A très peu marqué pour un attaquant dans sa carrière, je pense qu'on le prend aussi parce-que libre et donc gratuit. Sinon voilà une interview de Butin, espérons que si il vient, ce sera un Butin...en or!
EDOUARD BUTIN : « ON SE DIT QUE C’EST FOUTU » PUBLIÉ LE 12 MAI 2016 À 08H35 - MIS À JOUR LE 12 MAI 2016 À 09H19 RÉMI FARGE
Victime de deux ruptures des ligaments croisés dans sa carrière, Edouard Butin connait toutes les problématiques d’opération, de guérison et de rééducation auxquelles a été confronté Nabil Fekir. Pour Football365, il revient sur ces épreuves difficiles qui ont gâché sa carrière. Partager sur FacebookTweeterPartager sur Google+ Edouard Butin, on a l’impression que vous n’avez jamais pu retrouver la plénitude de vos moyens ? Oui et non. Pour reprendre depuis le début, moi je me suis fait deux fois les croisés. Une fois en jeunes, à 16-17 ans, où il s’agissait d’une rupture des ligaments croisés simple. C’est ce qu’a eu Fekir. Je m’en suis bien remis, j’ai repris cinq mois et demi après et je n’ai pas eu de séquelles. Par contre ma deuxième blessure contre Lyon (ndlr : dans un choc avec Hugo Lloris), il y a eu des dégâts plus importants. Les ménisques ont sauté et surtout le cartilage de ma rotule a été abimé. Or le cartilage ne se refait pas, donc on essaye d’améliorer de cacher les douleurs, mais une fois que c’est abimé, c’est abimé. C’est cela qui m’a embêté un moment. Donc je confirme qu’aujourd’hui, avec les techniques opératoires qui existent, un ligament croisé simple, on s’en remet en cinq-six mois facilement. Et si le travail est bien fait, il n’y a pas de séquelles.
Depuis cette blessure contre Lyon, vous avez eu plusieurs pépins physiques. Est-ce lié ?
C’est certain. Mon premier croisé je l’ai guéri en cinq mois et demi, alors que mon deuxième, j’ai été arrêté onze mois. Du fait de cette douleur sur la rotule, je n’ai jamais pu me remuscler le quadriceps, ce qui fait que j’ai repris en ayant un gros déficit entre mes quadriceps et mes ischios, ce qui fait que je me pétais derrière à d’autres endroits.
Vous aviez été prévenu de ces risques possibles par les médecins ?
Oui mais de toute façon je l’ai tout de suite compris. Comparé à ma première opération, j’ai vu au bout de six mois que le genou allait bien et que seule cette rotule m’empêchait de pouvoir reprendre. J’ai repris en janvier, j’ai joué trois mois et ensuite j’ai dû me faire réopérer parce que j’avais trop mal à la rotule.
BUTIN : « JE SENS ENCORE QUE CE N’EST PAS UN GENOU NEUF »
Aujourd’hui, cela vous suit encore ? Non, moins. Les douleurs ont disparu, du coup j’ai pu me muscler à nouveau et combler le déficit que j’avais. Musculairement, ça va mieux.
Avez-vous l’impression d’avoir des séquelles sur le long terme, notamment en souplesse ou en vitesse ? Je n’ai jamais été très souple donc pas vraiment (rires). En vitesse, je ne sais pas… Je n’ai pas l’impression. Mais il y a encore quelques mois, il y a des jours où je sentais mon genou hyper raide, hyper tendu. Même à l’entraînement il me fallait du temps pour le chauffer, pour rentrer dedans. Je sens encore aujourd’hui que ce n’est pas un genou neuf, c’est un genou abimé sur lequel il y a eu quatre ou cinq opérations. Il y a des matins où je me levais et je savais que ça allait être dur. Je me faisais manipuler par les kinés avant l’entraînement, j’allais faire du vélo pour chauffer mon genou afin de pouvoir m’entraîner correctement. Au début, c’est handicapant mais avec le temps on s’habitue.
