J'ai retrouvé sur le net une interview de Viale pour France Football qui date d'avril 2006 qui pemet de mieux connaître le parcours de ce joueur :
Citation:
Viale s’est réveillé à Istres
Bien sûr le verdoyant complexe Audibert, qu’il fréquente quotidiennement à Istres ne ressemble en rien à Tola-Vologe, le centre d’entraînement de l’OL. Ici, il n’y est pas scruté en permanence par des centaines de paires d’yeux, comme c’était le cas il y’a encore six mois, à Lyon. Mais, au moins, Julien Viale tout juste vingt-quatre ans, s’y épanouit et redécouvre pleinement les joies du professionnalisme.
Tout est allé très vite pour le jeune homme d’Irigny, dans le Rhône, grâce à l’empressement dont fit preuve, cet hiver, Jean-Louis Gasset, le technicien istréen alors à la recherche d’un buteur. « Je savais que des opportunités s’offriraient à nous au mercato. Le président m’a indiqué la possibilité de récupérer Julien. J’ai demandé des renseignements complémentaires à Rémi Vercoutre et à Paul Le Guen, qui ont tenu le même discours. Le plus dur était quand même de le convaincre de passer de Lyon à Istres, ce qui n’est pas une mince affaire. »
Invité à passer trois jours auprès du groupe, fin décembre, Julien Viale est pourtant décontenancé par l’une des demandes de son futur entraîneur : « Viens sans tes crampons ! » Une fois sur place, le jeune attaquant a été immédiatement séduit : « Dès les premières minutes passées ici, auprès du groupe, j’ai su que j’allais accepter. » Sans regret, il résilie son contrat avec l’OL, qui était venu le chercher à Irigny, au sud de Lyon, alors qu’il n’avait que six ou sept ans, à l’issue d’un tournoi en salle au cours duquel il avait tapé dans l’œil d’un observateur. S’en étaient suivies quinze années de fidélité à l’Olympique Lyonnais, où il avait pris part, modestement, à la conquête de deux titres de champion (2003-04 et 2004-05), sans oublier de nombreux succès dans les catégories de jeunes et en CFA. « A l’OL, je ne jouais pas et je m’étais fait une raison. De toute façon, j’arrivais en fin de contrat. Il me fallait du temps de jeu. Ce n’était pas intéressant de rester et de faire une nouvelle saison en CFA. J’avais aussi envie de me faire connaître et de franchir un palier. » Cependant, son arrivée en Ligue 2 n’aura pour lui rien d’une découverte, puisqu’il s’est déjà fait les griffes à ce niveau la saison d’avant, à Reims. « Cela s’est mal passé sur le plan comptable, puisque je n’ai inscrit qu’un but en Champagne. Jamais, depuis mes débuts je n’avais connu une telle saison ! Mais ce passage en L2 ne m’a fait que du bien. A mon arrivée, Ladislas Lozano, le coach, m’avait demandé d’oublier tout ce que j’avais appris auparavant. J’ai changé mon jeu là-bas, pour le bien de l’équipe. Malheureusement, au moment où je m’intégrais de mieux en mieux, une déchirure aux adducteurs m’a stoppé net. »
Un contrat prolongé de deux ans
A Reims, Julien Viale réalise qu’il a jusqu’alors évolué « dans un cocon ». « A l’OL, on a tout ce qu’il faut sur place. J’ai aussi compris que ce n’était pas forcément une solution pour un jeune de débuter à Lyon. Là-bas, je n’étais pas dans la vraie vie. » Fort de ce constat, Julien Viale s’est totalement investi dans son nouvel environnement istréen, dans un club qui avait déjà pensé à lui, la saison d’avant. « L’ambiance y est superbe, le groupe vit bien. Vraiment, je ne sais pas ce qu’il s’est passé avant mon arrivée, mais j’ai du mal à comprendre qu’Istres ait été reléguable. J’étais justement là quand le club s’est retrouvé très mal classé, à la suite d’un match nul contre Le Havre. Très vite, je me suis dit qu’on avait la qualité pour sortir de cette mauvaise passe. »
Depuis qu’il a pris ses marques au sein de l’attaque istréenne en janvier, numéro 12 dans le dos – « comme Thierry Henry en équipe de France », rigole-t-il -, Julien Viale n’a cessé de marquer. « J’ai touché trois fois la transversale et raté un penalty contre Gueugnon » précise-t-il. De fait, sur l’ensemble des matches retour, le jeune homme apparaît comme le meilleur buteur de L2. Et, hormis un but à Sedan qui n’a débouché sur aucun point pour le club, chacune de ses réalisations a permis à Istres de l’emporter, six fois à la maison, et d’empocher un pactole de 18 points. Pourtant, Viale ne fanfaronne pas à l’évocation de chacun de ses exploits, notamment ce but contre Montpellier, après être parti pratiquement du milieu de terrain, convertis en victoires. « Ce sont des buts importants, c’est vrai. Mais je le dois avant tout au groupe et à l’ambiance qui règne et nous permet de sortir de gros matches à domicile. A titre personnel, cela fait évidemment plaisir. Je voulais rectifier certaines choses après ma saison à un seul but. Il y’a certaines personnes que cela devrait faire réfléchir, des gens restés bloqués sur des statistiques », lâche-t-il, revanchard. Engagé pour six mois à l’origine, le lyonnais a prolongé, il y’a quelques semaines, son contrat de deux années, signe tangible qu’il se plaît bien dans son nouveau club. Toute son énergie et ses pensées sont dorénavant tournées vers l’opération de maintien, qui n’est pas encore assuré mathématiquement. Tête froid, Julien Viale n’est pas non plus du genre à « s’enflammer » en cette période propice. « Cela ne tient à rien, je le sais. Mais j’ai toujours su ce que je valais. » Grand admirateur de l’Argentin Gabriel Bastituta dans sa période Fiorentina – « Batigol a toujours été mon idole » - Julien Viale n’oublie pas tout ce qu’il doit au Brésilien Sonny Anderson, qu’il a passé des heures à observer lorsqu’il faisait les beaux jours de Lyon : « Rien qu’à la regarder à l’entraînement, on avait l’impression de progresser. C’est un très grand joueur qui m’a marqué, lui aussi. » ,Lyon, cité vers laquelle ses pensées le ramènent régulièrement. Justement en L2, il y’a retrouvé quelques copains connus dans les catégories de jeunes à l’OL, comme Hauw (Gueugnon), Sartre (Sedan) ou Gomez (Bastia). Tous, comme lui, sont venus s’y épanouir, dans un championnat qui leur offre du temps de jeu et une compétition relevée. « Je crois tout simplement que nous sommes tombés dans la mauvaise décennie, voilà tout. » Lucide, il sait tout ce qu’il doit à l’OL, et à sa formation, où il a passé des heures inoubliables. Désormais, il a droit à la visite, tous les quinze jours quand il joue à domicile, de supporters lyonnais un peu particuliers : « Mes parents, qui ne manquent pas une occasion de venir me soutenir. Eux savent combien cette saison à un but m’a mis un coup derrière la tête. Ils sont là pour moi, comme les amis de Lyon. » Son plus bel hommage, Julien Viale l’a gardé pour Jean-Louis Gasset, venu le sortir de l’ombre au moment où il en avait le plus besoin : « Je ne remercierai jamais assez le coach, un mec droit. Il a dû en passer des nuits à refaire les matches, alors que nous n’avions pris encore aucun point en 2006 à l’extérieur. Mais, depuis fin décembre, j’ai l’impression que ma carrière a vraiment débuté ! ».