Le Télégramme en parlait hier
UN JOUEUR DU STADE MORLAISIEN DEVANT LE TRIBUNAL
Trois mois avec sursis pour un tacle trop appuyé
Le tribunal de Morlaix a condamné, hier, un footballeur à trois mois de prison avec sursis pour violences volontaires. En avril dernier, au cours d'un match, il avait blessé grièvement un adversaire à la jambe. Un acte jugé intentionnel par le tribunal.
Le 25 avril dernier, le Stade morlaisien et l'ES Saint-Thégonnec s'affrontent pour le compte du championnat de première division de district. Malgré l'absence d'enjeu, ce match de fin de saison est tendu. Un joueur du club morlaisien est d'ailleurs exclu au cours de la rencontre.
Le match se poursuit et, quelques minutes avant la fin, un autre joueur du Stade morlaisien, un remplaçant entré en cours de jeu, tacle violemment un adversaire.
« Je vais casser
du p'tit bois »
Il reçoit d'abord un carton jaune. Puis, face à la gravité de la blessure, l'arbitre décide de l'expulser. Une radiographie confirmera en effet que le joueur de Saint-Thégonnec souffre d'une fracture de la malléole. Une interruption temporaire de travail d'une durée de 45 jours sera nécessaire.
L'affaire aurait pu en rester là mais le joueur blessé, appuyé par son club, décide de porter plainte contre le tacleur pour violences volontaires. Un témoin aurait en effet entendu le joueur morlaisien dire juste avant de rentrer en jeu : « Je vais casser du p'tit bois ».
« En 25 ans, je n'ai jamais blessé personne »
« C'est faux. Je voulais jouer le ballon, pas le joueur. Je n'ai jamais eu l'intention de le blesser. En 25 ans de foot, je n'ai jamais blessé personne », s'est défendu cet homme de 35 ans, hier, à la barre du tribunal correctionnel de Morlaix.
Une version contredite par le témoignage d'un arbitre de touche du match qui dit avoir perçu une véritable « intention de faire mal ».
La commission de discipline du district Finistère Nord, s'appuyant sur le rapport de l'arbitre officiel, ira également dans le même sens en infligeant une suspension de dix matchs au joueur du Stade morlaisien.
De son côté, le procureur de la République a parlé hier d'une « volonté délibérée de violence envers un adversaire » et a requis une peine d'emprisonnement avec sursis.
Malgré l'argumentation de son avocate qui s'est appuyée sur diverses jurisprudences pour démontrer le caractère involontaire d'un « coup survenu dans une action de jeu », le footballeur du Stade morlaisien a été condamné à trois mois de prison avec sursis.
En attendant le résultat de l'expertise médicale ordonnée par le tribunal, il devra verser une provision de 1.500 € à la victime.
Dominique Morvan
Copyright © Le Télégramme 26/11/2004