Ce week-end, le hasard m’a emmené à découvrir un club de première division argentine finalement assez méconnu : ARGENTINOS JUNIORS. Ca a été un coup de cœur, et j’ai envie de le partager ici.

La AAAJ, pour Asociación Atletica Argentinos Juniors est surtout connue pour les gloires qu’elle a vu naître : Batista, Cambiasso, Riquelme et bien sûr… Diego Armando Maradona (et ouais !).

Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’âme du club. C’est un vrai club de quartier. Comme on a toujours été incapables d’en faire en France. En l’occurrence, le quartier, c’est La Paternal, sorte de village italien situé au centre de la capitale. Ici, les maisons traditionnelles de plain-pied avec patio n’ont pas encore été remplacées par les tours anonymes qui ont dévoré une bonne partie du « vieux » Buenos-Aires.

Modèle de simplicité, le stade est formidable. Nul doute qu’il plairait beaucoup à certains des gros posteurs de ce forum. Premier gros point fort : il est situé au cœur de ce quartier à l’identité si marquée. Les bars, les locaux des clubs de supporters… tout ca est situé au même endroit. Les soirs de match, l’ambiance est formidable. C’est comme faire soudainement partie d’une grosse bande de potes. Un coup d’œil à Google Earth nous permet de mieux comprendre ce phénomène : le stade, c’est un peu comme l’église sur la place du marché : un point central.



Architecturalement, il n’y a rien de plus simple. Comme il y avait peu de place, il n’y a que 2 grosses tribunes, reliée par un seul virage. Toutes trois sont collées au terrain et la visibilité est parfaite depuis n’importe quel point du stade. Sur cette photo, on est dans la tribune principale et on regarde vers les parcages visiteurs :



Autre chose formidable : l’appropriation du club et de ses infrastructures par les fans. Vois l’aurez compris, ce ne sont pas les installations d’Argentinos Juniors qui ont fait sa renommée. Pourtant, le stade a méchamment de la gueule. Il est totalement recouvert de fresques à la gloire du club, peintes par des générations de supporters :



Ca change tellement de notre mur gris sur la route de Paris…

Bref, l’AAAJ m’a complètement séduit. Le club est modeste à bien des égards, il reste à l’ombre des grands du foot argentin, mais il respire le foot, la ferveur et la fidélité. On voit tout de suite que les gens s’identifient avec ce club, que pour eux, il représente plus qu’une équipe de foot.

En réfléchissant un peu, je me suis dit qu’il n’y avait pas de secrets :
Le club est proche des gens : d’abord physiquement : le stade est au milieu du quartier et ensuite symboliquement : les supporters sont présents partout, ce sont eux qui sont sur les murs du stade. Du coup, pour tous ces gens, le club est quelque chose d’important, le porte étendard d’une partie de leur identité. Le public est d’ailleurs très bigarré. On croise beaucoup de familles.

Dans le bus, en revenant du match, je pensais à cette arlésienne de stade qu’on nous promet, en périphérie, entre Ikea, Jardiland et Décathlon, près de l’autoroute et derrière des hectares de parkings parce que c’est bien pratique. Est-ce que le peuple brestois s’identifiera avec ca, est-ce qu’il se reconnaîtra dans son club ?

Après un match dans l’antre de l’AAAJ, j’en doute aujourd’hui plus que jamais…

Pour ceux que ca intéresse : le site officiel du club (en espagnol) :
http://www.argentinosjuniors.com.ar/home.php

Il paraitrait que Goursat les conseillent niveau recrutement, on retrouve notamment dans l'équipe première un certain Milovan Milosevic, qui comme son nom l'indique vient du chili, et a joué en ... Israel au Beitar Jerusalem

Merde, c'est un sacré flop là !

Non non, c'est très intéressant, notamment ça:le seul truc, c'est que tu parles d'un club de quartier dans la capitale d'un pays pour lequel le foot semble une religion - ici, comme on n'a pas encore fait banqueroute, on en a une autre: la consommation de masse dans dans des zones comme Kergaradec ou le Froutven .

Très belle réflexion Msieur Daredevil.

Mais alors que se passe-t-il donc dans des villes qui vibrent avec leurs clubs comme Lens, Marseille ou Saint Etienne? Et en Agnleterre, en Italie, en Espagne? La consommation de masse y est proscrite?

L'Angleterre ? Chelsea et Arsenal sont bien sûr restés des clubs de quartier dont les fans sont quasi-propriétaires
En France l'arrivée de Kita ou de Villeneuve à la tête de clubs populaires est à n'en pas douter garante d'une évolution positive...
Ce n'est heureusement pas systématique, mais il y a une tendance répandue chez les dirigeants et les élus à voir dans un club une enseigne et dans un stade un centre commercial.

Roberto Cabanas y a joué également.

T'es sûr de ça ?

Confusion avec Boca Juniors?

D'après ce que j'ai pu trouver sur le net, Boca est le seul club argentin où a officié notre cher Roberto... Mais bon, la source reste Wikipedia...

Dans l'équipe actuelle, que des argentins, juste un paraguayen et un uruguayen, ca fait plaisir à voir, au vu de nos équipe internationales qui ne veulent plus rien dire en europe...

A noter le nombre de joueurs de grande classe passés par ce club : Sorin, Coloccini, Redondo, Placente, Kaviides, Cagna, Arca, Caceres, Acuna... sans oublier Faryd Mondragon

Il serait très intéressant pour le stade de débaucher leur recruteur...

Mais où avais-je la tête .... Oui, Boca.