Ouest torchon.
Arrivé en 2019, Irvin Cardona, a quitté le Stade Brestois mi-janvier pour rejoindre Augsbourg en Bundesliga, son quatrième club après Monaco et Bruges. L’attaquant de 25 ans a connu deux premières saisons prometteuses (14 buts en 57 matches). Avant de vivre plusieurs mois compliqués, puisqu’il n’a disputé que 10 matches cette saison, pour une seule titularisation. En manque de temps de jeu, son départ est devenu inévitable. Irvin Cardona aura inscrit 18 buts et 7 passes décisives au total en 99 matches de Ligue 1 avec Brest. Il revient sur aventure brestoise et évoque sa nouvelle destination.
Comment allez-vous après votre sortie sur blessure et comment se passe votre acclimatation en Allemagne ?
Mieux. J’ai pris un coup contre Dortmund lors de mon premier match. J’ai voulu faire une passe appuyée et j’ai tapé le pied du défenseur. Ils m’ont ouvert le pied pour recoudre. J’essaie de récupérer avec les kinés. Je n’ai pas encore repris les entraînements ni la course mais ça avance. Sinon ça se passe très bien. Je suis arrivé dans un groupe très accueillant avec une bonne ambiance. Un peu comme à Brest. La mentalité ressemble à celle du Nord de la France, d’où je viens. Une mentalité très chaleureuse.
Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre Augsbourg car vous étiez aussi courtisé en France (Saint-Etienne notamment) ?
J’étais ouvert à toutes propositions et j’ai écouté les différentes offres. J’ai choisi Augsbourg car le projet sportif était intéressant. J’ai eu l’entraîneur au téléphone, il me parle beaucoup et me fait confiance. Et c’est ce qui me manquait à Brest ces derniers mois. Je n’avais plus de temps de jeu. Donc j’avais vraiment besoin de prendre mon envol, de partir sur un nouveau challenge.
Vos derniers mois à Brest ont été compliqués, comment avez-vous vécu cette période ?
C’est toujours dur de ne pas jouer quand tu es prêt et motivé pour. Ça a été difficile au début, de voir que mon travail et mes efforts n’étaient pas récompensés. Ensuite, j’ai fait le dos rond et j’ai compris qu’il fallait que je travaille pour moi, pour être prêt à partir quand j’en aurais l’opportunité. Et c’est ce qu’il s’est passé.
« Il y a eu des choix qui font que je ne suis plus à Brest » Est-ce que quitter Brest était un choix difficile ?
Oui cela n’a pas été évident. Mon départ s’est fait de manière très précipitée. Je n’ai pas eu le temps de dire au revoir à mes coéquipiers. Brest est un club qui a énormément compté pour moi, qui m’a donné l’opportunité de m’exprimer quand je suis arrivé. Mais une carrière de footballeur est mouvementée, il faut faire des choix et je suis très heureux d’avoir rejoint Augsbourg.
Quelles sont les explications à votre manque de temps de jeu cette saison ? Est-ce parce que le courant ne passait plus avec Der Zakarian ?
Je n’ai pas d’explications précises. Je n’ai pas eu de discussion approfondie avec le coach Der Zakarian. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas. C’est le foot qui est comme ça. Parfois tu es dans les plans d’un coach, parfois non. Je n’ai de problème avec personne, que ce soit l’ancien coach (Der Zakarian) ou le nouveau (Eric Roy).
Irvin Cardona ici contre Marseille en août. Irvin Cardona ici contre Marseille en août. | PHILIPPE RENAULT / OUEST-FRANCE Vos deux premières saisons à Brest ont été les plus réussies. C’est que vous retiendrez de votre passage ?
Oui bien sûr. Lors de mes deux premières saisons, je me sentais fort physiquement, très en forme. La saison du Covid m’a coupé dans mon élan mais j’étais efficace, j’évoluais dans une bonne équipe, un bon staff, tout allait bien. On me faisait confiance. C’est ce que je vais retenir de mon aventure à Brest. Le reste est déjà oublié. C’est facile de le dire après avoir quitté le club mais j’ai tourné la page. Je ne garde que mes deux premières saisons en tête.
