Et ça ce n'est pas dégueulasse ? Pire que deux ou trois caricatures à la con.
Grande Bretagne - 30-03-2004
Le gouvernement Sharon prépare un plan de confiscation des dernières terres arabes du Néguev d’ici cinq ans
Par Zuhaïr Andrews >
lmomarseille@wanadoo.fr Article paru dans Al-Quds Al-Arabi (quotidien arabe publié à Londres) du mardi 30 mars 2004. traduit de l'arabe par Marcel Charbonnier
Le Conseil régional des Villages Non Reconnus du Néguev considère, pour sa part, que le plan de Sharon à l’horizon 2009 représente une déclaration de guerre contre les habitants des villages du Néguev. Dans un communiqué transmis aux médias, ce Conseil déclare qu’il y a peu, le Conseil régional a mis en garde contre le danger représenté par la détermination du gouvernement Sharon à mettre en œuvre son plan de judaïsation et de vol des terres, de déracinement de la population en commençant par celle des villages non reconnus.
Le gouvernement Sharon a arrêté un plan détaillé, les différentes tâches de sa mise en œuvre étant réparties entre les différents ministères, des budgets prévisionnels ayant été votés à cette fin jusqu’en 2007.
La Direction des Terres d’Israël, officine officielle du gouvernement israélien à la triste réputation, a entrepris de mettre à exécution un nouveau projet de confiscation des dernières terres appartenant à des Arabes de 1948 dans la région du Néguev et de les gérer «souverainement» dans le cadre d’un plan quinquennal, pour lequel a été voté un budget de 220 millions de dollars.
Les dirigeants de cette organisation ont annoncé, au cours d’un congrès intitulé « La colonisation juive de peuplement dans le Néguev », le début de mise en application de ce plan, et la collecte de contributions financières très importantes auprès des communautés juives dans divers pays.
Son président, Yehye’el Leket, a déclaré que le projet découle de la conviction israélienne selon laquelle le Néguev est une région de préférence nationale par excellence, chose qui a incité Israël à investir plus de cent millions de dollars afin de développer les colonies et l’agriculture dans cette région qui couvre 60 % du territoire israélien.
Leket a ajouté que le projet de colonisation du Néguev jouit du soutien affirmé des communautés juives (de la diaspora), qui ont confirmé leur accord et leur appui à ce projet, sur fond d’un ‘déferlement mondial d’antisémitisme’ et de crise économique mondiale.
Les dirigeants de plusieurs communautés juives sont venus visiter le Néguev, il y ont rencontré le chef d’état-major Moshé Yaalon, dans la base aérienne de Ramon, où celui-ci leur a exposé en détail la situation sécuritaire – indication de l’intérêt des appareils sécuritaires officiels israéliens pour ce projet de colonisation de peuplement.
Signalons que le quotidien Ha’aretz a publié récemment un article du même Leket, dans lequel il invitait ouvertement le gouvernement israélien à entreprendre la confiscation des terres arabes du Néguev et de Galilée, afin d’empêcher les « voleurs arabes », selon ses dires, de voler les terres de l’Etat dans ces deux régions.
De plus, le raciste Leket avertissait le gouvernement israélien que, s’il persistait à fermer les yeux ou à réagir mollement aux vols quotidiens de terres par les Arabes de 1948, il ne ferait que les encourager à continuer à empiéter sur les terres de l’Etat, en indiquant qu’il était désormais nécessaire que toutes les autorités israéliennes concernées se mettent sérieusement à freiner le phénomène des vols (qu’il jugeait exponentiels) de terres par les Arabes, avant qu’il ne soit trop tard.
Le Premier ministre Sharon a donné son accord à la création d’une unité spéciale chargée de l’exécution des ordres de destruction de maisons. Le gouvernement israélien a voté des dizaines de milliers de shekels de budget, destinés à cette unité, en conformité avec un projet de Sharon, avalisé récemment par le gouvernement, qui consacre 400 millions de shekels à la démolition de maisons et à l’évacuation d’Arabes de leurs terres, dans le Néguev, ainsi qu’à leur expropriation. Et effectivement, le gouvernement a procédé, ces derniers mois, à la démolition de plus de 125 maisons dans des villages non reconnus du Néguev, privant de toit des dizaines de familles.
Dans d’autres cas, les autorités israéliennes ont privé des Arabes de toutes ressources en détruisant leurs récoltes et en démolissant leurs échoppes.
Muhammad Abu al-Haïjâ’, président de la Commission des Quarante, a déclaré que les gouvernements successifs d’Israël ont foulé aux pieds toutes les chartes et tous les accords qui garantissent les droits de l’Homme à un logement et à une vie décente sur ses terres.
