L’International Board, qui régit les lois du jeu, a décidé de poursuivre l’expérience des cinq changements en cours de match jusqu’à la fin de la saison prochaine, Euro inclus.
C’est une petite révolution qui joue les prolongations. L’International Football Association Board (IFAB), qui régit les lois du jeu, avait décidé d’étendre le nombre de remplacements de trois à cinq joueurs en cours de match, le 8 mai dernier, afin de prévenir le risque de blessures après la longue et inhabituelle coupure liée au coronavirus.

La mesure devait initialement s’achever au 31 décembre 2020 pour les compétitions qui se déroulaient jusqu’à cette date. Elle a finalement été prolongée, hier, jusqu’à la fin de la saison prochaine et même jusqu’à la fin de l’été, ce qui concernera donc à la fois l’Euro, en 2021, mais aussi le tournoi de foot des Jeux Olympiques de Tokyo.

L’application, ou non, de cette modification temporaire de la loi 3 du jeu dépendra de chaque organisateur de compétition mais plusieurs pays ont déjà franchi le pas. Jusqu’à présent, cette nouvelle règle a été utilisée en Allemagne, en Angleterre, en Espagne ou encore en Italie, où les compétitions ont repris. Et les entraîneurs l’ont largement utilisée : depuis la reprise, dans les quatre grands Championnats, les cinq changements ont été effectués dans plus de la moitié des matches disputés (56 %). Des premiers résultats ont même montré son efficacité : 22 % des buts ont été marqués dans le dernier quart d’heure contre 17 % avant l’interruption des compétitions.


En France, les entraîneurs ne l’ont pas encore expérimentée puisque le Championnat a été définitivement interrompu mais les techniciens s’y préparent déjà. Interrogé hier, en marge du match amical contre Rouen, David Guion, l’entraîneur de Reims, a expliqué : « Ma seule réserve, c’est que je n’ai pas encore le recul, ni l’expérience nécessaire pour juger de cette nouvelle règle. Mais j’ai regardé comment ça s’était passé en Allemagne et en Italie notamment. C’est un changement important sachant que notre saison sera ramassée. Pour les entraîneurs, ce sera tactiquement intéressant. Ça peut être une bonne solution mais il faudra surtout veiller à ce que l’équipe ne soit pas déstructurée avec tous ces changements et qu’elle garde l’intensité du début de match. Nous le mettrons en pratique en août avant la reprise du Championnat. »

L’entraîneur de Lyon, Rudi Garcia, s’apprête lui à découvrir la nouvelle règle en finale de Coupe de la Ligue contre le Paris-SG, le 31 juillet. « Ce qui est un peu particulier, c’est qu’en finale on pourra faire cinq changements mais qu’on ne peut mettre que six joueurs de champ sur la feuille, donc le quatrième ou le cinquième entrant risque de ne pas correspondre à ce qu’on souhaite changer, a expliqué l’entraîneur de l’OL, hier. J’espère que ce point de règlement sera revu. Qu’on puisse mettre au moins vingt noms. »

L’amendement de la règle pose de nouvelles questions même si l’IFAB a déjà balisé les choses afin d’éviter des dérives, comme le gain de temps en fin de match. Les équipes n’auront donc que trois possibilités pour procéder à ces remplacements en cours de rencontre, ceux effectués à la mi-temps n’étant pas comptabilisés.

Je suis sur que cette règle restera pour le futur. Je crois que les anglais ont refusés de l'appliquer en PL.
Ça va avantager les gros clubs avec leurs effectifs plus larges.