De l’extérieur, vous sembliez avoir perdu votre football cette saison, comment l’expliquez-vous ?
Quand tu es attaquant, et que tu sens qu’on ne fait pas confiance, c’est très dur d’être en confiance de ton côté. Un attaquant a besoin d’enchaîner les matchs, de marquer les buts. Moi, j’avais beau faire de bonnes séances d’entraînement, je n’étais plus récompensé comme les autres. Ce sont des choix de coach que je respecte. Mais ce sont ces choix font que je ne suis malheureusement plus à Brest aujourd’hui. Je suis content d’avoir trouvé ce projet après les mésaventures que j’ai pu connaître ces derniers temps.
Est-ce que vous avez gardé la même implication au quotidien ?
Oui j’ai toujours essayé de faire les choses comme il fallait sur le terrain. Je ne dis pas que je suis un joueur exemplaire, loin de là car je ne suis pas parfait comme tout le monde. Mais j’ai le maximum de mon côté. Même si c’était parfois très dur à vivre dans la tête, je n’ai jamais abandonné. Certains l’auraient peut-être fait. De toute façon, je me devais d’être bien physiquement pour trouver un projet intéressant lors du mercato d’hiver.
« Je suis un garçon qui a besoin de nouveaux challenges » Vous avez inscrit des buts à Brest, des buts qui ont marqué les supporters, c’est ce que vous souhaitez retrouver, cet instinct de buteur ?
Je suis attaquant, j’ai marqué des buts, j’en ai loupé. J’en ai moins eu l’occasion à Brest récemment. Je ne me fais pas de souci. Aujourd’hui, je suis dans un club qui me fait confiance, le coach aussi. J’attends de marquer ce premier but, qui lancera vraiment ma nouvelle aventure.
Vous avez été suspendu pour paris sportifs en début d’année (quatre matches), quel est votre point de vue là-dessus et est-ce que cela a accéléré votre transfert ?
Je trouve que cela était très sévère. Mais je ne pense pas que ce soit utile d’en dire plus. J’ai aussi tourné la page sur cette affaire. Cela n’a pas accéléré mon transfert, ça n’a rien changé. J’étais déjà en discussion avec Augsbourg depuis un moment.
Avec Augsbourg, vous découvrez un nouveau championnat, avec de belles ambiances, c’est ce que vous recherchiez ?
Oui, je suis un garçon qui a besoin de changements, de nouveaux challenges. Pour avoir disputé un match et en avoir vu plusieurs, je peux dire que c’est un très bon championnat. Les équipes jouent au ballon, c’est un style box-to-box. C’est différent de la France où par exemple à Brest quand on jouait contre Paris, on jouait avec un bloc bas. Ici en Allemagne, lors de mon premier match contre Dortmund (4-3), les consignes étaient claires, dès qu’il y a une passe en arrière, il faut aller presser. Il n’y a pas de bloc médian. Tout est basé sur l’attaque, défendre en avançant. C’est une autre culture footballistique. Il y a toujours beaucoup de buts dans les matches, c’est un football ouvert et j’apprécie ça. Je pense que ça va être bénéfique pour la suite de ma carrière.
Augsbourg est parti pour jouer le maintien également…
Oui c’est l’objectif cette saison je pense. Mais de ce que j’ai vu, je ne me fais pas de souci. Je pense que l’équipe restera en Bundesliga cette saison. On a fait de très bons matches ces derniers temps. Mais il va falloir en gagner aussi évidemment.
Quels sont vos mots pour vos anciens coéquipiers du Stade Brestois ?
Je n’ai pas eu le temps de leur dire au revoir mais je leur ai fait un petit message. Je ne leur souhaite que des bonnes choses. Je regarde encore les matches du Stade Brestois comme le dernier contre Angers. Je leur souhaite bon courage pour la suite de leur carrière à Brest ou ailleurs. Je remercie aussi les supporters qui sont encore là à crier comme des fous chaque week-end. C’est important pour les joueurs. J’espère que le club pourra se maintenir rapidement
_________________ "Je prends l'engagement, maintenant, que le futur stade ne sera pas construit avant 2018" Henri Pallier, ex-maire de Guipavas le 04/10/2007
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