vu le nombre de poètes sur ce forum, je relaye l'article sympa du télégramme relatif à l'usage des mots à consonance britannique dans notre langue française.
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/eblabla-le-breton-au-secours-d-internet-votre-avis-02-04-2010-852498.phpCitation:
Ramdam, éblabla, bolidage, infolettre... Les nouveaux mots proposés pour remplacer l'anglais sur internet font un flop. Et si on piochait dans le breton ? C'est riche, mar plij !
Un concours national pour en arriver là? Il faut bien reconnaître que les mots nouveaux qui viennent d'être proposés pour remplacer l'anglais sur le net ne font pas recette. Ils sont même plutôt piches, comme on dit en Bigoudénie avec ce sens de la formule qui fait du breton une langue dont la concision et la phonétique semblent taillées pour le net.
Du reuz bien flappé
Par quoi remplacer «buzz»? Avec le breton, il suffit de se baisser pour ramasser. On peut opter pour reuz, bien sûr, mais aussi pour trouz (bruit en breton), voire même pour breuzh, en formule combinée si on veut avoir le BZH en ligne. Exemple: l'affaire du maout a fait du breuzh. Pour remplacer «chat» (à prononcer comme celle de la voisine), le breton «flap», synonyme de bavardage, est d'une concision rêvée. Exemple: «Xav', arrête ton flap et descends manger!». Quant à débat, le terme breton «diviz» (deviser en gaulois) est d'une sonorité implacable et nettement plus appropriée que le «talk» anglais ou le nouveau éblabla qui a de quoi nous laisser baba. Dans ce concours, il fallait également trouver un mot remplaçant l'anglais newsletter. Facile en breton: il suffit du mot «lizher», la lettre qui, en Bretagne, est toujours accompagnée de nouvelles donc de news. Sinon, ce n'est pas la peine de l'envoyer, ce que comprendront aisément tous les internautes. Les «gwiader» en breton, terme qui jadis désignait les tisserands. Donc ceux qui étaient sur la toile. Tout le monde suit?
Je suis skuizh!
Sur le net, l'invasion de l'anglais est telle qu'on y trouve de tout. Vraiment tout. Comme par exemple, «Je suis limite nervous breakdown» que l'on peut avantageusement remplacer par le breton «skuizh». Six lettres, pas mieux! Ou encore, «Je suis overbooké grave» qui ne vaut pas cette trouvaille (merci Erwan): «Je suis à blog Jean-Floch». Un peu réservé aux initiés. Inutile également de se la jouer en lançant «C'est dead. On est disconnected» alors que la formule «Y'a des pikouses dans mon ordi» laisse l'espoir d'une issue favorable. Il est conseillé également de consommer avec modération des mots comme «binge drinking» et autres termes du même tonneau, parfaitement résumés dans le breton «riboul» dont il ne faut bien sûr pas abuser. Et au comptoir, inutile de répondre «Je suis total open». Suffit de lancer au patron «Memestra!». Il comprendra. Même en politique, il faut chasser l'anglais. François Fillon nous a récemment expliqué qu'il est «geek», autrement dit un peu fou d'ordinateur et des nouvelles technologies. Geek, c'est nul, alors que pen bleo, en breton, est d'une éloquente sonorité. Donc, Fillon est un pen bleo. Mais franchement, on ne dirait pas.
Remonter à la source
Des exemples de créativité de la langue bretonne, on peut en trouver des tonnes. Peut-être faut-il le rappeler à l'Académie française qui s'est honorée en accueillant Simone Veil. Mais il faut bien reconnaître que la vieille dame (on parle bien sûr de l'Académie) est totalement hors du coup pour le langage nouveau. Il lui a fallu des années pour remplacer computer (prononcez comepiouteur) par ordinateur et des séances entières pour savoir si on doit dire le ou la ministre. Elle qui a pris une position très controversée sur les langues régionales, devrait se souvenir que c'est l'addition de ces langues qui a fait le français. Si elle se met en quête de créativité, elle n'a qu'à faire le chemin inverse: remonter à la source en cherchant dans les langues régionales. Et avec le breton, pour sûr, du goût elle aura!