Avez-vous encore droit à un traitement particulier quand vous allez voir le kiné ? Non parce qu’aujourd’hui, c’est derrière moi. Je n’ai plus de douleurs. Deux fois par an, j’ai une petite alerte, mais je suis globalement tranquille.
BUTIN : « LES CLUBS SE RENSEIGNENT, ILS VOIENT QUE BUTIN EST FRAGILE »
En fin de saison dernière, quand votre contrat arrivait à échéance avec Sochaux et qu’il a fallu trouver un club, ce passif vous a-t-il desservi ? Je pense. Les clubs se renseignent, ils voient que Butin a joué peu de matchs, qu’il s’est fait opérer, qu’il est fragile sans jamais se demander pourquoi. Mais je savais que ça pouvait me jouer des tours.
Comment aviez-vous vécu votre première blessure au centre de formation ?
Très mal. J’étais tout jeune, j’avais 17 ans. Je me souviens encore que c’était lors d’un entraînement avec la réserve, dans un choc avec un professionnel (ndlr : Ibrahim Tall). Quand on est jeune et qu’on entend craquer, forcément on a peur. Je me souviens surtout de la semaine où on m’annonce que c’est le ligament croisé. On se dit que c’est foutu. J’ai un très mauvais souvenir de la semaine à l’hôpital. J’étais en déprime, j’ai perdu huit kilos, il ne faisait pas beau dehors… J’ai aussi un mauvais souvenir de la semaine que j’ai passé chez moi ensuite. J’avais très mal. Et ensuite, une fois que j’ai entamé la rééducation, j’avais mon programme adapté, et ça allait mieux. La deuxième phase s’est bien passée mais la première fut une sorte traumatisme. Pour preuve, quand je me suis de nouveau blessé quelques années plus tard, quand le médecin m’a annoncé que les croisés étaient touchés mais que les techniques d’opération avaient évolué et que ça ne durerait que deux jours, j’étais presque content ! Parce que je savais que j’allais moins souffrir.
N’avez-vous pas eu peur de tout perdre à ce moment-là ?
Non parce que même à cet âge-là, je ne m’imaginais vraiment pas devenir pro. Je n’avais pas cela en tête. Je faisais du foot, je pouvais poursuivre mes études en parallèle, ma vie était bien comme ça. Et puis le club m’a toujours soutenu. Eric Hély m’a bien aidé avec d’autres personnes du centre de formation, et c’est passé comme une lettre à la poste.
« CINQ MOIS, C’EST RIEN DANS UNE CARRIÈRE… »
Vous n’avez ressenti aucune appréhension lors de la reprise ?
Pas d’appréhension, non, parce qu’à partir du moment où on reprend, ça veut dire qu’on est prêt. Par contre, j’ai eu besoin de quelques mois pour retrouver du rythme, pour retrouver ma place. Là encore, Eric Hély m’a beaucoup parlé, m’a encouragé à ne pas lâcher.
Quand vos coéquipiers connaissent cette grave blessure, vous servez-vous de votre expérience pour les épauler ? Malheureusement cela m’est arrivé plusieurs fois. Je me souviens de Sanjin Prcic et Frédéric Duplus à Sochaux, un jeune de Valenciennes l’a eu en début de saison. Moi, je ne veux pas les souler, mais j’essaye de les mettre à l’aise, de leur dire qu’ils peuvent venir me questionner. Quand on est jeune, c’est quelque chose qui est presque plus bénéfique qu’autre chose. Ça permet de se renforcer, ça ne dure que cinq mois, c’est rien dans une carrière…
On parle beaucoup du retour de Nabil Fekir en ce moment. Si vous aviez un conseil à lui donner par rapport à votre expérience de ce type de blessure…
Je ne lui dirais pas de prendre son temps comme on l’entend souvent. Si ça va mal, il ne faut pas trop se poser de questions. C’est normal que ça aille mal après six mois d’arrêt, il faut reprendre confiance, retrouver du rythme. Mais si ça va bien, qu’il fonce ! Si ça va, il n’y a aucune raison de se freiner inutilement.
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