Et voici que Sharon essaie, maintenant, d’utiliser des unités militaires pour déclarer sa guerre contre les Arabes du Néguev, bien loin de garantir leur droit en leur fournissant de l’eau, et en construisant des dispensaires et des écoles. « Nous nous attendons à une augmentation du rythme des démolitions de maisons, en particulier depuis que Sharon insiste sur la nécessité d’affronter les populations sous prétexte que les Arabes s’empareraient de leurs terres rebaptisées « terres de l’Etat » ».
Rappelons qu’avant la catastrophe (Nakbah) de 1948, les bédouins possédaient 98 % des terres du Néguev.
Aujourd’hui, après les confiscations de l’Etat israélien, ils n’en possèdent que 2 %.
Le Conseil régional des Villages Non Reconnus du Néguev considère, pour sa part, que le plan de Sharon à l’horizon 2009 représente une déclaration de guerre contre les habitants des villages du Néguev.
Dans un communiqué transmis aux médias, ce Conseil déclare qu’il y a peu, le Conseil régional a mis en garde contre le danger représenté par la détermination du gouvernement Sharon à mettre en œuvre son plan de judaïsation et de vol des terres, de déracinement de la population en commençant par celle des villages non reconnus.
Le gouvernement Sharon a arrêté un plan détaillé, les différentes tâches de sa mise en œuvre étant réparties entre les différents ministères, des budgets prévisionnels ayant été votés à cette fin jusqu’en 2007.
Le Conseil régional a eu connaissance de ce plan, à la mise au point duquel a travaillé une équipe de spécialistes, durant près d’un an. Cette équipe est dirigée par Shmuel Riefman, président du conseil régional de Ramat Ha-Neguev, personnage connu pour son racisme agressif envers les Arabes du Néguev.
Le plan prévoit les actions suivantes, pour un budget global de 750 millions de dollars :
• création d’un poste central de police spécialisée, les unités de surveillance et de sécurité étant renforcées et, cela, en vue, spécifiquement, d’assurer la mise en application du plan et la démolition prévue des maisons ;
• renforcement des patrouilles vertes, auxquelles seront accordés des budgets accrus, ainsi que le matériel et les éléments humains nécessaires leur permettant de confisquer les terres et de les inscrire au cadastre des terres de l’Etat ;
• le ministère de la justice, la Direction des terres d’Israël et la Direction des affaires bédouines (sic !) travailleront en étroite coordination à l’étude de la propriété des terrains au moyen de plaintes judiciaires en due propriété de la part de l’Etat : ce sont les propriétaires qui auront à apporter la preuve, documents à l’appui, de leur légitimité (rappelons qu’en 1948, la justice israélien a décrété que les bédouins n’avaient aucun titre de propriété sur le Néguev…) ;
• toute compensation, immobilière ou financière, sera calculée conformément aux lois israéliennes, aux décrets du gouvernement et de la Direction des terres d’Israël ;
• des milices seront constituées par les conseils régionaux afin d’assurer la protection des terres, ce qui va concerner des régions ne relevant pas de leur compétence, régions dans lesquelles se trouvent les villages (arabes) du Néguev ;
• le gouvernement israélien veillera à la mise en application de sa décision du 4 août 2002, qui stipule que les décisions résultant du plan s’imposent aux villages arabes, ce qui signifie que le rythme des destructions de maisons va s’accélérer ;
• la Direction des terres d’Israël se voit attribuer un budget de 325 millions de shekels, aux fins d’indemnisation des terres nationalisées (= volées) ;
• une autorité locale est créée pour les villages qui auront été reconnus et, cela, en vue de la détermination d’un lieu de résidence et d’une adresse officielle pour les habitants. Ce plan vise à déraciner les villages (non reconnus) restant et à opérer un regroupement de leur population. C’est en particulier le cas pour les villages dans les régions de Kuseïféh ou de Tall ‘Arrad , dont les habitants devront être regroupés dans la ville de Mar’it. Rappelons que le gouvernement israélien a créé, voici trois semaines, une nouvelle colonie juive, appelée « Ghiva’at Bar » sur des terres appartenant aux Arabes du Néguev. Le ministre de la Construction et du Logement, Effi Eytam, colonialiste bien connu pour ses positions agressives vis-à-vis des Arabes, a participé aux festivités de son inauguration, dans le plus grand secret...
•
Article paru dans le point d’information Palestine n° 234 du 7 avril 2004 diffusé par La Maison d’Orient