équipe d’Allemagne pour l’éphédrine, qui développe entre autres l’agressivité…
* Le brésilien français José Touré raconte également dans son ouvrage "Prolongations d’enfer" son expérience nantaise et les visites médicales avant le match qui donnait lieu à d’étranges "piqûres de vitamines".
1994
* Ultime star du football, Diego Maradona est contrôlé positif à l’éphédrine pendant la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis. Il est exclu de la compétition.
1998
* En pleine préparation de la Coupe du monde, un contrôle inopiné est organisé lors du stage de préparation de l’équipe de France à Tignes. Cette opération déclenche les foudres de l’encadrement de l’équipe de France.
* Deux joueurs du club italien de Pérouse sont contrôlés positifs à la nandrolone dès la 2e journée de Championnat.
* "Le foot doit sortir des pharmacies" déclare Zdenek Zeman, ancien entraîneur de la Roma. Ces déclarations déclencheront l’enquête du procureur Guariniello et le retentissant procès de la Juventus de Turin.
2001
* Fernando Couto et Josep Guardiola sont contrôlés positifs à la nandrolone, tout comme les internationaux néerlandais Edgar Davids et Frank de Boer. Tous n’hériteront au final que de quelques mois de suspension. Mais coïncidence ? Le médecin de l’équipe nationale Huib Plemper est licencié la même année. Cette décision n’empêchera pas le défenseur néerlandais Jaap Stam d’être contrôlé positif lui-aussi à la nandronole en octobre de la même année.
* A l’approche de la Coupe du Monde, la FIFA n’a toujours pas signé d’accord avec l’Agence Mondiale antidopage. Le début de relations houleuses entre les deux instances… Finalement, un accord est signé, il prévoit que les contrôles concerneront quatre joueurs seront tirés au sort, deux par équipes et par match durant la Coupe du Monde 2002.
2002
* En février 2002, deux cadres dirigeant du club de la Juventus de Turin se retrouvent devant les tribunaux, accusés d’avoir administré des médicaments dangereux pour la santé. Le procureur veut faire défiler à la barre près de 150 témoins, dont de très nombreuses gloires du football international.
Convoqué à la barre, le Dr Jean-Marcel Ferret médecin de l’équipe de France, confirme que les joueurs évoluant en Italie prenaient régulièrement de la créatine entre 1995 et 1998.
Autre révélation, la pharmacie du club italien abritait 281 types de médicaments, une quantité jugée "incompatible avec une structure non sanitaire mais plutôt la quantité dont devrait être doté un hôpital petit ou moyen".
* La même année, Zinedine Zidane reconnaît avoir pris de la créatine à la Juventus, ce produit n’était pas interdit en Italie.
* Les 256 contrôles effectués pendant la Coupe du monde se révèlent tous négatifs
2003
* Débutée à la fin des années 1990, l’affaire de dopage dans le football italien dite "affaire des veuves du Calcio" vient de connaître un nouveau tournant. Un rapport commandé par le procureur italien Raffaele Guariniello dresse un tableau pour le moins alarmant. Cancer du colon, du foie, de la thyroïde, leucémie, sclérose… les anciens footballeurs professionnels italiens sont deux à dix fois plus fréquemment malades que le reste de la population.
* L’UEFA annonce qu’elle augmentera de 21 % cette saison le nombre de contrôles antidopage, y compris dans le football féminin et les tournois de moins de 19 ans.
* Le Président de la Fédération internationale de football anglais (FIFA) annonce qu’elle ne se conformera pas au code mondial antidopage de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), préférant régler ses affaires à sa manière. Début d’un bras de fer qui durera plusieurs années…
* L’international anglais Rio Ferdinand oublie de se présenter à un contrôle antidopage.
* Les anciennes stars de l’Olympique de Marseille Tony Cascarino et Chris Waddle parle de piqûre de produits inconnus entre 1994 et 1996. Bernard Tapie dément.
2004
* Le championnat italien propose cette année encore son lot de footballeurs convaincus de dopage : Al-Saadi Kadhafi (Pérouse), Mohamed Kallon (Inter Milan), et Manuele Blasi (Parme)… En Angleterre, Adrian Mutu est contrôlé positif à la cocaïne.
* L’entraîneur et manager du club d’Arsenal, Arsène Wenger, déclare lors d’un débat organisé à Bruxelles en 2004 qu’il y a des clubs qui dopent leurs joueurs à leur insu : "Plusieurs joueurs sont venus à Arsenal d’autres clubs étrangers, dont les taux de globules rouges dans le sang étaient anormalement élevés. Le club peut dire au joueur qu’on lui injecte des vitamines et le joueur ne sait pas forcément qu’il s’agit d’autre chose".
* Fin 2004, le président de la FIFA déclare qu’il n’y a pas d’EPO (érythropoïétine) dans le football.
* La même année, la première décision du tribunal turinois condamne le médecin du club Riccardo Agricola à une peine d’un an et 10 mois de prison pour fraude sportive. L’administrateur-délégué du club, Antonio Giraudo, a été acquitté. Les conclusions du procès de la Juventus de Turin établissent l’usage "quasi-certain" d’EPO par Antonio Conte et Alessio Tacchinardi.
2005
* Le défenseur international portugais de Middlesbrough, Abel Xavier est suspendu 18 mois pour un contrôle antidopage positif à un stéroïde anabolisant, le methandienone.
* Début du procès en appel de la Juventus de Turin, qui débouchera finalement sur l’acquittement des deux accusés.
* La télévision italienne diffuse une vidéo dans laquelle on voit l’actuel défenseur de la Juventus de Turin Fabio Cannavaro en train de s’injecter un produit par intraveineuse, la veille de la finale de la Coupe UEFA entre Parme et l’Olympique de Marseille. Finalement le produit injecté se révèle être du Neoton, un médicament tonicardiaque qui présente la particularité de ne pas être inscrit sur la liste des produits dopants interdits.
2006
* Suite aux déclarations de Jean-Jacques Eydelie dans l’Equipe quant à l’instauration d’un dopage dans le club de l’Olympique de Marseille en 1993, Bernard Tapie attaque le journal et son ancien joueur en diffamation.
* Après trois ans de bras de fer et la menace de voir le football exclus des jeux olympiques, la FIFA accepte de se conformer au code de l’Agence mondiale antidopage (AMA)… tout en conservant la possibilité de sanctionner au cas par cas.
* La FIFA édite une brochure sur le dopage "Lutte contre le dopage dans le football", lors de son 56e Congrès. Parallèlement, la FIFA annonce dimanche que pas moins de 216 contrôles antidopage ont concerné des joueurs des 32 équipes qualifiées pour le Mondial 2006. Des contrôles qui se sont tous avérés négatifs.
* Le parquet de Turin se pourvoit en cassation dans le procès de fraude sportive de la Juventus de Turin.