Dans le 3g c'est moins langue de bois (pour 1 fois?). ça date du 25/10/2019
Jobard Pick-Pocket ça vaut le coup d'être lu jusqu'au bout.
https://www.letelegramme.fr/football/football-dijon-stade-brestois-dall-oglio-et-d-un-coup-on-change-tout-25-10-2019-12492055.phpCitation:
"En octobre, Olivier Dall’Oglio s’était confié en long et en large sur ses retrouvailles avec Dijon, à Le Blé. Samedi, l’entraîneur du Stade Brestois, à l’occasion du match retour, reviendra pour la première fois dans un club qu’il a entraîné six saisons mais duquel il avait été écarté en décembre 2018.
Vous aviez coché ces retrouvailles avec Dijon ?
Pas spécialement, non. Pour moi, ce n’est pas un événement. Je suis tellement dans l’objectif, avec Brest, que je ne me suis focalisé sur le match. C’est mon entourage qui m’en a parlé, moi, je ne suis pas revanchard. C’est surtout ce qui s’est passé entre le président (Olivier Delcourt) et moi. Le reste… Je m’entends tellement bien avec tout le monde là-bas. Tu ne passes pas huit ans et demi dans un club comme ça…
Le fond et la forme de votre départ ne vous conviennent pas.
La forme, c’est un renvoi le 31 décembre auquel vous ne vous attendiez pas… Je resigne pour un an de plus en juillet (jusqu’en 2021 + une année en option) avec revalorisation salariale, sur proposition du président, je n’avais rien demandé. J’étais reparti sur un projet, au moins à moyen terme. Beaucoup de joueurs ont été sollicités, notamment les attaquants (Sliti, Tavarès, Saïd), parce qu’on avait fait une bonne saison (11e). Cela les a perturbés, certains voulaient partir. Plus le recrutement, qui n’était pas très bon. Et, malheureusement, on gagne les trois premiers matchs. On a tout oublié ! Nous (le staff), on freinait, on savait qu’il y avait du travail. On est un peu dans la même situation aujourd’hui : on a gagné à Angers (0-1) , c'est bien, mais à l’intérieur, on n’est pas con, on sait qu’on ne gagnera pas beaucoup de matchs comme ça… Un trompe-l’œil ? Oui, mais on en était tous conscients, autant le président que le responsable du recrutement, que moi. En octobre-novembre, on se met à viser le mercato d’hiver en se disant qu’il nous faudra deux, voire trois joueurs pour faire la différence. Mon souhait était d’arriver avec le moins de dégâts possibles, à la trêve. On arrive à la trêve, et coup de massue ! Cela arrive d’être renvoyé, je connais mon métier, ses risques. Mais, là, les conditions, la forme, le moment…
Que vous a dit le président dijonnais ?
On avait perdu à Saint-Etienne, 3-0, on n’était pas bien. J’avais pris deux ou trois jours pour souffler en famille mais j’avais eu plusieurs agents, on cherchait un attaquant. Après une semaine de trêve, il m’appelle, me demande si je peux passer à son entreprise, comme on le faisait souvent. On n’était pas 20e, on était 18e ! Avec un match en moins, bon contre le PSG… On avait déjà connu des situations comme ça, mais on s’accrochait, ensemble. Là, j’ai senti une coupure. Ça peut arriver d’être renvoyé, je connais mon métier, ses risques, même si ça ne m’était jamais arrivé. Mais, là, les conditions, la forme, le moment… Si encore on m’avait dit avant : « Dans trois semaines, si ça ne change pas, il faudra peut-être… » Le président voulait tout changer, toute la philosophie ! On avait construit une philosophie de jeu, de recrutement, un ensemble de choses, on grandit comme ça. Et d’un seul coup, on te dit « on change tout ! » alors qu’en juillet on te disait l’inverse… Tu veux changer l’entraîneur, à la limite, même si j’avais du mal à l’accepter, mais pourquoi tout changer ? Il voulait un « meneur d’hommes » ? Non, son expression, c’était « mettre un coup de pied dans la fourmilière ». Pour secouer tout le monde, ça voulait dire me changer moi. Les entraîneurs qu’il aimait bien, qu’il voyait dans ma lignée, les Gourvennec, Sylvain Ripoll, il m’a dit « Je ne veux plus ça ! Je prends l’inverse ». Il faut prendre un gars de l’armée, si on croit qu’ils vont courir plus… Avec Antoine (Koumbouaré), on est complètement à l’opposé dans le management et tout ça mais on s’entend très bien, je l’ai de temps en temps au téléphone. Antoine est arrivé, il a tout cloisonné. Les pros, c’est les pros. Alors que nous, en arrivant, on avait tout décloisonné, on a mis de la com’de partout… Je n’ai pas compris. Derrière, le président a refait ce qu’il a fait avec moi (en nommant l’été dernier Stéphane Jobard, l’ancien adjoint de Dall’Oglio).
