C'est sûr, c'est plus facile d'envoyer nos merdes à l'autre bout du monde!

Bravo Monsieur Chirac.

En Inde, cet épilogue a provoqué une cascade de déceptions.

"Nous espérions tirer des revenus quotidiens de ce chantier et maintenant il va nous falloir sortir d'Alang pour aller chercher du travail", a expliqué à Reuters Yatin Chaubey, secrétaire général du syndicat local, le Alang Ship-Breaking Workers' Union.

Pour Girish Luthra, de la Gujarat Enviro Protection and Infrastructure Ltd., l'entreprise qui aurait dû se charger du désamiantage, le rapatriement du Clemenceau vers la France représente un manque à gagner important pour l'économie locale.

"A l'avenir, les entreprise des démantèlement vont hésiter avant d'acheter des navires et de les envoyer à Alang", a-t-il déploré.

Non il est où ?

Hier, le ministre de la Défense a décidé de ramener le « Clemenceau » à Brest. On voit ici le porte-avions à son départ de Toulon avant de mettre le cap sur l'Inde.

Hier, le ministre de la Défense a annoncé que le porte-avions Clemenceau sera rapatrié sur Brest. Pour y être démantelé ? Rien ne permet de l'avancer. Même si des compétences existent dans le port du Ponant.
22C'est l'incroyable retour. Hier, le ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a mis fin (provisoirement ?) aux tribulations du Clemenceau dans l'océan Indien. Elle a décidé que l'ancien porte-avions devait être ramené à Brest, via le cap de Bonne-Espérance. Un voyage qui devrait prendre deux à trois mois.

Hier soir, la préfecture maritime de l'Atlantique était dans l'incapacité de préciser les raisons du choix du ministère de la Défense. « Nous disposons de plusieurs endroits dans le port militaire pour l'accueillir, dont l'épi porte-avions », se bornait à constater le lieutenant de vaisseau Olivier Colas, porte-parole de l'Amirauté.

Une personne au moins se félicite de la venue du Clemenceau à Brest : Michel Guyot. « On revient vers des gens sérieux », affirme le PDG de Brest Récupération, une entreprise spécialisée dans le ferraillage. En 2003, Michel Guyot avait envisagé de répondre à l'appel d'offres lancé pour le démantèlement du Clemenceau. « Je l'avais visité avec un Grec et un Espagnol, se souvient-il. Le Grec n'était pas resté longtemps. Il avait repris presque aussitôt la navette en disant « merda, merda »... »

Finalement, Michel Guyot n'avait donné suite, lui non plus. Trop risqué financièrement. « Pour le désamianter, il aurait fallu tout démonter à l'intérieur. Tout l'intérieur du bateau est à mettre à nu pour faire un travail correct. Entre le coût du désamiantage et le prix de l'acier qui était à la baisse à l'époque, la démolition ne pouvait pas être économiquement rentable. »

Cela dit, Michel Guyot estime qu'un nouveau marché pourrait s'ouvrir. Il travaille sur un projet de zone de démolition privée des vieux navires militaires « depuis quelques semaines ». Elle serait située près dans l'enceinte du port de commerce, près de son chantier de ferraillage. « En Angleterre, il y a quinze vieux bateaux militaires qui attendent d'être démolis », souligne-t-il. Sans parler de tous les anciens navires de la Marine nationale qui servent actuellement de brise-lames. Pas moins de quatorze entre Brest, Lorient et Toulon. Et le Clemenceau ? Là, le ferrailleur brestois ne s'avance pas. « Il est un peu gros. »

Les moyens de manutention nécessaires n'ont rien à voir avec ceux qui suffisent pour démolir une frégate de 150 mètres de long. Alors, qui d'autre ? La Direction des constructions navales (DCN) ? « Nous avons une offre de démantèlement, affirme-t-on au siège parisien de DCN. S'il y a consultation, on fera une offre. » Mais, pour le moment, DCN a seulement l'expérience du démantèlement des sous-marins. « En Europe, il n'existe pas de chantier de démantèlement à l'échelle d'un porte-avions », affirme de son côté DCN Brest. Donc, pas à Brest. Ou, alors, il faut le créer de toutes pièces.
Et il y aura, auparavant, à résoudre l'épineux problème du désamiantage. A Brest, DCN travaille déjà avec quatre sociétés spécialisées qui possèdent l'agrément. Un désamiantage à Brest n'est donc pas forcément à exclure.

Une chose est sûre. S'il veut (enfin) se débarrasser du Clemenceau, l'État devra payer et non plus songer à faire une bonne affaire financière en revendant une épave. « Il faudra qu'il y ait une commande de l'État, affirme-t-on à DCN Brest. On ne pourra certainement pas le faire pour le prix de la ferraille. »

Les Brestois connaissent bien le Clemenceau. C'est ici même que l'ancien fleuron de la Marine française a été construit. Il a été mis à l'eau en décembre 1957. Aujourd'hui, les ouvriers qui ont participé au chantier s'en rappellent très bien. Beaucoup se souviennent aussi de l'omniprésence de l'amiante à bord.

le ciné-liberté ya pas moyen de l'emmener en Inde ??

Les instances françaises sont une fois de plus à la ramasse.