Avez-vous espéré revenir ? Avez-vous été rappelé ?
Non, non ! Les gens m’ont posé la question, parce que Jardim est revenu à Monaco. On me disait : « Tu vas voir, tu vas revenir, ils vont te rappeler… » Mais… Il y avait une cassure ? Oui, ils ne m’ont jamais rappelé mais il y avait de toute façon une cassure. Vous pensez que le président a regretté ? Je n’en sais rien, franchement, c’est à lui qu’il faut poser la question. Mais je pense que dans sa décision, il y a de l’influence autour… Quand je dis que le recrutement n’est pas bon, ça n’a pas dû plaire au département recrutement. On a sorti des Philippoteaux, des Lees-Melou, etc. mais il a fallu du temps. Ils ne sont pas devenus forts d’un coup. On est devenu exigeant, il fallait des résultats de suite.
Avez-vous essayé de le faire changer d’avis, ce 31 décembre 2018 ?
Oui, on a discuté. Je lui ai dit de me laisser un peu de temps… Mais il m’a répondu que pendant une semaine de vacances, il n’y avait pas eu de recrutement… Je lui ai dit d’attendre le début du mercato. Il m’a reproché de vouloir un autre latéral droit alors qu’on en avait deux. On s’est planté sur notre défense centrale, on avait fait le pari Gourcuff, mais Yo, c’était un pari, et ce n’était pas cher. On a essayé, on n’y est pas arrivé.
Votre entourage en a plus souffert que vous ?
Oui, ce sont plus les proches qui l’ont pris comme une injustice, vu l’investissement que j’y mettais. Moi, je connais la règle du jeu, j’ai rassuré tout le monde. J’ai un peu évolué, je cherche à anticiper encore plus qu’avant les problèmes. Souvent ce n’est pas grand-chose, un manque de relationnel qui peut tout faire basculer
Vous habitiez toujours sur Dijon : que vous disaient les Dijonnais ?
J’ai eu un très bel hommage des supporters, ça m’a touché. Dans la rue, vu que c’était compliqué pour le club - en interne aussi - les gens me disaient qu’ils étaient avec moi. Mais je ne cherchais pas ça, je ne voulais pas faire de coalition ou quoi que ce soit. J’ai eu pas mal de SMS, des joueurs, même des joueurs de l’extérieur. Quand je suis parti, on est allé boire un coup avec les joueurs, on a mangé avec le staff, ceux qui ont voulu venir, il y avait les trois quarts. Il ne manquait que ceux du recrutement…
Une partie de votre staff est issue de Dijon. Vous avez forcément évoqué les retrouvailles ?
Eh bien non, pas tant que ça contrairement à ce que vous pensez. Les deux staffs (de Dijon et Brest) se connaissent par cœur, on a tous bossé ensemble. Il y a une affinité entre nous, mais il n’y a pas d’événement. Peut-être plus quand on retournera là-bas. Dijon est un concurrent direct. Pour les joueurs, cette histoire-là, elle ne leur dit rien. Voyez-vous le monde du foot différemment depuis ? Non, mais ça aide à relativiser.
Avez-vous pris des « assurances » avant de signer à Brest ?
Tu poses plus de questions, sur le fonctionnement en interne, la com'. Même moi, j’ai un peu évolué, je cherche à anticiper encore plus qu’avant sur les problèmes. Souvent, ce n’est pas grand-chose, un manque de relationnel, qui peut tout faire basculer. Je suis plus attentif. Je n’avais peut-être pas été assez attentif sur le recrutement l’année dernière, peut-être pas assez exigeant. Avant de venir, je me suis renseigné sur le budget, ce qu’on pouvait faire. On a bien clarifié les choses.
(*) Le renvoi de l’entraîneur par son ancien président dijonnais, Olivier Delcourt, qui n’a pas souhaité s’exprimer, fait l’objet d’une instruction au conseil des prud’hommes.
Le vol de Stéphane Jobard ?
« Un épisode malheureux… » Stéphane Jobard était l’adjoint d’Olivier Dall’Oglio, quand est intervenu le vol d’argent liquide au kiné dijonnais (et ex-Brestois) Nicolas Didry en 2017-18, révélé début octobre par L’Equipe .
« Je suis déçu que ce soit sorti… C’est un épisode malheureux. Il a fallu gérer au mieux les cohabitations, car la saison n’était pas finie »., explique le technicien averti du méfait « parmi les premiers ». « J’ai eu l’impression qu’il fallait choisir un camp, moi je n’ai pas choisi. Je m’entends très bien avec le kiné, qui a été lésé, et ça a été très dur aussi pour Stéphane Jobard, qui est un ami. Il a fait une connerie ». "